Henry James

Henry James aux éditions Sillage :

james1843 : Le 15 avril, naissance à New York d’Henry James, second des cinq enfants d’Henry James Senior et de Mary Robertson Walsh. Grâce à la fortune acquise par le grand-père paternel d’Henry, émigré irlandais protestant arrivé aux États-Unis juste après la guerre d’Indépendance, la famille vit de façon très aisée.

1844 : Séjour en Europe (Angleterre, France), au cours duquel Henry James Senior, personnalité originale et érudite, subit une profonde crise intérieure. Il entame l’étude des écrits de Swedenborg et Fourier.

1845 : La famille s’installe à Albany (État de New York) avant de retourner vivre à New York en 1847 pour une dizaine d’années. De nombreux écrivains et journalistes (dont Ralph Waldo Emerson, Washington Irving ou William Thackeray) fréquentent le salon des James. Henry assiste à la représentation de pièces de Shakespeare et d’adaptations de romans de Dickens qui le marqueront durablement.

1855 : Soucieux d’offrir à ses enfants la meilleure formation intellectuelle possible, Henry James Senior emmène sa famille vivre en Europe (Liverpool, Genève, Londres, Paris). Henry découvre notamment Flaubert, avec la lecture de Madame Bovary. En septembre 1857, alors que la famille a déménagé à Boulogne-sur-Mer pour limiter ses dépenses, Henry contracte une fièvre typhoïde qui le contraint à garder le lit pendant deux mois, expérience qui le marque physiquement et moralement.

1858 : Retour de la famille aux États-Unis. Installation à Newport (Rhode Island).

1859 : Nouveau départ pour Genève.

1860 : Henry passe l’été à étudier l’allemand, à Bonn. La guerre de Sécession éclate un an plus tard : deux de ses frères, Wilkie et Robertson, s’enrôlent dans l’armée ; Henry, pompier volontaire, est blessé lors d’un incendie. Peut-être cet épisode est-il à l’origine de la « blessure secrète » qu’il évoquera dans ses Notes d’un fils et d’un frère.

1862 : Henry entame des études de droit à Harvard qu’il abandonne au bout d’un an pour se consacrer à la littérature. William, son frère aîné, poursuit des études de médecine ; il deviendra professeur à Harvard et sera l’auteur de travaux pionniers en psychologie et en philosophie.

1864 : La famille déménage à Boston. La même année, publication anonyme de sa première nouvelle A Tragedy of Error (Une tragédie de l’erreur) dans le Continental Monthly, en février, et de son premier compte-rendu critique pour la North American Review, en octobre.

1865 : Publication de la première nouvelle qu’il signe de son nom, The Story of a Year (Histoire d’une année), en mars, dans la revue Atlantic Monthly. Les trois années suivantes sont une période féconde : cinquante-cinq études critiques touchant à la littérature et l’art ainsi qu’onze nouvelles sont publiées dans la presse.

1869 : Voyage en Europe (Angleterre, France, Suisse, Italie) pendant une année. Sa première pièce de théâtre, Pyramus and Thisbe, est publiée en avril dans The Galaxy. En mars 1870, la mort de sa cousine Minny Temple, des suites de la tuberculose, l’affecte profondément.

1871 : Publication par épisodes de son premier roman Watch and Ward (Le Regard aux aguets) dans l’Atlantic Monthly.

1872 : Retour en Europe (Angleterre, France, Italie, Autriche, Allemagne) pour presque deux ans. Continuant d’exercer ses talents de critique et de chroniqueur et s’essayant avec succès au récit de voyage, il parvient désormais à vivre de sa plume. À Florence, il commence l’écriture de son deuxième roman, Roderick Hudson, consacré à la carrière avortée d’un sculpteur, publié à compter de janvier 1875 dans l’Atlantic Monthly.

