Joseph von Eichendorff

Joseph von Eichendorff aux éditions Sillage :

eichendorff - éditions sillage1788 : Naissance au château de Lubowitz, en Haute-Silésie. Il passe toute son enfance dans la demeure familiale, en compagnie de son frère Wilhelm, né en 1786, auquel il est profondément attaché. Il lit des romans populaires aussi bien que les œuvres de Jean-Paul ou des textes religieux. Sa vie à Lubowitz, ainsi que plusieurs voyages familiaux dans la Pologne proche, l’incitent à commencer l’écriture d’un Journal particulièrement vivant, sur un arrière-plan de forêt silésienne dont il a conservé la nostalgie tout au long de sa vie.

1801 : Entrée au lycée catholique de Breslau, où la tradition jésuite est encore forte. Il s’y initie au théâtre.

1805-1808 : Études de droit à Halle puis à Heidelberg. Il y côtoie de nombreux romantiques, parmi lesquels son professeur d’esthétique, Joseph Görres, qui le sensibilise à la littérature populaire ainsi qu’au symbolisme des formes et des couleurs. Avec l’aide de son ami le comte de Loeben, il publie ses premiers essais, sous le pseudonyme de Florens, dans quelques almanachs. Il en profite aussi pour voyager : Paris, Francfort, Nuremberg, Berlin et Vienne. Il rencontre notamment Arnim, Brentano ou encore Fichte. Enfin, il compose son premier essai poétique, demeuré inédit, Magie en automne.

1813-1816 : Bien qu’inconnu du public, il rencontre un grand succès avec son poème L’Anneau brisé. Suite à l’appel du roi de Prusse invitant au soulèvement contre la tyrannie napoléonienne, il s’engage dans l’armée pour trois ans.

1815 : Malgré la désapprobation de la famille d’Eichendorff, mariage avec Aloysia von Layrisch, une jeune fille peu fortunée. Son premier fils naît à la fin de l’année. Pressentiment et temps présent, son premier roman, commencé dès 1810, ne remporte aucun succès.

1816-1817 : Retour en Silésie. Début d’une carrière de fonctionnaire afin de subvenir aux besoins de sa famille.

1818 : Mort de son père, peu doué pour l’exploitation de ses terres et qui laisse la famille dans une situation financière critique.

1819 : Publication de La Statue de marbre.

1821 : Définitivement engagé dans l’administration prussienne, Eichendorff est nommé conseiller chargé des affaires catholiques auprès de la délégation gouvernementale de Dantzig.

1822 : Mort de sa mère et vente de la dernière des propriétés familiales : le manoir de Lubowitz.

1824 : Mutation à Königsberg.

1826 : Publication de Scènes de la vie d’un propre à rien, une de ses œuvres majeures.

1831 : Appelé à Berlin en tant qu’attaché au ministère des cultes et de l’éducation (département des écoles catholiques), Eichendorff  est introduit dans les cercles littéraires et musicaux de l’époque, rompant quelque peu avec son existence monotone de fonctionnaire, dont il ressent une forte lassitude.

1834 : Publication de son second roman, Poètes et leurs compagnons, qui fait écho à ses interrogations sur la nature de la poésie.

1835 : Publication de la nouvelle Voyage en mer.

1837 : Publication du premier recueil de Poèmes ainsi que d’une nouvelle historique, Le Château de Durande.

1840 : Suite au remplacement du ministre réformateur Altenstein par le conservateur Eichhorn à la tête du ministère des cultes et de l’éducation, Eichendorff se trouve exposé à de nouveaux déboires et demande de longs congés.

1841 : Parution de sa dernière nouvelle, Les Aventuriers.

1843 : Il tombe gravement malade.

1844 : Eichendorff obtient sa mise à la retraite pour raison de santé.

1846 : Séjour à Vienne. Son activité littéraire se concentre particulièrement sur des traductions de l’espagnol (Calderón, Cervantes) et sur la rédaction de travaux d’histoire littéraire. Un volume conséquent publié en 1847 est intitulé De la signification éthique et religieuse de la nouvelle poésie romantique en Allemagne.

1849 : Mort de son frère Wilhelm. Retour à Berlin, qu’il avait fui suite aux évènements de mars 1848.

1852 : Eichendorff est décoré de l’ordre pour les sciences et les arts par le roi de Bavière.

1855 : Le 3 décembre, mort de sa femme, qui l’affecte durement.

1857 : Après la publication d’une importante Histoire de la littérature poétique en Allemagne, Eichendorff meurt le 26 novembre et est enterré à Neisse.

