Robert Louis Stevenson

Robert Louis Stevenson aux éditions Sillage :

1850 : Le 13 novembre, naissance à Édimbourg de Robert Lewis Balfour Stevenson. Son père appartient à une lignée de constructeurs de phares. Sa mère est fille de pasteur ; de santé fragile, elle ne pourra guère s’occuper de son fils. L’enfant souffre d’une faiblesse pulmonaire, aggravée par le climat écossais et l’insalubrité du logement familial. Durant ses périodes de maladie et de convalescence, Alison Cunningham, sa nourrice, lui lit la Bible, des romans d’aventures, et le familiarise avec la tradition écossaise.

1856 : Robert Louis Stevenson entre à l’école, mais la maladie l’empêchera d’en suivre les cours. Il dicte un premier récit à sa mère – l’année suivante, il rédige ses premiers textes.

1863 : En début d’année, voyage sur la Côte d’Azur avec sa mère, pour raisons de santé. Le garçon lance une revue manuscrite, The Schoolboy’s Magazine. L’été, son père l’emmène en tournée d’inspection sur les côtes écossaises. À l’automne, Robert Louis Stevenson entre à la Burlington Lodge Academy, et publie des récits dans la revue de l’école. En décembre, nouveau séjour sur la Côte d’Azur.

1864 : En octobre, entrée à l’école Robert Thompson. Il y lance une revue qui ne connaîtra qu’une seule livraison, The Trial. L’année suivante, il lance The Sunbeam Magazine – trois numéros paraîtront.

1866 : À l’automne, rédaction de The Pentland Rising, une histoire du mouvement presbytérien. Son père finance un tirage de cent exemplaires.

1867 : Entrée à l’université d’Édimbourg. Bien que son père le destine à une carrière d’ingénieur, le jeune homme préfère mener une vie de bohème en compagnie de son cousin Bob.

1869 : Stevenson devient membre de la Speculative Society, fondée en 1764 à l’Université d’Édimbourg, dont Walter Scott fut membre, et dont il deviendra le président entre 1872 et 1874. Lance l’Edinburgh University Magazine.

1871 : Le jeune homme annonce à son père qu’il renonce à la carrière d’ingénieur. Il consent à entamer des études de droit. La découverte de la vie qu’il mène à Édimbourg scandalise ses parents.

1873 : Au printemps, Stevenson fait part à son père de son athéisme. Nouveau scandale. Il part vivre chez une cousine. L’été, rencontre de Sidney Colvin, qui l’introduit dans les milieux littéraires. Souffrant de pleurésie, il passe l’hiver sur la Côte d’Azur.

1874 : Publie des articles et des nouvelles dans le Cornhill Magazine.

1875 : Voyage à Paris et Fontainebleau avec son cousin Robert. Obtient son examen de droit, mais n’exercera jamais. Passe l’été en France, où il est pris pour un agent prussien et jeté en prison.

1876 : Stevenson est à nouveau chassé par son père. Il s’installe chez le poète William Henley, avec qui il écrira quatre pièces de théâtre. En août, voyage en canoë d’Anvers à Pontoise avec son ami Walter Simpson. À Grez, il fait la connaissance de l’américaine Fanny Osborne, de treize ans son aînée – elle est séparée de son mari et voyage en compagnie de ses deux enfants. Retour à Édimbourg à l’automne, où il écrit de nombreux articles et chroniques.

1877 : Se lie avec le poète et critique Edmund Gosse. En mars, retrouve Fanny Osborne à Paris.

1878 : Parution de An Inland Voyage (Croisière à l’intérieur des terres). Henley publie dans sa revue London les nouvelles qui composeront le recueil des New Arabian Nights (Nouvelles Mille et Une Nuits). En août, Fanny part aux États-Unis afin d’obtenir le divorce. Fin septembre, Stevenson entame son voyage à pied dans les Cévennes, avec l’ânesse Modestine. Retour à Londres en octobre et à Édimbourg en décembre.

1879 : En juin, parution de Travels with a donkey in the Cévennes (Voyage avec un âne dans les Cévennes). Le 7 août, Stevenson part pour Monterey, en Californie, où il retrouvera Fanny Osborne. Le voyage s’effectue dans des conditions pénibles, qui affectent gravement sa santé. Une fois installé, il se livre à des travaux alimentaires qui le fragilisent davantage.

1880 : Fanny étant partie chez sa sœur à Oakland pour régler son divorce, Stevenson demeure seul. La maladie et le travail l’épuisent. En mars, victime d’une pneumonie, il se trouve à l’article de la mort. Fanny revient à son chevet. Elle obtient le divorce au printemps et, le 19 mai, épouse Stevenson. En août, ils s’embarquent pour l’Angleterre.

1881 : Avec Lloyd, le fils de Fanny, Stevenson met au point la carte de Treasure Island (L’Île au trésor). Il entame la rédaction du roman, qu’il achève à l’automne, lors d’un séjour effectué à Davos pour raisons de santé. Publication du recueil d’essais Virginibus Puerisque.