1875 : Après quelques mois passés à New York et dans la maison familiale de Cambridge (Massachusetts) au cours desquels il publie beaucoup d’articles à des fins alimentaires, il repart en Europe au mois d’octobre comme correspondant du New York Tribune. Il se fixe dans un premier temps à Paris, où il se lie d’amitié avec Tourgueniev et fréquente Flaubert, Zola, Maupassant et Daudet. Publication de son premier essai littéraire majeur, « Honoré de Balzac », dans The Galaxy.

1876 : En décembre, déçu par la vie parisienne, il s’installe à Londres. Publication de The American (L’Américain) (1877) et de The Europeans (Les Européens) (1878), romans traitant de la confrontation des sociétés américaine et européenne, un des thèmes de prédilection de James. Suivent deux romans s’attachant précisément à dresser le portrait de jeunes femmes américaines inadaptées à la sophistication, si ce n’est la corruption, des mœurs européennes : Daisy Miller (1878), son premier grand succès, puis The Portrait of a Lady (Portrait de femme) (1881), considéré comme son premier chef-d’œuvre. Après le décès de ses parents en 1882, il se rapproche de sa sœur Alice, névrotique, auteur d’un célèbre Journal.

1886 : Publie deux romans expérimentaux, The Bostonians (Les Bostoniennes), inspiré de L’Évangéliste d’Alphonse Daudet et The Princess Casamassima (La Princesse Casamassima) qu’il considère comme son roman le plus réaliste. Suivent The Reverberator (Reverberator), The Aspern Papers (Les Papiers de Jeffrey Aspern) (1887), The Tragic Muse (La Muse tragique) (1890) inspiré par la comédienne Sarah Bernhardt.

1891 : Décide de se consacrer au théâtre dans l’espoir d’acquérir une plus vaste reconnaissance et d’améliorer sa situation financière. Mais la réception de la version dramatique de The American n’est qu’un semi-succès – plusieurs de ses pièces ne seront pas montées. Publication de The Pupil (L’Élève) dans le Longman’s Magazine.

1895 : La première de Guy Domville est un échec tel que James revient à l’écriture romanesque. Il écrit certaines de ses plus célèbres nouvelles : The Figure in the Carpet (L’Image dans le tapis) (1896) précède The Turn of Screw (Le Tour d’écrou) (1898). Parallèlement ses romans prennent un tour moins réaliste, James introduisant une part de mystère dans les mobiles qui animent ses personnages. The Spoils of Poynton (Les Dépouilles de Poynton) (1897) suivi de What Maisie Knew (Ce que savait Maisie) la même année inaugurent cette tendance.

1898 : S’installe à Rye (Sussex). Se lie avec H. G. Wells et Joseph Conrad.

1902 : Publication de The Wings of the Dove (Les Ailes de la colombe) (1902), puis des derniers grands romans : The Ambassadors (Les Ambassadeurs) (1903), considéré par James comme sa plus parfaite réussite, et The Golden Bowl (La Coupe d’or) (1904).

1904 : Retourne aux États-Unis pour la première fois après vingt ans d’absence. Ce voyage lui inspire American Scene (Scène américaine), reconnu quarante ans plus tard comme une œuvre majeure sur la civilisation américaine. Rentré en Angleterre, il travaille à une édition définitive de ses œuvres, préfaçant et révisant nombre de ses textes.

1915 : Profondément bouleversé par le conflit européen et déçu du peu d’intérêt de l’opinion américaine pour celui-ci, il acquiert la nationalité anglaise.

1916 : Décès le 28 février à Londres. Il laisse une vingtaine de romans, cent vingt nouvelles, une autobiographie, des pièces de théâtre, des carnets, des lettres et de nombreux articles critiques. Souvent comparé à Proust, Woolf ou Joyce, il est considéré comme un des grands initiateurs du roman moderne.


Bibliographie

 

Éditions de The Pupil

The Pupil parut initialement dans les livraisons de mars et avril 1891 du Longman’s Magazine (Londres), avant d’être repris en volume dans The Lesson of the Master (Londres-New York, MacMillan, 1892). Le volume 11 des Novels and Tales of Henry James (New York, Ch. Scribner’s sons, 1907-1909) contient une version légèrement modifiée de la nouvelle. C’est sur cette dernière version que se base notre présente traduction.

