Italo Svevo

Italo Svevo aux éditions Sillage :

svevoItalo Svevo, (pseudonyme d’Aron Ettore Schmitz) naît le 19 décembre 1861 à Trieste – la ville fait alors partie de l’Empire austro-hongrois. En 1873, son père, d’origine allemande, l’envoie au Collège de Segnitz, en Bavière, où il découvre Goethe, Schiller et Schopenhauer. La faillite de la verrerie de son père le contraint à interrompre ses études.

Il trouve en 1880 une place d’employé à la banque Union de Vienne, à Trieste. Parallèlement, il écrit pour deux journaux triestins : il donne diverses critiques littéraires ou musicales à L’Indipendente et parcourt la presse étrangère pour le Piccolo.

En 1892, il utilise pour la première fois le pseudonyme « Italo Svevo » (littéralement « Italien Souabe », en référence à son double héritage culturel) pour publier à compte d’auteur Une vie, roman à consonance autobiographique. Le livre passe inaperçu et, en 1898, lorsque Senilità connaît le même sort, l’auteur décide de ne plus rien faire paraître, sans toutefois arrêter d’écrire.

Dès 1899, il est employé par l’entreprise de vernis sous-marins de sa belle-famille (il s’est marié en 1895 à une lointaine cousine, Livia Veneziani, dont il aura une fille, Letizia) qui l’envoie en Angleterre, en France et en Autriche. C’est pourtant à Trieste qu’il rencontrera James Joyce en 1907. Ce dernier, qui est son professeur d’anglais, l’incite à persévérer dans son activité littéraire et fera de Svevo l’un des modèles du personnage de Leopold Bloom.

Il s’intéresse à la psychanalyse à partir des années 1910, traduisant notamment L’Interprétation des rêves de Freud. En 1923, après plus de vingt ans de silence littéraire, paraît La Conscience de Zeno, son dernier roman achevé, très influencé par les théories du médecin viennois. Ce roman ne rencontre pas plus de succès que les précédents. Ce n’est que deux ans plus tard, grâce à Eugenio Montale, Benjamin Crémieux et Valery Larbaud – à qui il a été recommandé par Joyce –, que la critique internationale découvre son œuvre. Il ne profite pas longtemps de cette célébrité tardive. Il meurt le 13 septembre 1928 dans un accident de voiture.


Note bibliographique 

La plupart des textes qui composent ce volume proviennent d’un dossier intitulé Fables, retrouvé dans les papiers de Svevo après sa mort. Tout laisse penser qu’il ne s’agissait pas d’une œuvre achevée et destinée en l’état à la publication, mais bien plutôt d’un projet en cours.

Dans ces Fables figuraient les textes suivants :

Petits secrets
Rapports difficiles
(un brouillon de lettre retrouvé dans le manuscrit est daté de janvier 1927, ce qui correspond très certainement à la composition de cette fable)
L’Âne et le perroquet (Trieste, 16 juillet 1891 – la date est de la main de Svevo), ainsi que les cinq courtes fables qui suivent, numérotées de la main de Svevo de I à V (Trieste, décembre 1897)
Mère Nature
Art (Londres, 25 juillet 1920)
Le Vieillard malade (fable écrite par Svevo au dos d’une lettre à l’avocat Giulio Sandrini datée du 28 février 1927)
Les quatre fables aphoristiques (Courtes fables, (A), dans ce recueil), numérotées de 1 à 4

La fable intitulée La Mort du chat a quant à elle été éditée avec les fragments retrouvés du Journal de Svevo. Comme certains des textes du dossier Fables, il n’est pas possible de la dater.
Tous les textes cités ci-dessus ont paru pour la première fois en Italie en 1954, dans le volume Saggi e pagine sparse de l’édition de référence des œuvres de Svevo éditée par Umbro Apollonio. Ils avaient été publiés en français en 2000 aux Éditions Fata Morgana, dans une traduction de Jean-Yves Masson illustrée par Éric Héliot.

Nous y avons adjoint trois fables inédites en français :

L’Apologue du Mammouth : fragment vraisemblablement écrit par Svevo à la fin de sa vie et publié pour la première fois dans le volume Racconti, saggi e pagine sparse, Dall’Oglio, Milan, 1968.

La Fourmi mourante (Courtes fables, (B), dans ce recueil) a été publiée pour la première fois dans Tutte le opere, vol. II : Racconti e scritti autobiografici, édité par Mario Lavagetto chez Mondadori, à Milan, en 2004.

La Fable pour Letizia est datée du 20 décembre 1911. Écrite pour sa fille unique, elle a été publiée pour la première fois dans le volume Racconti, saggi e pagine sparse, Dall’Oglio, Milan, 1968.