Édition de Jacques Goursaud
Quand débute cette correspondance, en 1956, Georges Perec va avoir vingt ans. Lui et Jacques Lederer, tous deux étudiants, sont inséparables ; ils fréquentent fort peu la Sorbonne mais passent un temps considérable à hanter cinémas et boîtes de jazz, à lire, écrire et chercher l’âme sœur. Leur service militaire, en pleine guerre d’Algérie, met un frein à leurs activités nocturnes et diurnes ; l’éloignement qui en découle donne véritablement naissance à cette correspondance.
Débordant de jeux de mots, de citations plus souvent ironiques que déférentes et d’inventions langagières invraisemblables, ces 250 lettres font cohabiter André Gide, Apollinaire, Lester Young, Ingmar Bergman et Tex Avery. D’une vitalité irrésistible, elles sont un témoignage unique de la jeunesse d’un des écrivains les plus marquants et les plus singuliers du XXe siècle français.