Tristan Bernard aux éditions Sillage :
1866 : Le 7 septembre, naissance de Paul Bernard à Besançon, dans la même rue qui a vu naître Victor Hugo. Sa famille est d’origine juive. Son père Myrthil travaille chez un maître de poste, Simon Ancel, dont il a épousé la fille, Emma.
1873 : Entrée au lycée de Besançon. Son père se reconvertit avec succès dans le négoce de terrains.
1878 : La famille se rend à Paris en juin pour l’Exposition universelle.
1879 : Après la mort de Simon Ancel, les Bernard s’installent à Paris, rue Richer. Ils font la connaissance de la famille Blum – leur fils Léon a six ans de moins que Paul Bernard.
1880 : Élève au lycée Fontanes (qui deviendra Condorcet en 1883). Paul a pour professeur Émile Faguet.
1881 : Myrthil Bernard, qui s’est lancé dans l’immobilier, fait fortune.
1883 : Paul est en classe de rhétorique. Il se lie avec Alexandre Natanson.
1885 : Ayant obtenu son baccalauréat, Paul devance l’appel du service militaire et sert dans les dragons, auxquels le général Boulanger impose le port de la barbe – libéré l’année suivante de ses obligations militaires, Paul Bernard conservera la barbe toute sa vie.
1886 : Paul étudie le droit à la Sorbonne. Il pratique de nombreux sports, notamment la boxe et la bicyclette.
1887 : En septembre, mariage avec Suzanne Bomsel, originaire de Belfort.
1888 : En juillet, naissance de son premier fils, Jean-Jacques. Paul entame une carrière d’avocat qu’il interrompra l’année suivante pour devenir administrateur d’une usine appartenant à son père.
1890 : Paul donne sa démission à son père. Il devient un habitué des bibliothèques, des salles de ventes et des cafés.
1891 : En octobre, naissance de son fils Raymond. Parution d’un premier article, « Du symbole dans la chanson de café-concert », dans La Revue blanche. Paul se fait désormais appeler Tristan Bernard – Tristan étant le nom d’un cheval qui lui a permis de gagner aux courses.
1892 : Tristan Bernard est nommé directeur du vélodrome Buffalo, alors en construction à Neuilly. Parution de deux numéros d’une éphémère revue, Le Chasseur de chevelures, dont il rédige tous les articles.
1893 : Naissance de son troisième fils, Étienne. Le Chasseur de chevelures paraît à nouveau, en tant que supplément de La Revue Blanche. Bernard se lie avec Jules Renard.
1894 : Avec Léon Blum, Bernard tient la chronique sportive de La Revue Blanche. Publication de Vous m’en direz tant ! en collaboration avec son beau-frère Pierre Veber aux éditions Flammarion.
1895 : Bernard lance La Revue du vélocipédiste. En mars, création de sa pièce Les Pieds nickelés, au théâtre de l’Œuvre, qui remporte un grand succès. Parution de X…, un « roman impromptu » écrit en collaboration avec Georges Auriol, Georges Courteline, Jules Renard et Pierre Veber.
1897 : Publication des Contes de Pantruche et d’ailleurs. Première des pièces Allez, Messieurs !, Le Fardeau de la liberté, Antoinette ou le Retour du mari, Le Cambrioleur. Bernard est déjà devenu un auteur de théâtre à succès. Extrêmement prolifique, il fera jouer jusqu’à cinq ou six nouvelles pièces par an jusqu’au début des années 1930.
1898 : Première des pièces Le Radeau de la Méduse, Franches Lippées, Silvérie, ou les Fonds hollandais, Le Seul Bandit du village, Je vais m’en aller, Visite de nuit. Parution de Sous toutes réserves.
1899 : Bernard aurait inventé cette année-là le jeu des « petits chevaux ». Publication de Mémoires d’un jeune homme rangé, aux Éditions de la Revue Blanche. Première des pièces Une aimable lingère, L ’Anglais tel qu’on le parle, Le Vrai Courage, Octave, ou les Projets d’un mari, La Mariée du Touring–Club.
1900 : Tristan Bernard s’éprend de Marcelle, femme de son ami Sam Aron. Première des pièces Un négociant de Besançon, La Petite Femme de Loth.
1901 : Suzanne Bernard reçoit régulièrement dans son salon Sarah Bernhardt ou Marcel Proust. Tristan déjeune chaque jeudi avec les « Mousquetaires » – Lucien Guitry, Jules Renard, Alfred Capus et parfois Alphonse Allais. Première de L ’Affaire Mathieu. Parution d’Un mari pacifique.
1902 : Première des pièces La Bande à Léon et Daisy.
1903 : Bernard reçoit la Légion d’honneur. Première des pièces La Famille du brosseur, Antoinette, ou le Retour du mari, L ’Ardent Artilleur, Les Coteaux du Médoc.
1905 : Parution d’Amants et voleurs.
1906 : Parution de Citoyens, animaux, phénomènes.
1907 : L ’Anglais tel qu’on le parle est joué à la Comédie-Française.
1910 : Bernard devient arbitre de boxe – il arbitrera l’année suivante un combat de Georges Carpentier.
1911 : Première des pièces L ’Incident du 7 avril, Le Petit Café, L ’Accord parfait. Parution de Nicolas Bergère, joies et déconvenues d’un jeune boxeur et de Sur les grands chemins.
1913 : Naissance de son premier petit-fils, François René. Première des pièces La Gloire ambulancière, Les Deux Canards et Jeanne Doré, qui est portée à l’écran par Louis Mercanton avec Sarah Bernhardt dans le rôle principal.
