Pedro de Alarcón aux éditions Sillage :
1833 : Naissance de Don Pedro Antonio de Alarcón le 10 mars à Guadix. Originaire d’une vieille famille d’aristocrates désormais ruinés, il suit des études de théologie puis de droit avant de se consacrer à la littérature. Bachelier à quatorze ans, il s’intéresse à de nombreuses disciplines dont les langues, qu’il apprend en autodidacte.
1850 : Très vite il s’engage dans des luttes politiques où ses positions réactionnaires lui valent quelques animosités ; il fonde le journal El Eco de Occidente (L’Écho d’Occident). Ses préoccupations littéraires le poussent à intégrer la Cuerda granadina, un groupe de jeunes artistes dissidents et bohêmes, jusqu’en 1854.
1853 : Il part de Cadix pour aller vivre à Grenade où il continue la rédaction de son journal.
1855 : Alarcón publie sa première œuvre, El final de Norma, rédigée à dix-huit ans. Il s’inscrit dans la tradition du costumbrismo, qui désigne l’intérêt porté à la description des us et coutumes d’une région, d’un milieu, d’une société. Il part vivre à Madrid et passe de convictions libérales et romantiques à une exaltation révolutionnaire. Il s’y voit confier la direction de l’organe antimonarchiste, anticlérical et satirique El Latigo (Le Fouet). En dépit du succès du journal, des pressions extérieures éloignent Alarcón de la politique.
1857 : Il propose au public sa première pièce El Hijo Pródigo (L’Enfant prodigue). Malgré un succès sur scène, celle-ci se heurte aux défaveurs des critiques, ce qui l’incite à renoncer définitivement à ce genre littéraire.
1859-1860 : La Guerre d’Afrique éclate entre l’Espagne et le Maroc. Alarcón, dont les convictions révolutionnaires ont laissé place à un patriotisme affirmé, s’engage dans les combats et revient avec un livre témoin : Diario de un testigo de la Guerra de África (Journal d’un témoin de la Guerre d’Afrique). L’ouvrage lui apporte reconnaissance et aisance financière, et est particulièrement apprécié pour sa longue et prolixe description de la vie militaire. Profitant de sa nouvelle notoriété, il voyage en France, en Suisse, en Italie, et raconte son périple dans De Madrid a Nápoles (De Madrid à Naples) en 1861.
1863 : Il est de nouveau actif politiquement et fait campagne en faveur de l’Union Libérale.
1865 : Il épouse Paulina Contreras y Reyes, avec laquelle il aura cinq enfants.
1866 : Le révolutionnaire actif qu’il était laisse place au défenseur convaincu de la Restauration. Journaliste pour L’Época (L’Époque), considéré comme le premier journal conservateur d’Espagne, Alarcón est également l’un des signataires de la protestation des députés unionistes.
1873 : Publication de La Alpujarra, carnet de voyage sur la région de Grenade.
1874 : Il rédige son roman le plus célèbre, El Sombrero de tres picos (Le Tricorne). En quelques années, il est traduit en plus de dix langues.
1875 : Il soutient Alphonse XII qui fait de lui un conseiller d’État en 1875, poste qu’il n’occupera que peu de temps. C’est en cette même année qu’il est élu membre de l’Académie Espagnole. Publication d’El Escándalo (Le Scandale), qui défend la communauté juive et devient l’un de ses romans les plus populaires et les plus controversés.
1878 : À partir de cette date, il réside dans sa maison de campagne à Valdemoro, près de Madrid, où il se consacre à la rédaction de ses derniers romans et à l’agriculture.
1880 : Publication du roman El Niño de la Bola (L’Enfant à la Boule). Article Mis recuerdos de agricultor, que l’on retrouve dans le recueil Cosas que fueron.
1881 : Parution du Capitán Veneno (Le Capitaine Hérisson).
1882 : La Pródiga (La Prodigue).
