Rudyard Kipling

Rudyard Kipling aux éditions Sillage :

kipling30 décembre 1865 : Naissance à Bombay de Rudyard Kipling – Rudyard est le nom d’un lac du Staffordshire au bord duquel ses parents se sont connus. Son père enseigne à l’École des beaux-arts de Bombay et sa mère est proche des milieux artistiques et intellectuels de son époque. Sa sœur, tante de Rudyard, est l’épouse du peintre Edward Burne-Jones.

1871 : Le jeune garçon est envoyé en Angleterre pour son éducation, pratique courante à l’époque chez les familles habitant l’Inde. Il passera onze années dans la métropole.

1877 : Entrée à l’United Services College de Westward Ho ! dans le Devonshire. Il évoquera ses années de collège dans Stalky and co (Stalky et cie), publié en 1899.

1881 : Kipling devient rédacteur en chef du journal de son collège ; il en écrit la plupart des articles. Ses parents réunissent certains de ses poèmes en une plaquette hors commerce distribuée avec la Civil and Military Gazette, le grand quotidien du Pendjab – initiative peu appréciée par le jeune homme.

1882 : Le 18 octobre, Kipling est de retour à Bombay. Son père a obtenu pour lui un poste de sous-directeur à la Civil and Military Gazette, qu’il occupera jusqu’en août 1887, publiant articles et contes.

1885 : Publication de Quartette, recueil de textes écrits par les quatre membres de la famille Kipling.

1886 : Kipling publie son premier ouvrage en propre, les Departmental Ditties (Chants des divers services), recueil de vers de circonstance. Parution des premiers des Plain Tales from the Hills (Simples contes des collines) dans la Gazette. Leur publication durera jusqu’au 10 juin 1887. Il intègre une loge maçonnique.

1887 : Kipling est nommé rédacteur en chef adjoint du Pioneer d’Allahabad. Il travaille également pour The Week’s News, édition hebdomadaire du journal diffusée en Angleterre. Son activité de journaliste et de reporter lui permet d’accumuler, en six ans, de vastes connaissances sur la civilisation indienne et sur la vie dans les colonies.

1888 : Publication en volume des Simples contes des collines, suivis la même année de six recueils de nouvelles initialement parues dans The Week’s News.

1889 : Quittant l’Inde, Kipling visite la Birmanie, la Malaisie, Hong Kong, le Japon, les États-Unis, l’Angleterre. Il s’installe à Londres jusqu’en 1891.

1890 : C’est l’année du lancement de Kipling, dont les publications sont très nombreuses dans la presse anglaise. Une année lui suffit pour devenir célèbre tant en Angleterre qu’aux États-Unis. Il rencontre des personnalités du monde littéraire, dont Charles Wolcott Balestier, qui deviendra son agent américain et son meilleur ami, et avec lequel il écrira en 1891 un roman, The Naulahka. Voyages en France, en Italie.

1891 : Publication de son premier roman, The Light that failed (La Lumière qui s’éteint). Long voyage en Afrique du Sud, en Australie, à Ceylan et en Inde, où il ne reviendra plus. En décembre, il est de retour en Angleterre. Balestier meurt de la fièvre typhoïde.

1892 : Kipling épouse Caroline Starr Balestier, sœur de son ami. Henry James, également ami des Balestier, est témoin du mariage. Le couple s’installe à Brattleboro, dans le Vermont, auprès de la famille de Caroline. Le 29 décembre, naissance d’une fille, Joséphine.

1894 : Voyage dans l’archipel des Bermudes, puis visite aux parents de Kipling, en Angleterre. The Jungle Book (Le Livre de la jungle), suivi en 1895 du Second Jungle Book.

1896 : Naissance d’une fille, Elsie. Les Kipling quittent précipitamment les États-Unis, après une querelle avec le frère de Caroline. L’auteur souffre également du très fort sentiment anti-britannique des habitants de Brattleboro. Installation définitive en Angleterre, dans le Surrey.

1897 : Parution de Captains Courageous (Capitaines courageux). Naissance d’un troisième enfant, John.

1898 : En début d’année, Kipling se rend en Afrique du Sud, où il ira passer de nombreux hivers jusqu’en 1908. À l’occasion du jubilé de la Reine Victoria, l’auteur publie « Recessional », poème considéré comme une célébration de l’impérialisme britannique. En décembre, la famille effectue un voyage aux États-Unis.