1864 : Première édition des œuvres complètes publiées par Hermann von Eichendorff, fils du poète (6 volumes, Leipzig, 1864).


Bibliographie

Éditions des œuvres d’Eichendorff

Traductions

La Statue de marbre, trad. Fr.-A. Loève-Veimars, Paris, Mercure de France, 1943.
La Statue de marbre, préface et traduction de P. Sucher, Paris, Aubier, 1962.
La Statue de marbre, trad. R. Laureillard, in Romantiques allemands, t. II, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1973.

Dernier retour, préface et traduction de P. Giraudon, Paris, La Différence, 1989.Scènes de la vie d’un propre-à-rien, trad. M. Laval et R. Sctrick, Paris, Phébus, 1990.
Les Chevaliers de Fortune suivi de L’Enlèvement, trad. H. de Cheyron de Beaumont et R. Sctrick, Paris, Phébus, 1991.
Un voyage en mer précédé de Sortilèges d’automne, trad. H. de Cheyron de Beaumont, Cœuvres-et-Valsery, Ressouvenances, 2001.

Éditions bilingues

Aus dem Leben eines Taugenicht / Scènes de la vie d’un propre-à-rien, trad. R. Laureillard, préface et notes d’Y. Lambert, Paris, Gallimard, Folio bilingue, 1994.
Poésies/Gedichte, préface et traduction d’A. Spaeth, Paris, Éditions Aubier-Montaigne, Collection bilingue des classiques, 1992.

Éditions allemandes

Das Marmorbild. Eine Novelle (1819). Die Zauberei im Herbst. Ein Märchen (1808/1809), éd. G. Behütuns, Paderborn, Schöningh, 1988.
Sämtliche Werke des Freiherrn Joseph von Eichendorff. Historisch-kritische Ausgabe, éd. W. Kosch et al., Regensburg, Habbel, depuis 1908.
Werke in fünf Bänden, éd. A. Hillach, München, Winkler Verlag, 1976-1988.
Werke in einem Band, éd. M. Häckel, Berlin, Aufbau-Verlag, 1991.

Revues

Aurora. Jahrbuch der Eichendorff-Gesellschaft, Tübingen, Niemeyer, fondée en 1929.

Ouvrages et articles critiques

Bormann A. von, Natura loquitur. Naturpoesie und emblematische Formel bei Joseph von Eichendorff, Tübingen, Niemeyer, 1968.
Brion M., L’Allemagne romantique II : Novalis, Hoffmann, Jean-Paul, Eichendorff, Paris, Albin Michel, 1963.
Frühwald W. et Heiduk Fr., Joseph von Eichendorff : Leben und Werk in Texten und Bildern, Frankfurt am Main, Insel, 1988.
Köhnke K., « Hieroglyphenschrift ». Untersuchungen zu Eichendorffs Erzählungen, Sigmaringen, Thorbecke, 1986.
Kunz J., Eichendorff. Höhepunkt und Krise der Spätromantik. Ein Beitrag zum Verständnis seiner Novellendichtung, Oberursel, Altkönig-Verlag, 1951.
Lämmert E., « Eichendorffs Wandel unter den Deutschen » in Die deutsche Romantik : Poetik, Formen und Motive, éd. H. Steffen , t. II, Göttingen, Vandenheock u. Ruprecht, 1970.
Mann T., Der Taugenichts. Ein Essay, München, Bayerische Akademie der Schönen Künste, 1957.
Marks H. (éd.), Das Marmorbild, Stuttgart, Reklam, 1984.
Pikulik L., « Die Mythisierung des Geschlechtstriebs in Eichendorffs Das Marmorbild », Euphorion, 71, 1977, pp. 128-140.
Pott H.-G. (éd.), Eichendorff  und die Spätromantik, Paderborn, Schöningh, 1985.
Riemen A. (éd.), Beiträge zur Forschung 1958-1988, Sigmaringen, Thorbecke, 1988.
Schiwy G., Eichendorff. Der Dichter in seiner Zeit, München, Beck, 2000.
Schwarz E., Joseph von Eichendorff, Twayne, New York, 1972.
Steinsdorff S. von, « Joseph von Eichendorff. Das Marmorbild », in Meistererzählungen der deutschen Romantik, A. Meier (éd.), München, Dt. Taschenbuch-Verl., 1985, pp. 420-435.
Stöcklein P., Joseph von Eichendorff in Selbstzeugnissen und Bilddokumenten, Reinbek bei Hamburg, Rowohlt, 1987.