Adolf Rudnicki

Adolf Rudnicki aux éditions Sillage :

1912 : Le 19 février, naissance d’Adolf Rudnicki à Zabno, en Pologne. Il est issu d’une vieille famille de juifs hassidiques. L’enfant reçoit une éducation à la fois religieuse et laïque.

1931 : Après des études de commerce, Rudnicki devient employé de banque. Il écrit ses premiers textes. S’il connaît l’hébreu et le yiddish, il choisit néanmoins d’écrire en polonais, comme bon nombre d’écrivains juifs de sa génération.

1932 : Parution de sa première nouvelle, intitulée Szezury (Rats). Le jeune homme est remarqué par l’influent critique littéraire Karol Irzykowski.

1933 : Parution du roman Zolnierze (Soldats) où l’auteur dépeint les tensions entre minorités dans la Pologne de l’entre-deux guerres.

1936 : Parution du roman Niekochana (La Mal-aimée), histoire d’un amour non payé de retour, que la critique de l’époque présente comme un chef-d’œuvre.

1938 : Publication de son quatrième roman, Lato (L’été), hymne à la culture yiddish. Le roman est une plongée dans un shtetl (quartier juif ) pittoresque composé principalement d’artistes et d’écrivains.

1939-1941 : Mobilisé, Rudnicki participe à la campagne de Pologne et assiste à la défaite de son pays face à l’Allemagne nazie. Il relate cette expérience dans la nouvelle Blic (Septembre ou Blitz). Il gagne alors Lwow (Lviv) en Ukraine et collabore au mensuel littéraire communiste Nowe widnokregi (Nouveaux horizons).

1942 : La Pologne étant entièrement occupée par les nazis, Rudnicki regagne Varsovie.

1944 : Il participe au soulèvement de Varsovie.

1945-1949 : Écrit pour la revue littéraire Kuznica (La Forge). Il part vivre à Lodz.

1952 : Parution du recueil de nouvelles Zywe i martwe morze (La Mer morte et vivante, partiellement repris dans le recueil français Les Fenêtres d’or et autres récits). Évocation du massacre des Juifs de Pologne, ce livre est l’aboutissement d’un des grands projets littéraires de Rudnicki.

1953 : De retour à Varsovie, Rudnicki entame avec le journal Swiat une collaboration qui durera jusqu’en 1968. Il regroupera ses articles et chroniques dans des recueils intitulés Niebieskie Kartki (Feuillets bleus) qui paraîtront tout au long des années 1960.

1955 : Rudnicki reçoit le Grand Prix national pour l’ensemble de son œuvre. Il recevra cette distinction une seconde fois en 1966.

1956 : Première de sa pièce Manfred, écrite en 1954.

1958 : Voyage en Occident est publié dans Les Temps modernes. Dans ce texte, Rudnicki se pose en témoin lucide de la Guerre froide.

1963 : Parution du recueil de nouvelles Kupiec Lodzki (Le Marchand de Lodz).

1968 : Confronté à la montée de l’antisémitisme dans son pays, Rudnicki décide de s’installer en France. Il se lie d’amitié avec Claude Roy et Roger Grenier, son éditeur chez Gallimard.

1971-1977 : Plusieurs publications dont Rózdzki (Baguette), en 1971, et I dziewie cinnych opowiadan (Le matin d’une coexistence), en 1974. En France, parution chez Gallimard des recueils La Fuite d’Isnaia Poliana, en 1972, et Hier soir à Varsovie, en 1977.

1978 : Parution de Que le meilleur gagne, recueil d’articles sur le sport publié dans le journal Express Wieczorny. Les autorités communistes lui ont interdit d’écrire sur la guerre et la Shoah.

1981 : Parution de Rogaty Warszawiak (Têtes polonaises).

1984 : Rudnicki rend hommage à Dostoïevski dans l’essai Sto lat temu umarl Dostojewski (Dostoïevski ou L’amour de l’homme).

1986 : Krakowskie Przedmiescie pelne deserów (Mort d’un Polonais catholique), son dernier roman.

1990 : Le 14 novembre, Adolf Rudnicki s’éteint à l’âge de 78 ans.