1899 : Sa fille Joséphine meurt d’une pneumonie, contractée pendant leur voyage aux États-Unis. Kipling publie « The White Man’s Burden » (Le Fardeau de l’homme blanc), nouveau poème célébrant l’impérialisme. En Afrique du Sud éclate la guerre des Boers. Partisan farouche de la cause britannique, l’auteur passe huit mois en Afrique du Sud, où il fondera The Friend, journal de soutien aux Britanniques.

1901 : Parution de Kim, accompagné d’illustrations réalisées par son père.

1902 : Publication des Just so Stories (Histoires comme ça), illustrées par l’auteur. S’installe à Burwash, dans le Sussex.

1907 : À quarante ans, Kipling reçoit le prix Nobel.

1909 : Délaissant l’Afrique du Sud, l’auteur ira désormais passer ses hivers en France. Les deux années qui suivent sont marquées par des deuils particulièrement douloureux : son père et sa mère décèdent à quelques mois d’intervalle.

1914 : Après la déclaration de guerre, Kipling apporte son soutien à la Croix-Rouge. Il se rend l’année suivante sur le front français. Son fils John meurt au combat.

1919 : Kipling est nommé membre de la commission des sépultures militaires.

1921 : Jouissant d’une très grande popularité en France, l’auteur est fait docteur honoris causa des universités de Paris et de Strasbourg.

1922 : Rencontre le roi George V, dont il devient l’ami.

1932 : Dernier recueil de nouvelles, Limits and Renewals (Limites et renouvellements).

18 janvier 1936 : Mort à Londres des suites d’une hémorragie.

1937 : Something of Myself For My Friends Known and Unknown (Quelques mots sur moi), autobiographie publiée à titre posthume.
 

Bibliographie
 

Éditions des Plain Tales from the Hills

Les Plain Tales from the Hills parurent sans nom d’auteur entre 1884 et 1887 dans la Civil and Military Gazette de Lahore. Trente-deux de ces contes furent recueillis dans un volume publié en 1888 chez Thacker, Spink and Co, à Calcutta, augmenté de huit nouvelles inédites. Une seconde édition, comportant quelques corrections minimes, parut l’année suivante chez le même éditeur. En 1890, les Plain Tales of the Hills sortaient chez Macmillan, à Londres, le texte étant revu et corrigé pour le public de la métropole – l’expression out there est par exemple systématiquement remplacée par in India. De même Kipling supprime de nombreuses expressions anglo-indiennes, leur préférant un synonyme anglais – memsahib devient a white woman. Cette dernière version fut reprise dans la Uniform Edition et, légèrement corrigée, dans la Sussex Edition, parues toutes deux chez Macmillan.

Plusieurs des contes parurent en France dès la fin du XIXe siècle ; d’autres traductions partielles suivirent. Tandis que certains éditeurs publiaient des recueils de contes tirés de divers ouvrages de l’auteur, d’autres, publiant les Simples contes de la montagne ou Simples contes des collines, se contentèrent d’en présenter une sélection. La première traduction intégrale des Plain Tales of the Hills est due à Jean-Paul Hulin et se trouve, sous le titre Simples contes des montagnes, dans le premier tome des Œuvres complètes de Kipling dans la Bibliothèque de la Pléiade (Paris, Gallimard, 1988). La présente édition reprend les traductions réalisées par Albert Savine et Théo Varlet au cours des années 1910 et 1920, revues, corrigées et classées dans l’ordre souhaité par Kipling.

Les initiales T. V. indiquent que la nouvelle a été traduite par Théo Varlet dans la présente édition ; les initiales A. S., que la nouvelle a été traduite par Albert Savine.

L’ordre dans lequel les nouvelles apparaissent dans le recueil est celui qu’a choisi Kipling pour l’édition anglaise des Plain Tales from the Hills en 1890 et qu’il ne modifia plus lors des rééditions ultérieures.

1884

La Porte des Cent Chagrins (The Gate of the Hundred Sorrows), 26 septembre (T. V.)

