Tolstoï eut pour la première fois l’idée du texte qui devint Le Faux Coupon en 1880. Il en laissa une ébauche de côté durant plus de vingt ans, sans pour autant cesser d’y penser – il y fit de nombreuses allusions dans son journal. Il le reprit en 1902, pour ne l’achever qu’en 1904. Il ne le publia jamais, et le récit parut après sa mort, en 1911.
Œuvre-testament sur la puissance mortifère de la cupidité, capable de faire oublier toute droiture et toute décence, Tolstoï y expose, avec son immense talent de conteur, sa foi profonde en le fait que la rédemption naît toujours d’un sacrifice, et que le véritable héros n’est pas celui qui se venge d’une faute en se rendant coupable d’une autre, mais celui qui renonce à tout pour interrompre le cycle terrible du meurtre, du mensonge et de l’humiliation.