André Baillon

André Baillon aux éditions Sillage :

baillon1875 : Naissance d’André Baillon à Anvers le 27 avril. Son père, riche entrepreneur, meurt un mois plus tard.

1880 : Mort de son frère cadet Antoine. L’année suivante, sa mère, qui s’était remariée, décède à son tour. Au terme d’un procès, la tutelle d’André est retirée à son beau-père. On le confie à sa tante Louise, qui apparaîtra dans son œuvre sous le nom de « Mademoiselle Autorité ».

1882 : Entre en pension chez les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul à Ixelles. Il est ensuite confié aux Jésuites de Turnhout, puis à ceux d’Alost. Il termine ses études secondaires chez les Joséphites, à Louvain. Il obtient d’excellents résultats, mais s’attire maints désagréments par sa conduite.

1893 : Entre à l’École Polytechnique de Louvain. Il se lie avec une prostituée, Rosine Chéret, et se fait exclure de l’Université.

1896 : Sa majorité atteinte, il reçoit sa part de l’important héritage paternel. Il quitte Louvain et part s’installer à Ostende avec Rosine. Il dilapide avec elle l’essentiel de sa fortune, avant de rompre une première fois. Il tente de se suicider en se jetant à la mer ; on parvient à le sauver. Il s’installe à Liège, où il renoue avec Rosine. Ils s’associent pour ouvrir un café, mais l’affaire périclite. La rupture est cette fois définitive.

1899 : Baillon s’installe chez son frère, à Bruxelles. Il commence l’écriture d’un roman autobiographique, La Dupe, qui restera inachevé. En décembre, parution de sa première nouvelle dans Le Thyrse, une revue créée peu de temps auparavant.

1901 : Il rencontre via une petite annonce Marie Vandenberghe, une ancienne prostituée, qu’il épouse un an plus tard. Ils quittent Bruxelles pour Westmalle, où Baillon espère soigner sa neurasthénie en menant une vie de petit fermier. Le couple se lance dans l’élevage de poules. Il entame la rédaction d’un roman biblique, Judith, qu’il abandonne sans l’avoir terminé.

1905 : Lassé de la vie campagnarde, il revient à Bruxelles, où il est engagé comme rédacteur de nuit par le quotidien La Dernière Heure.

1907 : Retour à Westmalle, où il tente à nouveau de se consacrer à l’élevage.

1910 : Il rentre définitivement à Bruxelles, où il retrouve son emploi à La Dernière Heure.

1912 : Il rencontre Germaine Lievens, pianiste célèbre, qu’il courtise assidûment pendant plus d’un an. Il finit par quitter Marie pour s’installer avec Germaine et sa fille Ève-Marie. Sa santé s’améliore ; il reprend son activité littéraire.

1914-1918 : Il vit les années de guerre à Boendael, avec Germaine ; il écrit inlassablement. C’est de cette période que datent Histoire d’une Marie, Moi, quelque part, Zonzon pépette et les ébauches de plusieurs contes.

1919 : Les relations avec Germaine se détériorent un moment. Il retourne vivre avec Marie. Il reprend son travail à La Dernière Heure.

1920 : Parution de Moi, quelque part, aux Éditions de la Soupente. Baillon et Marie s’installent à Paris, où vit désormais Germaine.

1921 : Parution d’Histoire d’une Marie chez Rieder. L’accueil critique est enthousiaste. Il signe un contrat avec Rieder l’obligeant à lui remettre un livre par an.

1922 : Marie laisse Baillon à Paris et retourne vivre à Bruxelles. Moi, quelque part reparaît chez Rieder sous le titre En sabots.

1923 : Colette publie Zonzon pépette dans la collection qu’elle dirige chez Ferenczi. L’état de santé de Baillon s’est dégradé ; en avril il est interné à La Salpêtrière pour deux mois. Il s’installe ensuite à Marly-le-Roi, où il entre en convalescence auprès de Germaine et de sa fille.

1924 : Parution de Par fil spécial chez Rieder. En août, nouveau séjour à La Salpêtrière, plus court que le précédent.

1925-1929 : Baillon écrit sans cesse pour différents éditeurs ou journaux. Il accède à une certaine notoriété, mais doit accumuler les travaux pour parvenir à vivre de sa plume. Il s’épuise physiquement et nerveusement. Il publie Un homme si simple en 1925, Chalet 1 en 1926, Délires en 1927, Le Perce-oreille du Luxembourg en 1928, ainsi que plusieurs contes.

