Qu’il s’agisse des démêlés d’un trafiquant d’opium avec la prostituée dont il est amoureux, de la misère d’un orphelin à Téhéran ou des mesquineries sordides d’une mère maquerelle, le regard que pose Sadegh Tchoubak sur l’Iran de son époque conserve la même acuité et la même finesse.
Les trois nouvelles qui composent le présent recueil, écrites dans les années 1940, sont le portrait des bas-fonds d’un pays disparu. Religion et bigoterie sont partout, des salles de classe aux quartiers de prostitution, mais elles s’accommodent de mœurs très libres et, sans surprise, d’une violence impitoyable envers les faibles, les démunis – tous ceux pour qui la survie est une lutte chaque jour recommencée.
Romancier, nouvelliste et traducteur, Sadegh Tchoubak (1916-1998) fut une des figures marquantes de la vie littéraire iranienne du XXe siècle.