Biribi était le nom d’un ensemble de bagnes militaires où l’on envoyait les soldats indisciplinés. Ils y étaient soumis à un régime effroyable. Châtiments corporels, travail physique épuisant : beaucoup des condamnés en revenaient brisés, quand ils en sortaient vivants.
Georges Darien, qui avait devancé l’appel et effectuait son service militaire, y fut envoyé en 1883, à l’âge de vingt-et-un ans. Il y passa trois années, qu’il décida de raconter dans ce qui deviendrait son premier roman. Biribi dut attendre deux ans avant de trouver un éditeur : Darien était anarchiste, et son texte constituait une telle charge contre l’armée qu’il risquait fort d’entraîner des poursuites, dans une France où l’affaire Dreyfus allait éclater.
Il parut enfin, en 1890, et reste, avec Le Voleur, l’une des plus grandes réussites de Darien.