1886

Dans la maison de Suddhoo (In the House of Suddhoo), 30 avril (A. S.)
L’Histoire de Muhammad-Din (The Story of Muhammad Din), 8 septembre (T. V.)
L’Autre (The Other Man), 13 novembre (A. S.)
Trois danses et… un extra (Three and – an Extra), 17 novembre (A. S.)
Le Sauvetage de Pluffles (The Rescue of Pluffles), 20 novembre (A. S.)
L’Arrestation du lieutenant Golightly (The Arrest of Lieutenant Golightly), 23 novembre (A. S.)
Lispeth (Lispeth), 29 novembre (T. V.)
Venus Anno Domini (Venus Annodomini), 4 décembre (T. V.)
Uni à une incroyante (Yoked with an Unbeliever), 7 décembre (A. S.)
Conséquences (Consequences), 9 décembre (A. S.)

1887

Sur la foi d’une ressemblance (On the Strength of a Likeness), 10 janvier (T. V.)
Dans l’erreur (In Error), 24 janvier (T. V.)
Sa femme légitime (His Wedded Wife), 25 février (A. S.)
Le Bisara de Pooree (The Bisara of Pooree), 4 mars (T. V.)
Les Trois Mousquetaires (The Three Musketeers), 11 mars (A. S.)
Enlevé (Kidnapped), 21 mars (A. S.)
La Nuit des montres (Watches of the Night), 25 mars (A. S.)
La Chance de sa vie (His Chance in Life), 2 avril (A. S.)
Le Handicap de la chaîne brisée (The Broken-link Handicap), 6 avril (T. V.)
La Prise de Lungtungpen (The Taking of Lungtungpen), 11 avril (T. V.)
Une escroquerie financière (A Bank Fraud), 14 avril (T. V.)
L’Amendement Tods (Tods’ Amendment), 16 avril (T. V.)
Le Saïs de Miss Youghal (Miss Youghal’s Sais), 25 avril (A. S.)
La Conversion d’Aurelian Mac Goggin (The Conversion of Aurelian McGoggin), 28 avril (A. S.)
L’Ami d’un ami (A Friend’s Friend), 2 mai (T. V.)
Dans l’orgueil de sa jeunesse (In the Pride of his Youth), 5 mai (T. V.)
La Fille du régiment (The Daughter of the Regiment), 11 mai (T. V.)
Un destructeur de germes (A Germ-Destroyer), 17 mai (A. S.)
Wressley, des Affaires Étrangères (Wressley of the Foreign Office), 20 mai (T. V.)
Le Cochon (Pig), 3 juin (T. V.)
De vive voix (By Word of Mouth), 10 juin (T. V.)

Huit nouvelles étaient inédites au moment de la parution des Plain Tales from the Hills chez l’éditeur Thacker, Spink and Co, à Calcutta. Il s’agit de :
Aurore trompeuse (False Dawn) (A. S.)
Les Flèches de Cupidon (Cupid’s Arrows) (A. S.)
Le Paria (Beyond the Pale) (T. V.)
La Déroute des Hussards blancs (The Rout of the White Hussars) (T. V.)
Le Cas de divorce Bronckhorst (The Bronckhorst Divorce-case) (T. V.)
L’Accès de folie du soldat Ortheris (The Madness of Private Ortheris) (T. V.)
À classer pour s’y reporter (To be Filed for Reference) (T. V.)
Lancé à l’aventure (Thrown Away) (A. S.)

Œuvres en anglais

La Uniform Edition, publiée à Londres par Macmillan à partir de 1899, accompagna l’écrivain tout au long de sa carrière. Entre 1937 et 1939, Macmillan publia les trente-cinq volumes de la Sussex Edition of the Complete Works of Rudyard Kipling in Prose and Verse. Cette édition, préparée par l’auteur durant les dernières années de sa vie, ne fut publiée qu’à titre posthume. Malgré son titre, et bien qu’elle contienne des œuvres inédites, il ne s’agit pas d’une édition intégrale des œuvres de Kipling ; il n’en existe d’ailleurs aucune à ce jour.

