Edmond de Goncourt

Edmond de Goncourt aux éditions Sillage :

1822 : Le 26 mai, à Nancy, naissance d’Edmond Huot de Goncourt. Sa famille est originaire de Goncourt, en Haute- Marne. Son père, Marc-Pierre Huot de Goncourt, est un ancien officier d’Empire et héros de la Grande Armée.

1823 : Les Goncourt s’installent à Paris.

1824 : Marc-Pierre Huot de Goncourt demande sa réintégration dans l’armée ; elle lui est refusée.

1830 : Le 17 décembre, à Paris, naissance de Jules de Goncourt.

1831 : Interne à la pension Goubaux, Edmond devient l’ami de Dumas fils.

1834 : Le 7 janvier, mort de Marc-Pierre Huot de Goncourt. Il laisse sa veuve et ses deux fils dans une situation financière délicate.

1839 : Après un passage au collège Bourbon, Edmond entre au lycée Henri-IV et obtient son baccalauréat l’année suivante.

1841 : Il entame des études de droit, à l’issue desquelles il sera employé à la Caisse du Trésor. Il commence à fréquenter l’Hôtel des ventes – il deviendra le collectionneur avisé que l’on sait.

1842 : Lui aussi élève au collège Bourbon, Jules est lauréat du concours général en grec et en latin. Il poursuit une scolarité brillante.

1843 : Edmond est intégré à la Garde nationale.

1848 : Décès de leur mère, qui les laisse avec un héritage confortable.

1849 : Jules est reçu bachelier. Suivant l’exemple de son frère, il refuse d’embrasser une carrière bourgeoise. De juillet à décembre, les deux frères voyagent en France et en Algérie. Ils tiennent un journal illustré de dessins et de croquis qui sera publié dans L’Éclair en 1852.

1850 : Edmond et Jules s’installent dans une maison de la rue Saint-Georges, à Paris. Ils pratiquent la peinture, la gravure, le dessin, la littérature et collectionnent les objets rares. Ils ont pour voisine Anna Deslions, courtisane célèbre, amante notamment du prince Napoléon et qui devient peut-être la maîtresse de Jules. Jules découvre qu’il a contracté la syphilis.

1851 : Les deux frères travaillent à leur premier roman, En 18.., qui sera publié en décembre, à compte d’auteur, et ne rencontrera aucun succès. Ils commencent à tenir leur Journal, de façon irrégulière. Jules fait la connaissance de Maria, une sage-femme, qui deviendra en 1858 la maîtresse commune des deux frères.

1852 : Premier numéro de Paris, quotidien humoristique fondé par un cousin des Goncourt, Pierre-Charles de Villedeuil. Ils entament une collaboration régulière avec le journal et se lient avec le dessinateur Gavarni.

1853 : En avril, fin de leur collaboration à Paris et à L’Éclair. Publication en volume de La Lorette, texte satirique qui connaîtra un certain succès en librairie.

1854 : Parution à compte d’auteur chez Dentu de l’Histoire de la société française pendant la révolution, accueilli favorablement par la critique.

1855 : Long voyage en Italie. Edmond publie ses premiers articles de critique d’art.

1857 : Ils achèvent leur pièce Les Hommes de lettres, qui sera refusée par plusieurs directeurs de théâtre ; la pièce sera transformée en roman. Publication de la première série des Portraits intimes du XVIIIe siècle.

1858 : Publication de la deuxième série des Portraits intimes du XVIIIe siècle. Ils continuent à travailler aux Hommes de lettres, qui ne sera finalement publié qu’en 1860 et leur vaudra des ennemis parmi les journalistes dont ils se sont inspirés pour certains de leurs personnages.

1861 : Publication de Soeur Philomène, roman inspiré d’une anecdote racontée par Flaubert au cours d’un déjeuner.

1862 : Mort de leur bonne Rose Malingre. Ils découvrent à cette occasion la double vie que menait celle-ci, domestique le jour, ivrogne et débauchée la nuit. Le personnage leur inspire Germinie Lacerteux.

1864 : Publication de Renée Mauperin.

1865 : Publication de Germinie Lacerteux, qui fait scandale. La préface qu’ils écrivent pour le roman s’apparente à un manifeste naturaliste. Zola compare les frères Goncourt à Balzac et Flaubert. Scandale également lors de la représentation de leur pièce Henriette Maréchal.

1868 : La santé de Jules se dégrade. Ils quittent la rue Saint-Georges et s’installent dans une maison à Auteuil, qui deviendra après la mort de Jules le fameux Grenier, où seront reçus nombre d’écrivains et d’artistes.

1869 : Publication de Madame Gervaisais, leur dernier roman écrit en commun.

1870 : Le 20 juin, à Paris, mort de Jules. Edmond se lie d’amitié avec les Hugo.

1873 : Chez Flaubert, il rencontre Alphonse Daudet et sa femme, avec lesquels il restera lié jusqu’à la fin de sa vie.

