La petite porte de la cage était restée ouverte. Le petit oiseau d’un bond léger fut sur le seuil et de là, il regarda le vaste monde d’un oeil d’abord, puis de l’autre. Son petit corps fut traversé par le désir frémissant des grands espaces pour lesquels étaient faites ses ailes. Mais ensuite, il se dit : « Si je sors, on pourrait refermer la cage, et je resterais dehors, prisonnier. » La petite bête rentra et peu après, non sans satisfaction, elle vit se refermer la petite porte qui scellait sa liberté.
Tout au long de sa vie Svevo consigna certaines de ses idées sous forme de fables. Il en inclut dans quelques-unes de ses nouvelles, en griffonna au dos de sa correspondance, en écrivit dans son journal… Elles ont en commun l’ironie un peu triste et le cynisme feint qui dissimulent la lucidité de l’auteur de la Conscience de Zeno.
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