Moitié endormi, j’arrivai à l’écurie, je bridai et sellai mon cheval et, ouvrant la grande porte du fond, je gagnai la rue. […] Quand j’eus fait quelque deux lieues, je laissai mes bêtes respirer, tandis que le soleil se levait sur mon existence nouvelle. J’éprouvais une joie indescriptible. Une lumière fraîche inondait d’or la campagne.
Publié en 1926, un an avant la mort de son auteur, Don Segundo Sombra est une des œuvres majeures de la littérature argentine. Récit d’une initiation, ode à l’Amérique des gauchos, le roman de Ricardo Güiraldes est avant tout la célébration d’une absolue liberté – Valery Larbaud, Jules Supervielle et Jorge Luis Borges ne s’y étaient pas trompés.