1914 : Les trois fils de Tristan Bernard sont mobilisés en août. Première des pièces Du vin dans son eau, La Crise ministérielle, La Force de mentir, Un garçon de dix–huit ans, Le Prince charmant.
1915 : Après avoir tenté sans succès de se faire enrôler, Bernard lance le journal Le Poil civil.
1916 : Mort de son père.
1919 : Parution du Taxi fantôme.
1920 : Première des pièces Les Petites Curieuses, Les Deux Vieillards, Le Cordon bleu, Le Philanthrope et l’Auvergnat.
1921 : Opération de la thyroïde.
1922 : Première des pièces My love… mon amour, Ce que l’on dit aux femmes (dans laquelle joue Arletty). Parution du Jeu de massacre. Triplepatte est adapté au cinéma par son fils Raymond.
1924 : Bernard est membre du comité d’organisation des Jeux olympiques, qui se déroulent à Paris. Parution de Féérie bourgeoise, L ’Affaire Larcier.
1925 : Reçu à Berlin par Gerhart Hauptmann et Max Reinhardt. Parution d’Autour du ring et d’un recueil de mots croisés – introduits en France l’année précédente.
1926 : Première des pièces Un perdreau de l’année et Un dramaturge en plein labeur.
1927 : Candidat à l’Académie française, Bernard se désiste le matin de l’élection. Première d’Un homme dans la maison. Parution des Moyens du bord.
1928 : Le 20 juillet, mort de Suzanne Bernard. Parution du Voyage imprévu. Embrassez–moi est adapté au cinéma par Max de Rieux et Robert Péguy.
1929 : Tristan Bernard épouse Marcelle Aron, divorcée. Première des pièces Nouvelles Recrues, Jules, Juliette et Julien, ou l’École du sentiment. Parution d’Hirondelles de plages.
1930 : En décembre, Tristan Bernard ouvre un théâtre ; il fermera à la fin de la saison. Première des pièces L ’École des charlatans, Langrevin père & fils, Un ami d’Argentine, Que le monde est petit.
1931 : Première des pièces Le Sceau du secret, La Partie de bridge, Le Sauvage. Cœur de Lilas, Le Cordon bleu et La Fortune sont adaptés au cinéma.
1932 : Parution des Parents paresseux aux éditions des Portiques.
1933 : Le 23 juillet, création de l’Association des Écrivains Sportifs, dont Tristan Bernard devient le président (en sont membres, notamment, Maurice Genevoix, Abel Hermant, Maurice Leblanc, Pierre Mac Orlan, Jean Giraudoux). Parution d’Aux abois, Paris secret et Voyageons. Les Deux Canards est adapté au cinéma par Erich Schmidt.
1934 : Bernard suit le Tour de France.
1935 : Parution de Robin des Bois et de Compagnon du Tour de France. Amants et Voleurs est porté à l’écran par Raymond Bernard.
1937 : Voyage à Rome. Tristan Bernard tient un rôle dans une reprise de Silvérie, ou les Fonds hollandais. Séjour à Rome. Les Jumeaux de Brighton est porté à l’écran par Claude Heymann.
1939 : Jeunes filles en détresse est adapté au cinéma par Georg Wilhelm Pabst.
1940 : Après l’armistice, Tristan Bernard gagne Marseille, puis Cannes, où il s’installe à l’hôtel Windsor. Il décline l’invitation que lui a faite le dramaturge Henry Bernstein de s’installer à New York.
1941 : En décembre, arrestation de Jean-Jacques – il sera libéré en mars de l’année suivante. Première de la pièce Passions tropicales.
1943 : Le 30 septembre, Tristan et Marcelle sont arrêtés à Cannes. Ils sont envoyés à Drancy. Sacha Guitry et Arletty parviennent à obtenir leur libération. Son petit-fils François-René mourra au camp de Mauthausen.
1945 : Parution de Soixante années de lyrisme intermittent.
1947 : Le 7 décembre, à Paris, mort de Tristan Bernard.
Mémoires d’un jeune homme rangé parut à Paris, aux Éditions de la Revue blanche, en 1899.
Œuvres de Tristan Bernard
Il n’existe pas d’édition des œuvres complètes de Tristan Bernard. Le lecteur qui souhaiterait obtenir un aperçu de sa production, abondante, pourra se reporter aux ouvrages suivants :
Un jeune homme rangé, Paris, Omnibus, 1994 [comprend un choix de romans (Mémoires d’un jeune homme rangé, Un mari pacifique, Nicolas Bergère, Aux abois), de chroniques (Contes de Pantruche et d’ailleurs, Sous toutes réserves, Amants et voleurs, Auteurs, acteurs, spectateurs), de pièces de théâtre (Les Pieds nickelés, Le Fardeau de la liberté, L ’Anglais tel qu’on le parle, Daisy, Monsieur Codomat, Le Danseur inconnu, Le Petit Café)].
Le Marquis des stades [anthologie de textes sur le sport], éd. par Benoît Heimermann, Bègles, Le Castor Astral, 2017.
Mots croisés de Tristan Bernard : 58 grilles, août 1925–janvier 1927, éd. par Yves Cunow, Paris, Larousse, 2018.
Choix d’ouvrages critiques
Bernard Jean-Jacques, Mon père, Tristan Bernard, Paris, Albin Michel, 1955.
Dufresne Claude, Humeurs et humours de Tristan Bernard, Paris, J. Grancher, 1993.
Merlin Olivier, Tristan Bernard ou le Temps de vivre, Paris, Calmann-Lévy, 1989.