Œuvres en anglais

The Novels and Tales of Henry James : New York edition, New York, Ch. Scribner’s sons, 24 vol., 1907-1909.
The Novels and Stories, Londres, MacMillan, 35 vol., 1921-1923.
The Complete Plays, Leon Edel éd., Londres, Hart-Davis, 1949.
The Complete Tales, Leon Edel éd., Londres, Hart-Davis, 12 vol., 1962-1965.
The Complete Notebooks, Leon Edel et Lyall H. Powers éd., New York, Oxford University Press, 1987.
Complete stories, 1865-1898, David Bromwich éd., New York, Library of America, Literary Classics of the United States, 3. vol., 1996-1999.
The Complete letters of Henry James, Pierre A. Walker et Greg W. Zacharias éd., Lincoln-London, University of Nebraska Press, 2006.

Œuvres en français

À ce jour, il n’existe pas d’édition des œuvres complètes d’Henry James en français : toutefois les éditions de La Différence d’une part et Gallimard d’autre part ont entrepris l’édition complète de ses nouvelles. Une grande partie de son œuvre (romans, nouvelles, essais, carnets) est disponible séparément chez bon nombre d’éditeurs dont il est impossible de donner ici une recension exhaustive. Citons le travail effectué par les éditions 10-18 qui firent paraître 23 volumes, malheureusement épuisés pour la plupart d’entre eux, reprenant des traductions réalisées des années 1950 aux années 1980.

Nouvelles, trad. et prés. Jean Pavans, Paris, Éditions de la Différence, 3 vol, 1990-2008.
Nouvelles complètes, trad. Marie-Françoise Cachin, Annick Duperray, Max Duperray et al., Annick Duperray et Évelyne Labbé éd., Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2 vol., 2003 (les volumes 3 et 4 restent à paraître, L’Élève devant figurer dans le volume 3).

Traductions de L’Élève en français

Dans la cage suivi de L’Élève et de L’Autel des morts, trad. Maurice Lanoire et Denyse Clairouin, Paris, Stock, Le Cabinet des cosmopolites, 1929.
L’Élève (version de 1892), trad. Pierre Leyris, illustrée de dessins de Manet, Lausanne, Mermod, collection Le Bouquet, 1958.
L’Élève et autres nouvelles, trad. Pierre Leyris, Marie Canavaggia et Marc Chadourne, Paris, Union Générale d’Éditions, 10-18, 1963, 1983 puis 10-18, 1996.
L’Élève, trad. Fabrice Hugot, Paris, Critérion, 1992 ; Paris, Seuil, Points Roman, 1994.

Études sur Henry James en français

Garnier Marie-Reine, Henry James et la France, Paris, Bibliothèque de la Revue de littérature comparée, 1927 ; Genève, Slatkine, 1978.
Zéraffa Michel dir., « L’Art de la fiction », Henry James : neuf études, Klincksieck, Paris, 1978.
Poulet Georges, « Henry James », in Les Métamorphoses du cercle, Paris, Flamarion, 1979, p. 459-478.
Veza Laurette, Henry James, le champ du regard, Paris, La Table ronde, 1989.
Labbé Évelyne, Écrits sur l’abîme : les derniers romans de Henry James, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1990.
Edel Léon, Henry James, une vie, trad. André Müller, Paris, Seuil, 1990, éd. originale New York, Harper & Row, 1985.
Ozouf Mona, La Muse démocratique. Henry James ou les pouvoirs du roman, Calmann-Lévy, 1998.
Wolkenstein Julie, La scène européenne : Henry James et le romanesque en question, Paris, H. Champion, 2000.
Sayer-Adda Babette, Henry James : sublimer et vivre, Paris, P.U.F., 2007.