Camillo Boito

Camillo Boito aux éditions Sillage :

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1836 : Le 30 octobre, à Rome, naissance de Camillo Boito. Le père, Silvestro, est un peintre d’origine modeste. La mère, Giuseppina Rodolinska, est une comtesse polonaise.

1842 : En février, naissance de son frère Arrigo Boito, compositeur et écrivain, qui deviendra librettiste de Verdi. La famille habite Venise, voyage en Italie, en Allemagne, en Pologne et connaît des difficultés matérielles. Le père, qui n’a pas tout à fait renoncé à la vie de bohème, quitte régulièrement le foyer.

1849 : Camillo Boito est admis à l’Académie des Beaux-Arts de Venise, où il étudie sous la direction de Pietro Selvatico. L’année suivante, sa mère retourne en Pologne, abandonnant ses enfants à leur père.

1853: Sa mère accompagne Arrigo à Milan, où ce dernier suit les cours du Conservatoire de musique, tandis que Camillo reste à Venise.

1855 : À 19 ans, très précoce, Camillo Boito succède à Selvatico à la chaire d’esthétique et d’histoire de l’architecture de l’Académie des Beaux-Arts de Venise. Ce poste lui permet d’apporter un secours financier à sa mère et son frère. L’année suivante, démis de ses fonctions du fait de son hostilité au gouvernement autrichien, il gagne la Toscane.

1858: De retour à Venise, il restaure la basilique Santa Maria e San Donato de Murano.

1859 : De nouveau poursuivi par la police autrichienne, il gagne Milan où il obtient l’année suivante la chaire d’architecture de l’Académie des Beaux-Arts de Brera, qu’il ne quittera qu’en 1908, formant ainsi deux générations d’architectes. Spécialiste de l’époque médiévale, ses travaux lui vaudront d’être considéré comme le fondateur des études d’histoire de l’architecture ; il théorise une troisième voie entre Viollet-le-Duc et Ruskin. À Milan, il fréquente le salon de la célèbre comtesse Maffei, où se réunissent les Scapigliati – littéralement, les « échevelés ». Ces jeunes peintres, écrivains et musiciens, parmi lesquels se comptent Arrigo Boito, Iginio Ugo Tarchetti, Carlo Dossi, Emilio Praga et Puccini, entendent lutter contre le conformisme de mœurs de leur époque. Ils se réclament de Baudelaire, de Poe ou de Hoffmann, mais aussi de Proudhon, et leurs habitudes de vie – pauvreté, bohème, recours aux drogues et à l’alcool – font scandale.

1862 : Camillo Boito épouse sa cousine Cecilia de Guillaume. Le mariage n’est pas heureux et le couple se sépare peu après, suite à la mort de leur fils unique.

1870 : Publication de la nouvelle Un corpo (Un corps).

1876 : Il publie Storielle vane (Histoires vaines), son premier recueil de nouvelles.

1880 : L’Architettura del Medioevo in Italia.

1883 : Leonardo, Michelangelo e Andrea Palladio, Studi artistici. Publication de Nuove storielle vane. Ce recueil, où figure Senso, est son dernier ouvrage littéraire, Boito se consacrant par la suite à la critique d’art, dans Lo Spettatore et Il Pungolo.

1884 : Gite di un artista.

1885 : L’Anima di un pittore.

1887 : Boito épouse la marquise Madonnina Malaspina.

1888 : Publication d’Ornamenti di tutti i stili.

1889 : Restauration du dôme de Milan.

1893 : Publication de son ouvrage majeur, Questioni pratiche di belle arti, où se trouvent rassemblées ses thèses sur la restauration.

1902 : Première loi italienne sur la conservation des monuments. Cette loi, ainsi que la seconde, en 1909, sont directement inspirées par les thèses de Boito.

1914 : Camillo Boito meurt à Milan le 28 juin.


Bibliographie

 

Senso parut pour la première fois dans Senso : nuove storielle vane, Milan, Fratelli Treves, 1883. Une deuxième édition revue et corrigée parut chez le même éditeur en 1899.

Il existe plusieurs éditions des nouvelles complètes. On peut citer :
Senso e altre storielle vane, Piero Nardi (éd.), Florence, Le Monnier, 1961.
Storielle vane. Tutti i racconti, Roberto Bigazzi (éd.), Florence, Vallecchi, 1971.
Storielle vane, Marziano Guglielminetti (éd.), Rome, Silva, 1971.
Senso e altri racconti, Matilde Dillon Wanke (éd.), Milan, Mondadori, 1994.

Senso fut adapté pour le cinéma par Luchino Visconti en 1954.

Traductions de Senso

Senso. Carnet secret de la comtesse Livia, trad. par Jacques Parsi, Arles, Actes Sud, 1983.
Senso. Carnet secret de la comtesse Livia, trad. par Monique Baccelli, Paris, Fayard, Mille et une nuits, 1998.

Œuvres traduites en français

La Basilique de Saint-Marc à Venise, étudiée au double point de vue de l’art et de l’histoire, Camillo Boito (éd.), trad. par Alfred Cruvellié, Venise, F. Ongania, 1889-1890, 3 tomes.
Un corps [extrait de Storielle vane], trad. par Isabel Violante Picon, Paris, Alfil, 1995.
Histoires vaines [extraits de Storielle vane et de Senso : nuove storielle vane], trad. par Karin Dubois, Toulouse, Ombres, 1999.
Conserver ou restaurer : les dilemmes du patrimoine, trad. par Jean-Marc Mandosio, Besançon, Éditions de l’Imprimerie, 2000.

Ouvrages critiques

Camillo Boito, a cura del Comitato per le onoranze alla sua memori, Milan, Allegretti, 1916.
Nardi Piero, Vita di Arrigo Boito, Milan, Mondadori, 1942.
Grassi Liliana, Camillo Boito, Milan, Il Balcone, 1959.
Partridge Colin J., Senso : Visconti’s film and Boito’s novella : a case study in the relation between literature and film, Lewiston (N.Y.), Edwin Mellen, 1991.
Maderna Marco (éd.), Pensieri di un architetto : documenti e frammenti per una biografia intellettuale di Camillo Boito critico militante e architetto, Milan, Archinto, 1998.
Zucconi Guido, Castellani Francesca (éd.), Camillo Boito : un’ architettura per l’Italia unita [Exposition ; Padoue, Museo civico, 2000], Venise, Marsilio, 2000.
Agosti Giacomo, Mangione Costanza (éd.), Camillo Boito e il sistema delle arti : dallo storicismo ottocentesco al melodramma cinematografico di Luchino Visconti : atti degli incontri di studio promossi dall’Accademia di Brera, Padoue, Il Poligrafo, 2002.
Zucconi Guido, Serena Tiziana (éd.), Camillo Boito : un protagonista dell’Ottocento italiano, Venise, Istituto veneto di scienze, lettere ed arti, 2002.

Liens

Un portrait de Boito par Georges Brunel sur le site de la revue Coré.