Repères bibliographiques

 

Le Marchand de Lodz (Kupiec Lodzki ) parut pour la première fois dans le recueil Kupiec Lodzki (Varsovie, Panstwowy Instytut Wydawniczy, 1963).

Le Grand Stéphane Konecki (Wielki Stefan Koneki ) parut pour la première fois dans le recueil Zywe i martwe morze (Varsovie, Czytelnik, 1956).

Régina, Régina Borkowska (Regina, Regina Borkowska) parut pour la première fois dans le recueil Wspólne zdjecie, niebieskie kartki (Varsovie, Panstwowy Instytut Naukowy, 1967).

L’unique traduction française de ces trois récits, due à Gilberte Crépy et reprise dans le présent volume, fut publiée avec neuf autres nouvelles sous le titre Le Marchand de Lodz (Paris, Gallimard, 1969).

Œuvres en polonais

L’œuvre d’Adolf Rudnicki n’a jusqu’à présent fait l’objet d’aucune édition de référence en polonais.

Œuvres en traduction

 
Romans

Têtes polonaises, trad. d’Élisabeth Destrée-Van Wilder, Paris, Albin Michel, 1981.

Nouvelles, récits, chroniques, portraits

Baguette, trad. de Gilberte Crépy, Paris, Gallimard, 1971.
Les Fenêtres d’or et autres récits, trad. d’Anna Posner, Paris, Gallimard, 1966.
Feuillets bleus, trad. d’Anna Posner, Paris, Gallimard, 1968.
La Fuite de Iasnaïa Poliana, trad. de Gilberte Crépy, Paris, Gallimard, 1973.
Des Greniers et des Caves, trad. de Jean-Yves Erhel, Arles, Actes Sud, 1987.
Hier soir à Varsovie, trad. de Jean-Yves Erhel, Paris, Gallimard, 1977.
Le Lion du Saint Sabbath, trad. de Jean-Yves Erhel, Paris, Gallimard, 1979.
Le Marchand de Lodz, trad. de Gilberte Crépy, Paris, Gallimard, 1969.
Le Matin d’une coexistence, trad. d’Édith Birau, Gilberte Crépy, Jean-Yves Erhel et Simon Laks, Paris, Gallimard, 1975.
Mort d’un Polonais catholique, trad. d’Élisabeth Destrée-Van Wilder, Paris, Gallimard, 1994.
Que le meilleur gagne, trad. de Jean-Yves Erhel, Paris, Le Sagittaire, 1978.

Publications en revue

« Du soir au matin » (nouvelle) in Europe, n° 375-376, Paris, juillet-août 1960.
« Jozefow » (nouvelle), trad. de Geneviève Claude in Europe, n° 582, Paris, octobre 1977.
« Nuit blanche », trad. de Jersy Lisovsky in La Nouvelle Revue Française, n° 216, Paris, décembre 1970.
« Voyage en Occident », trad. d’Anna Posner in Les Temps Modernes. Première partie : n° 150-151, Paris, août-septembre 1958 ; seconde partie : n° 152, Paris, octobre 1958.

Essais

Le Compagnon de route, trad. d’Élisabeth Destrée-Van Wilder, Arles, Actes Sud, 1987.
Dostoïevski ou l’amour de l’homme, trad. de Jean-Yves Erhel, Bédée, Folle avoine, 1994.
Théâtre, théâtre !, trad. de Jean-Yves Erhel, Arles, Actes Sud, 1989.

Études critiques

Bauman Zygmunt, « Assimilation into Exile : The Jew As a Polish Writer », in Poetics Today, 17, 1996, pp. 569-97.
Herman Maxime, Histoire de la littérature polonaise, Paris, A. G. Nizet, 1963.
Kremer Lilliane, Holocaust Literature : An Encyclopedia of Writers and Their Work, NewYork, 2002.
Milosz Cezslaw, Histoire de la littérature polonaise, Paris, Fayard, 1986.
Zakajewski Adam, Polish writers on writing, San Antonio, Trinity University Press, 2007.

Roger Grenier consacre un chapitre à Adolf Rudnicki dans son livre Instantanés (Gallimard, 2007).