1891 : Mort à Madrid le 19 juillet, suite à une succession d’attaques cardiaques survenues durant les trois dernières années de sa vie.
première édition en revue. El sombrero de tres picos, Revista Europea, Madrid, première année, tome II, n° 23, 24, 25 et 27, août 1874, n° 28, septembre 1874.
Le Tricorne : première édition en volume. El sombrero de tres picos. Historia verdadera de un sucedido que anda en romance, escrita ahora tal y como pasó, Madrid, Medina y Navarro, s. d. [1874].
Œuvre la plus célèbre d’Alarcón, Le Tricorne connut de nombreuses traductions et adaptations françaises :
Un tricorne, trad. de Max Deleyne, Paris, Flammarion, 1891.
Le Tricorne, trad. de Paul Maurin, Avignon, Les Livres Nouveaux, 1941.
Le Tricorne, Histoire véridique du corregidor et de la meunière, maintes fois contée et aujourd’hui écrite telle qu’elle fut vécue, trad. de A. de Montmollin, A. Bertrana, P. Portas et J. des Gouttes, Neuchâtel, La Baconnière, 1946.
Le Chapeau à trois cornes, adapt. de A. Glorget, Paris, Éditions de la Belle page, 1946.
El Sombrero de tres picos ou Par-dessus les moulins, trad. d’Hervé Le Boterf, Paris, Éditions France-Empire, 1956.
Le Tricorne, adapt. de Michel Déon, illustré par Salvador Dalí, Monaco, Éditions du Rocher, 1959.
Le Tricorne, trad. de Jean Babelon, Paris, Éditions S.E.R.G., 1967.
Le Tricorne fut également adapté au théâtre dans les années 1950 :
Le Tricorne, comédie en trois actes et un prologue, par Raymond Cortat, Paris, Éducation et théâtre, 1954.
Œuvres en espagnol
Œuvres littéraires
Obras literarias, Carlos Clavería et Jorge García López (éds.), 3 vol. , Madrid, Fundación José Antonio de Castro, 2004.
Récits de voyages
Diario de un testigo de la Guerra de África, Madrid, Gaspar y Roig, 1858.
De Madrid a Nápoles, Madrid, Gaspar y Roig, 1861. Viajes por España, Madrid, Pérez Dubrull, 1883.
Traductions françaises
L’Ami de la mort, suivi de La Grande Femme, présenté par Jorge Luis Borges, trad. d’Isabelle Clémençot, Paris, Retz – Franco Maria Ricci, coll. “La Bibliothèque de Babel”, 1981 (rééd. Paris, Panama – Franco Maria Ricci, 2006).
Le Capitaine Hérisson, trad. de Marie-Thérèse Huc, Paris, Flammarion, 1900.
Le Clou, texte espagnol et trad. de Marcel Mélandre, Paris, Payot, 1932.
Le Clou, trad. d’Erich Fisbach, Paris, Alfil, 1993.
L’Enfant à la boule, trad. de Max Deleyne, Paris, Hachette, 1889.
La Finale de Norma, trad. de A. Madinier, Paris, Léon Vanier, 1893.
La Prodigue, trad. de Max Deleyne, Paris, Hachette, 1893.
Le Scandale, trad. d’A. Fournier, Paris, Hachette, 1890.
Études critiques
COMBS Colleen J., Women in the short stories of Pedro Antonio de Alarcón, Lewiston (N.Y.), Queenston (Ont.), Lampeter (G.B.), E. Mellen, 1997.
CRISTINI Corinne, Variations autour de la guerre d’Afrique à partir du Diario de un testigo de la Guerra de África de Pedro Antonio de Alarcón, Université de Bretagne occidentale-Brest, Amadis, 2006.
DECOASTER Cyrus C., Pedro Antonio de Alarcón, Boston, Twayne, 1979.
KRAPPE Alexander Haggerty, The source of Pedro Antonio de Alarcón’s El afrancesado, New York, 1925.
WINSLOW Richard W., The Contribution of Pedro Antonio de Alarcón to the Development of the Short Story, Minnesota, Dissertation Abstracts, 1961.