1882 : En mai, retour à Édimbourg. Victime d’une hémorragie pulmonaire, Stevenson part à Londres en septembre, puis gagne la France avec son cousin Bob. Nouvelle hémorragie. Parution des New Arabian Nights (Nouvelles Mille et Une Nuits).

1883 : En mars, installation à Hyères, où il rédige Prince Otto (Le Roman du Prince Othon). En septembre, retrouve son père à Royat : leurs relations se sont nettement améliorées. Treasure Island, qui paraît en volume, remporte un triomphe.

1884 : Victime d’une nouvelle hémorragie qui lui est presque fatale, Stevenson écrit en mai son poème « Requiem ». En septembre, installation à Bornemouth, dans une maison que le père de l’écrivain offre au couple. Rencontre d’Henry James.

1885 : En mars, parution de Prince Otto, d’un recueil de poèmes, A Child’s Garden of Verses (Jardin de poèmes enfantins), et du recueil The Dynamitter (Le Dynamiteur), suite des New Arabian Nights écrite en collaboration avec sa femme. Rencontre Thomas Hardy et George Meredith.

1886 : The Strange Case of Dr. Jekyll and Mister Hyde (L’Étrange Cas du Dr. Jekyll et de M. Hyde), publié en janvier, rencontre un succès considérable. En juillet, parution de Kidnapped ! (Enlevé !). Le mois suivant, Stevenson part à Paris où il rencontre Rodin.

1887 : Le 7 mai, mort de son père. Le 21 août, les Stevenson s’embarquent pour l’Amérique – l’écrivain ne reverra pas l’Europe. Un accueil triomphal lui est réservé à New York. Dans les monts Adirondack, près de la frontière canadienne, l’état de santé de Stevenson s’améliore. Il entame la rédaction de The Master of Ballantrae (Le Maître de Ballantrae).

1888 : Fanny part en mars pour la Californie. Le mois suivant, Stevenson s’installe à New York, où il rencontre Mark Twain. En juin, les Stevenson s’embarquent pour un voyage dans le Pacifique. Ils visitent les Marquises et Tahiti, où l’état de santé de l’auteur les contraint à s’attarder. Début de sa correspondance avec Marcel Schwob.

1889 : En janvier, arrivée à Hawaï, où il achève The Master of Ballantrae, qui paraît en septembre. Stevenson nourrit le projet d’un retour en Europe, mais il ne fera jamais le voyage. Lloyd et lui écrivent The Wrong Box (Le Grand Bluff), qui paraît en juin, puis The Wrecker (Le Pilleur d’épaves). En décembre, les Stevenson se rendent dans les Samoa, où ils achètent un terrain au début de l’année suivante.

1890 : En février, les Stevenson s’embarquent pour l’Europe, mais l’état de santé de l’auteur les contraint à faire escale en Australie. En octobre, installation définitive dans les Samoa. Parution du recueil d’article In the South Seas (Dans les mers du Sud).

1891 : En janvier, l’auteur accueille sa mère à Sidney. Mais son état de santé les contraint à demeurer en Australie jusqu’en mars.

1892 : Dans la guerre civile causée par les rivalités entre puissances coloniales pour le contrôle des Samoa, Stevenson prend fait et cause pour le roi Matasfa, qui a le soutien de la population indigène. Cette intervention de l’écrivain, qui a acquis le surnom de Tusitala (« raconteur d’histoires ») auprès des habitants de l’île, est vue d’un très mauvais œil par les occidentaux. L’auteur achève Catriona (Catriona).

1893 : Island’s Night Entertainments (Veillées des Îles), recueil de nouvelles. Une édition de ses œuvres complètes est lancée à Édimbourg.

1894 : Parution de The Ebb-Tide (Le Creux de la vague), le dernier roman qu’il achève. Le 3 décembre, Robert Louis Stevenson succombe à une attaque d’apoplexie. Il est enterré en grande pompe par les indigènes.


Bibliographie

Œuvres en anglais

L’œuvre de Robert Louis Stevenson a donné lieu à de nombreuses éditions, dont aucune n’est complète. La plus fiable reste la Tusitala Edition (The Works of Robert Louis Stevenson, Londres, Heinemann, 1924, 35 vol.).

Il n’existe pas à ce jour d’édition scientifique de l’œuvre de Stevenson. Signalons toutefois celle des Collected Works, entreprise en 1994 à Édimbourg par les Edinburgh University Press et interrompue après la parution de cinq volumes (Weir of Hermiston, 1995 ; The Ebb-Tide, 1995 ; Treasure Island, 1998 ; The Collected Poems of Robert Louis Stevenson, 2003 ; Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde, 2004). Le même éditeur annonce pour 2010 le lancement d’une New Edinburgh Edition of the Collected Works of Robert Louis Stevenson, qui devrait comporter trente-huit volumes.

