Sandor Petöfi

Sandor Petöfi aux éditions Sillage :

1823 : Naissance de Sándor Petrovics le 1er janvier, à Kiskorös, un village à la population slovaque, dans le royaume de Hongrie. Son père est boucher, sa mère est une ancienne servante. Tous deux sont d’origine slovaque.

1824 : La famille s’installe à Félegyháza, ville magyare que le poète revendiquera plus tard comme sa terre natale. C’est le début d’une période plus faste pour sa famille, qui s’enrichit.

1833 : Le jeune Sándor est envoyé dans un lycée luthérien de Pest. Il change plusieurs fois de lycée par la suite. Durant cette période, il apprend l’allemand, le français et découvre les oeuvres de Hugo, Béranger et Lamartine.

1838 : Contre l’avis de sa famille, il rejoint une troupe de comédiens. Son père le recherche et le ramène de force au foyer familial. La crue du Danube ruine la famille de Petofi qui doit quitter le lycée où il étudie. Des subsides collectés auprès de voisins et d’amis lui permettent de poursuivre ses études un an de plus à Selmec, un lycée de nationalistes slovaques où il affirme sa volonté d’être hongrois en rejoignant le cercle de « La Noble Société hongroise ».

1839 : Après avoir abandonné ses études, il se rend à Pest et entre au Théâtre National comme figurant. Cette expérience lui permet de côtoyer certains des plus grands écrivains hongrois de son temps, mais ses parents finissent par le convaincre de rentrer chez lui. Quelques mois plus tard il s’engage dans l’armée hongroise.

1841 : Réformé pour raisons de santé, il se rend à pied à Pápa pour y étudier quelques temps au Collège calviniste, où il rencontre Mór Jókai. Son départ du collège l’entraîne, cette année-là, sur les routes de Hongrie qu’il parcourt à pied durant plusieurs mois.

1842 : Son poème A borozó (Le Buveur de vin) est publié sous le nom de Sándor Petrovics dans Athenaeum, l’une des plus grandes revues littéraires hongroises, éditée notamment par Mihály Vörösmarty, qui soutiendra longtemps le jeune poète. Le poème est publié une seconde fois le 3 novembre sous le pseudonyme de Petofi, forme hongroise de Petrovics. Plus attiré par le théâtre, il rejoint une troupe de comédiens itinérants qu’il doit quitter un peu plus tard, faute de ressources. Misérable, il se rend à Debrecen où il est recueilli par un ami.

1844 : Il décide de se rendre à nouveau à Pest afin d’y faire publier ses poèmes. Grâce à Vörösmarty, il parvient à faire éditer son premier recueil, Versek (Poèmes). Il est engagé comme éditeur assistant de Pesti Divatlap, un magazine littéraire, et publie un poème épique en quatre chants, A helység kalapácsa (Le Marteau du village) ainsi qu’un deuxième recueil Cipruslombok Etelke sirjáról (Les Rameaux de cyprès du tombeau d’Etelke). Cette année-là, il écrit également János vitéz (Le chevalier Jean ou Jean le Preux), un long poème qui connaît un succès retentissant à sa publication, l’année suivante.

1846 : La société littéraire Kisfaludy veut l’élire parmi ses membres ; il refuse. Le 8 septembre, il rencontre Júlia Szendrey avec qui il se marie l’année suivante, malgré l’opposition de la famille de celle-ci. Il publie un nouveau recueil, Felhok (Nuages).

1848 : Engagé en politique, il co-écrit 12 Pont (Douze points), qui formule douze exigences politiques au gouvernement des Habsbourg et compose Nemzeti Dal (Chant national), un chant révolutionnaire. Le 15 mars, la révolution éclate à Vienne. En apprenant cette nouvelle, Petofi, accompagné d’autres révolutionnaires, marche autour de Pest en récitant son poème ainsi que les Douze points à la foule. Ils proclament la fin de la censure. La foule pousse le gouvernement à signer les « Douze points ». En juin, le poète se présente aux élections législatives, sans succès. Il écrit à cette époque une longue épopée militante, Az Apostol (L’Apôtre), avant de s’engager dans l’armée révolutionnaire hongroise qui combat contre les troupes de l’empereur d’Autriche. Le 15 décembre, naissance de son fils Zoltán.

1849 : Début janvier il rejoint l’armée du général Bem. Il meurt sur le champ de bataille de Segesvár (Sighisoara), tué par l’armée de Russie, probablement le 31 juillet. Officiellement, son corps n’a jamais été retrouvé, ce qui a suscité nombre de rumeurs sur le lieu et la date exacts de sa disparition.