1874 : Premier des « Dîners des cinq », qui réunissent Flaubert, Zola, Goncourt, Tourguéniev et Daudet.

1875 : Edmond entame la rédaction de La Fille Élisa à partir de notes prises en commun avec Jules ; le roman sera achevé en décembre 1876.

1877 : Publication de La Fille Élisa chez Charpentier. Le roman devient immédiatement un grand succès de librairie.

1881 : Publication de La Maison d’un artiste, description très détaillée de la demeure et des collections des frères à Auteuil, ainsi que du roman La Faustin.

1882 : Le projet d’une Académie des Goncourt, qui verra le jour l’année suivant la mort d’Edmond, est rendu public. Edmond l’avait prévue par testament dès 1874.

1885 : Daudet, Banville, Zola, Bourget, Anatole France, Maupassant, Huysmans commencent à se réunir régulièrement à Auteuil, au Grenier. Chez Daudet, Edmond rencontre Barbey d’Aurevilly.

1887 : Publication des deux premiers tomes du Journal.

1890 : André Antoine, le créateur du Théâtre-Libre, qu’Edmond a rencontré en 1888 et avec qui il collabore souvent, monte l’adaptation scénique de La Fille Élisa.

1891 : La pièce est interdite par la censure. Publication de sa monographie sur le peintre d’estampes japonais Utamaro (1753-1806) (Outamaro, le peintre des maisons vertes).

1893 : Edmond souffre d’une pleurésie. Publication de ses Études d’art, avec une préface de Roger Marx. Antoine monte À bas le progrès ! au Théâtre-Libre.

1896 : Publication du neuvième et dernier tome du Journal. Le 16 juillet, mort d’Edmond, chez les Daudet.


Repères bibliographiques

Œuvres

OEuvres complètes, Paris, Flammarion et Fasquelle, 1921-1936, 34 vol.

OEuvres complètes, Paris, Honoré Champion, 2010-en cours.

Journal

Journal des Goncourt, Mémoires de la vie littéraire, Paris, Charpentier et Fasquelle, 1887-1896, 9 vol.

Journal, Mémoires de la vie littéraire,Monaco, Éditions de l’Imprimerie nationale de Monaco, 1956-1958, 25 vol. Cette édition fut réalisée par Robert Ricatte. Son texte fut repris dans la collection Bouquins, aux éditions Robert Laffont (Paris, 1989) avec un appareil critique de Robert Kopp.

Journal des Goncourt, Paris, Honoré Champion, 2005-en cours.

Correspondance

Diverses correspondances particulières de Jules et Edmond de Goncourt ont été publiées, notamment :

Lettres inédites de Joris-Karl Huysmans à Edmond de Goncourt, Paris, Nizet, 1956.

Correspondance / Edmond de Goncourt et Alphonse Daudet, Genève, Droz, 1996.

Correspondance Gustave Flaubert – les Goncourt, Paris, Flammarion, 1998.

Correspondance de Jean Lorrain avec Edmond de Goncourt, Tusson, Du Lérot, 2003.

Une édition complète est en cours : Correspondance générale d’Edmond et Jules de Goncourt, Paris, Honoré Champion, 2004-en cours (seul le premier volume, couvrant la période 1843-1862, est paru).

Études critiques

BANNOUR Wanda, Edmond et Jules de Goncourt ou Le Génie androgyne, Paris, Persona, 1985.

BILLY André, Les frères Goncourt : la vie littéraire à Paris pendant la seconde moitié du XIXe siècle, Paris, Flammarion, 1954.

CABANÈS Jean-Louis (éd.), Les frères Goncourt : art et écriture, Talence, Presses universitaires de Bordeaux, 1997.

CAFFIER Michel, Les Frères Goncourt : un déshabillé de l’âme, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1994.

CHAMPEAU Stéphanie, La notion d’artiste chez les Goncourt : 1852-1870, Paris, Honoré Champion, 2000.

FOSCA François, Edmond et Jules de Goncourt, Paris, Albin Michel, 1941.

IMMERGLUCK Maxime, La Question sociale dans l’œuvre des Goncourt, Paris, Les Belles Lettres, 1930.

PETY Dominique, Les Goncourt et la collection : de l’objet d’art à l’art d’écrire, Genève, Droz, 2003.

PRAJS Lazare, La Fallacité de l’oeuvre romanesque des frères Goncourt, Paris, Nizet, 1974.

RICATTE Robert, La Création romanesque chez les Goncourt (1851-1870), Paris, Armand Colin, 1953. —, La genèse de La Fille Élisa, Paris, P.U.F., 1960.

ROBICHON Jacques, Le Défi des Goncourt, Paris, Denoël, 1975.

SABATIER Pierre, L’Esthétique des Goncourt, Paris, Hachette, 1920.

SAUVAGE Marcel, Jules et Edmond de Goncourt, précurseurs, Paris, Mercure de France, 1970.

Mentionnons également les Cahiers Edmond et Jules de Goncourt, publiés par la Société des amis des frères Goncourt (18 volumes parus, 1994-en cours).