Le lecteur pourra trouver les nouvelles complètes de Stevenson chez l’éditeur Mainstream, à Édimbourg (Complete Short Stories, 1993, 2. vol). Les Yale University Press, à New Haven, ont publié une édition complète des Letters of Robert Louis Stevenson, comportant huit volumes (1994-1995).

Œuvres en traduction

Bien que l’œuvre de Stevenson ait été abondamment traduite, et que la très grande majorité de ses textes soit disponible en français, il n’existe aucune édition française de référence. La présente bibliographie, indicative, ne prétend en aucun cas à l’exhaustivité.

Œuvres

Les Œuvres, parues chez Gallimard, dans la Bibliothèque de la Pléiade, offrent une traduction des textes majeurs de Stevenson. Deux volumes ont été publiés à ce jour (Œuvres, trad. de Laurent Bury, Mathieu Duplay, Patrick Hersant, Alain Jumeau, Marie-Anne de Kisch, Marc Porée et Marc Rolland [vol. 1 : 2001, vol. 2 : 2005]).

Nouvelles

Intégrale des Nouvelles, trad. d’Isabelle Chapman, Éric Deschodt, Nathalie Dudon, Pierre-Alain Gendre, Alfred Jarry, Pierre Leyris, Michel Georges Michel, Jacques Parsons, Isabelle Py Balibar, Charles-Albert Reichen, Jean-Pierre Ricard, Albert Savine et Théo Varlet, Paris, Phébus, 2001 (2 vol.).

Récits de voyage

L’Appel de la route, trad. de Bernard Blanc, Jacques Chabert, Isabelle Chapman, Katia Holmes, Michel Le Bris, Élisabeth Luc, Charles-Noël Martin, Robert Pépin, Gérard Piloquet, Jean-Yves Prate, Jean-Pierre Ricard, Théo Varlet et France-Marie Watkins, Paris, Payot, 1994

Essais

Essais sur l’art de la fiction, trad. de Michel Le Bris et France-Marie Watkins, Paris, La Table ronde, 1988.
L’Esprit d’aventure, trad. d’Isabelle Py Balibar, Paris, Phébus, 1994.

Correspondance

Lettres du vagabond (septembre 1854-août 1887). Correspondance 1, trad. d’Isabelle Chapman, Robert Louit et Jean-Pierre Ricard, Paris, NiL, 1994.
Lettres des mers du sud (août 1887-décembre 1894). Correspondance 2, trad. d’Isabelle Chapman, Anne Paumier, Gérard Piloquet et Jean-Pierre Ricard, Paris, NiL, 1995.
Stevenson Robert Louis, James Henry, Une amitié littéraire : correspondance et textes (1884-1900), trad. de Malika Durif, Lagrasse, Verdier, 1987.

Poèmes

Le Royaume enchanté, trad. de Marcelle Vérité, Paris, Gautier-Languereau, 1962.
Pas moi !, trad. de Pierre Louis Drouhin, Barbara Pascarel, Sylvain Goudemare, Paris, Les Silènes, 1994.

Études critiques

Daiches Dario, Robert Louis Stevenson and his world, Londres, Thames & Hudson, 1973.
Fielding Penny, The Edinburgh Companion to Robert Louis Stevenson, Édimburg, Edinburgh University Press, à paraître.
Furnas Joseph Chamberlain, Voyage to Windward : the life of Robert Louis Stevenson, Londres, Faber, 1952.
Kiely Robert, Robert Louis Stevenson and the fiction of adventure, Harvard, Harvard University Press, 1965.
Le Bris Michel, Robert Louis Stevenson, Paris, NiL, 1994.
Maixner Paul (éd.), Robert Louis Stevenson : The Critical Heritage, Londres, Routledge & Kegan Paul, 1981.
Noble Andrew (éd.), Robert Louis Stevenson, Londres, Vision Press, 1983.
Naugrette Jean-Pierre, Robert Louis Stevenson : l’aventure et son double, Paris, Presses de l’ENS, 1987.
Schwob Marcel, « Essais sur Stevenson », in Will du moulin, Paris, Allia, 1992.
Stevenson Fanny, Notre aventure aux Samoa, trad. d’Isabelle Py Balibar, Paris, Phébus, 1994.
Swearingen Roger, The Prose Writings of Robert Louis Stevenson : A Guide, Londres, Macmillan, 1980.
Collectif, « Studies in Robert Louis Stevenson », Cahiers Victoriens et Édouardiens, n°40, Montpellier, Université Paul-Valéry, Centre d’études et de recherches victoriennes et édouardiennes, octobre 1994.
Collectif, « Robert Louis Stevenson », Cahiers de l’Herne, n°66, Paris, Éditions de L’Herne, 1995.
Collectif, « Robert Louis Stevenson », Europe, n° 779, Paris, mars 1994.