1930 : Parution du Neveu de Mlle Autorité. Il rencontre Marie de Vivier, écrivain bruxellois et admiratrice de son œuvre. De vingt-quatre ans sa cadette, elle lui envoie une correspondance passionnée. Ils nouent une relation destructrice ; en 1931, ils tentent de se suicider ensemble, puis renouvellent leurs tentatives séparément. Marie de Vivier entre dans un hôpital psychiatrique.

1932 : Parution de Roseau. Le 7 avril, il emplit sa chambre de fleurs et s’empoisonne aux somnifères. Il meurt le 10 avril à l’hôpital de Saint-Germain-en-Laye, où Germaine Lievens l’a fait transporter.


Bibliographie

 

Œuvres d’André Baillon

Moi, quelque part, Bruxelles, Éditions de la Soupente, 1920.
Histoire d’une Marie, Paris, Rieder, 1921.
En sabots, Paris, Rieder, 1922.
Zonzon Pépette, fille de Londres, Paris, Ferenczi, 1923.
Par fil spécial, carnet d’un secrétaire de rédaction, Paris, Rieder, 1924.
Un homme si simple, Paris, Rieder, 1925.
Le Pot de fleur, Anvers, Éditions Lumière ; 1925.
Chalet 1, Paris, Rieder, 1926.
Délires, Paris, À la jeune Parque, 1927.
Le Perce-oreille du Luxembourg, Paris, Rieder, 1928.
La Vie est quotidienne, Paris, Rieder, 1929.
Le Neveu de Mademoiselle Autorité, Paris, Rieder, 1930.
Roseau, Paris, Rieder, 1932.
Pommes de pin, Bruxelles, Les Amis de l’Institut supérieur des Arts décoratifs, 1933.
La Dupe, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1944.
Le Pénitent exaspéré, précédé de La Dupe, Bruxelles, Labor, 1988.

Correspondance
Lettres à Paul Alleman, Dolhain (Belgique), Éditions Compléments, 1997.

Études critiques

Bay Paul, Le Suicide par somnifère. Un exemple : celui du romancier belge André Baillon à Marly-le-Roi en 1932, Paris, La Diaspora française, 1964.
Binot Lucien, André Baillon : portrait d’une folie, Bruxelles, Le Cri, 2001.
De Haes Frans, « La mort est un mot. Deux paragraphes sur André Baillon », in Filigranes, n° 4, mars 1978.
Denissen Frans, André Baillon, le gigolo d’Irma Idéal, traduit du néerlandais par Charles Franken, Bruxelles, Labor, 2001.
Denissen Frans, Bibliographie de et sur André Baillon, 1898-2004, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, 2005.
Doppagne Albert, André Baillon, héros littéraire, Bruxelles, L ’Écran du monde, 1950.
Hankart Robert, La vie tourmentée d’André Baillon, Bruxelles-Paris, À l’enseigne du chat qui pêche, 1951.
Hauzeur Geneviève, « La parole volée : une “théorie sur les mots” dans Le Perce-oreille du Luxembourg d’André Baillon », Textyles, n° 15, L ’Institution littéraire, 1998.
Lannay Roger de, Un bien pauvre homme. André Baillon, Bruxelles, Office de Publicité, 1945.
Laroche Daniel (dir.), « André Baillon, le précurseur », Textyles, n° 6, novembre 1989.
Leurquin-Laurent Laure-Élisabeth, « Le Perce-oreille du Luxembourg », Indications, 47/5, 1990.
Longue Henri, André Baillon, le Van Gogh de la littérature belge, Jumet, Dénominateur commun, 1980.
Maupoint Marcel, Un romancier belge, André Baillon, Paris, Jean Fleurie, 1935.
Mélignon Raoul, André Baillon, Bruxelles, Labor, 1989.
Muno Jean, « L ’Esprit Rieder dans le roman belge de l’entre-deux-guerres », in Études de littérature française de Belgique, Bruxelles, Jacques Antoine, 1978, p. 315-326.
Vivier Marie de, La Vie tragique d’André Baillon, Liège, L ’Horizon nouveau, 1946.
Vivier Marie de, Introduction à l’œuvre d’André Baillon, Bruxelles, L ’Écran du monde,1950.
Willam Maurice, La Haute Solitude d’André Baillon, précurseur de l’existentialisme, Bruxelles, Labor, 1951.

À signaler également la publication, depuis 2003, de la revue Les Nouveaux Cahiers André Baillon, à Bruxelles, par Présence d’André Baillon (un  numéro par an). Les Cahiers André Baillon n’avaient connu qu’un numéro, en 1935.

Liens

Le site Présence d’André Baillon.