On peut en revanche mentionner une édition plus complète des poèmes, Rudyard’s Kipling Verse, Definitive Edition, London, Hodder and Stroughton, 1940 ; un recueil des articles que le jeune Kipling écrivit pour plusieurs journaux anglo-indiens, édité par Thomas Pinney, Kipling’s India : Uncollected Sketches, 1884-1888, Basingstoke, Macmillan, 1986 ; enfin les six volumes de la correspondance de Kipling édités par le même Thomas Pinney, The Letters of Rudyard Kipling, Iowa City, University of Iowa Press, 1990-2004.

Traductions françaises

Kipling ayant très tôt joui d’une grande notoriété en France, ses ouvrages ont été largement traduits. Ses œuvres majeures sont pour la plupart disponibles dans des collections de poche. Signalons toutefois que la traduction des contes, récits ou nouvelles de Kipling s’est faite dans une certaine confusion, les éditeurs et traducteurs français ayant souvent publié, sous des titres divers, des recueils de contes tirés des mêmes ouvrages.

Les éditions Robert Laffont ont publié, dans la collection Bouquins, trois volumes d’œuvres de Kipling, rassemblant des traductions souvent anciennes d’origines diverses (Paris, Robert Laffont. Tome 1 : 1987 ; tome 2 : 1988 ; tome 3 : 1989).

Enfin la Bibliothèque de la Pléiade a publié, sous la direction de Pierre Coustillas, quatre tomes d’œuvres présentées dans de nouvelles traductions (Paris, Gallimard. Tome 1 : 1988 ; tome 2 : 1992 ; tome 3 :1996 ; tome 4 : 2001).

Biographies

Amis, Kingsley, Rudyard Kipling and his world, London, Thames and Hudson, 1975.
Birkenhead, Frederick, Rudyard Kipling, London, Weidenfeld and Nicolson, 1978.
Carrington, Charles, Rudyard Kipling. His Life and Work, London, Macmillan, 1955.
Fido, Martin, Rudyard Kipling. An Illustrated Biography, London, Hamlyn, 1974.
Gilmour, David, The Long Recessional. The Imperial Life of Rudyard Kipling, New York, Farrar, Straus and Giroux, 2002.
Manguel, Alberto, Kipling : une brève biographie, Arles, Actes Sud, 2004.
Wilson, Angus, The Strange Ride of Rudyard Kipling, London, Secker and Warburg, 1977.

Ouvrages critiques

Dobrée, Bonamy, Rudyard Kipling. Realist and Fabulist (nouvelle édition), London, Oxford Universiy Press, 1967.
Escarpit, Robert, Rudyard Kipling. Servitudes et grandeurs impériales, Paris, Hachette, 1955.
Gilbert, Elliot Lewis, Kipling and the Critics, New York, New York University Press, 1965.
Green, Roger Lancelyn (ed.), Kipling, The Critical Heritage, London, Routledge and Kegan Paul, 1971.
Guérin, Yves, Une œuvre anglo-indienne et ses visages français. Problèmes posés par la traduction des Plain Tales from the Hills de Rudyard Kipling, Paris, Didier, 1971.
Harbord, Reginald (ed.), Reader’s Guide to Kipling Work, 8 vol., London, Kipling Society, 1961-1972.
Léaud, Francis, La Poétique de Rudyard Kipling, Paris, Didier, 1956.
Orel, Harold, A Kipling Chronology, Basingstoke, Macmillan, 1990.
Orel, Harold (ed.), Kipling. Interviews and Recollections, 2 vol., London, Macmillan, 1983. Orel, Harold (ed.), Critical Essays on Rudyard Kipling, Boston, G. K. Hall, 1989.
Page, Norman, A Kipling Companion, London, Macmillan, 1984.
Stewart, J., Rudyard Kipling. A Bibliographical Catalogue, Toronto, Dalhousie University Press, 1959.
Young, William Arthur, McGivering John, A Kipling Dictionary, London, Macmillan, 1967.
Collectif, Rudyard Kipling, Paris, Europe, n° 817, mai 1997.

Signalons enfin l’existence d’une Kipling Society fondée à Londres en 1927. Elle édite depuis cette date le Kipling Journal, revue trimestrielle. Elle fit également paraître, entre 1961 et 1972, un Reader’s Guide to Kipling Work, et élabore actuellement un New Reader’s Guide to the Works of Rudyard Kipling. Son site Internet, très documenté, est accessible à l’adresse suivante : http://www.kipling.org.uk.