Repères bibliographiques

Œuvres traduites en français

Un Présent de liberté. La Marseillaise hongroise, ou la Chanson nationale de Petofi et six articles de foi originellement composés de l’auteur, trad. par Ignácz Lengyel, Pest, Imprimerie de Trattner-Károlyi, 1848.

Poésies magyares, trad. par H. Desbordes-Valmore et Ch. E. Ujfalvy de Mezokövesd, Paris, Librairie internationale, 1871.

Le Chevalier Jean : conte magyar, suivi de quelques pièces lyriques du même auteur, trad. par A. Dozon, Paris, E. Leroux, Bibliothèque orientale elzévirienne, 1877.

Les Grands poètes hongrois. Arany, Petoefi, trad. en vers par F.-E. Gauthier, Paris, Ollendorff, 1898.

Poëmes choisis de Petoefi Sandor, trad. par Jean de Bonnefon et P. Régnier, Paris, Éditions du centenaire, 1923.

Poèmes hongrois de Sándor Petöfi, János Arany, Endre Ady, Gésa Gyóni, Gyula Wlassics etc., trad. par Georges-Philippe Dhas, Budapest, G. Springer, 1935.

Alexandre Petöfi. Jean Le Preux, adapt. en vers par Georges-Philippe Dhas, Paris, Éditions de la Sphère, 1937.

Petofi. Poèmes révolutionnaires, 1844-1849, trad. par Jacques Gaucheron, Paris, Seghers, 1953.

Le Jean le Preux d’Alexandre Petoefi, trad. par Guy Turbet-Delof, Paris, Presses universitaires de France, 1954.

Poèmes lyriques, adapt. par Paul Chaulot, Eugène Guillevic et Michel Manoll, trad. par Georges Kassai et Frédérique Kaczander, Budapest, Éditions Corvina, 1971.

L’Apôtre, adapt. par Jacques Gaucheron, Paris, Les Éditeurs français réunis, 1975, Budapest, Éditions Corvina, 1975.

Trois époques, trois poètes hongrois : poèmes choisis de Sandor Petofi, Endre Ady, Attila Jozsef, trad. par A. Loffler, Bassac, E. Thomas, 1975.

Jean le Preux, trad. par Lászlo Pödör et Anne-Marie de Backer, Budapest, Éditions Corvina, 1980.

Édition hongroise de référence

Sándor Petofi, Összes versei. A szöveget gondozta és az utószót írta Kerényi Ferenc, Budapest, Osiris Kiadó, 2007.

Biographies en français

Chassin Charles Louis, Alexandre Petoefi : le poète de la révolution hongroise, Bruxelles, A. Lacroix, Van Meenen et Compagnie, 1860, Paris, Pagnerre, 1860.

Illyes Gyula, Vie de Petofi, adapt. par Jean Rousselot, Paris, Gallimard, « Leurs Figures », 1962.

Kopeczi, Béla, Révolté ou révolutionnaire ?, Sándor Petofi à travers son journal, ses lettres, écrits polémiques et poèmes, Budapest, Éditions Corvina, 1973.

Loffler Paul-A., La Vie d’Alexandre Petofi, poète hongrois de l’amour et de la liberté, Rodez, G. Subervie, 1953.

Polet Jean-Claude, Patrimoine littéraire européen : anthologie en langue française, vol. 11A, Renaissances nationales et conscience universelle, 1832-1885 : romantismes triomphants, Paris/Bruxelles, De Boek université, 1999.

Revai József, Alexandre Petofi, Budapest, Comité pour la commémoration de Petofi, 1949, 16 p.

Ouvrages critiques en français

Gamarra Pierre, Poésie et révolution, Petofi et la Hongrie d’aujourd’hui, Paris, revue Europe, n° 526, 1973.

Kont Ignác, Études hongroises : Vörösmarty, Petofi, Arany, Tompa, Gyulai, Szász, Lévay, Deák, Paris, F. R. de Rudeval, 1907.

LUKÁCSY Sándor (dir.), L’Irréconciliable, Petofi, poète et révolutionnaire : études et choix de poèmes, trad. par Paul Chaulot, J. Gaucheron, Guillevic, M. Manoll, etc. avec une préface d’Aurélien Sauvageot, Budapest, Éditions Corvina, 1973.