Yasunari Kawabata

Yasunari Kawabata aux éditions Sillage :

kawabata1899 : Le 14 juin, naissance à Osaka de Yasunari Kawabata. Il est le fils d’un médecin lettré.

1901 : En janvier, son père meurt de la tuberculose. Souffrant de la même affection, sa mère meurt l’année suivante. L’enfant est élevé par ses grands-parents paternels et séparé de sa sœur, élevée par une tante.

1906 : Mort de sa grand-mère.

1909 : Mort de sa sœur.

1912 : Kawabata entre au collège d’Ibaraki, dans la banlieue d’Ôsaka, où il restera jusqu’en 1917.

1914 : Mort de son grand-père. L’agonie et l’enterrement du vieillard lui inspireront le Journal intime de ma seizième année, écrit l’année suivante, publié en 1925, et Ossements, écrit à la même époque, publié en 1945. Son oncle maternel devient son tuteur.

1916 : Publie quelques pièces courtes dans des revues locales.

1917 : Entrée au Premier Lycée de Tokyo, établissement prestigieux. Lectures nombreuses.

1920 : Admis à l’Université impériale de Tokyo, Kawabata étudie d’abord les lettres anglaises mais opte rapidement pour la littérature japonaise. Il fait la connaissance de l’écrivain Kikuchi Kan, qui devient son protecteur.

1921 : En compagnie d’étudiants, il fonde une revue littéraire, Shinshichô, où il publie des récits. Il se fiance avec une serveuse de bar de quinze ans, qui rompt peu avant le mariage. Il se lie à Akutagawa Ryûnosuke.

1922 : Kawabata signe des traductions de Galsworthy et Tchekhov.

1923 : Kikuchi Kan fonde Bungei shunjû, revue à laquelle collabore Kawabata.

1924 : Licencié ès lettres. Avec treize jeunes écrivains, il fonde la revue Bungei jidai, qui donne naissance au mouvement d’avant-garde Shinkankaku-ha, ou « école des sensations nouvelles », dont Kawabata sera une figure marquante. Commence pour lui une période de création intense, qu’il passe dans la misère.

1925 : Kawabata publie un manifeste de l’« école des sensations nouvelles » dans Bungei jidai. Il fait la rencontre de sa future femme.

1926 : Parution de son premier livre, Récits de la paume de la main, recueil de très courts textes parus dans des revues depuis 1923. Écriture d’un scénario, Une page folle.

1927 : La Danseuse d’Izu.

1929-1930 : Parution d’un roman-feuilleton, Chronique d’Asakusa, qui reste inachevé.

1931 : Il épouse Matsubayashi Hikedo.

1932 : Il fréquente une danseuse de casino, à qui il permet de devenir danseuse classique.

1933 : Bestiaire.

1934 : Autobiographie littéraire.

1935 : Entame la rédaction de Pays de Neige, qui durera jusqu’en 1948, l’auteur publiant au fur et à mesure des fragments dans diverses revues, avant de les rassembler, relus et corrigés, en volume. Il appliquera cette méthode à la plupart de ses romans. Parallèlement, il continue à écrire et publier de nombreuses nouvelles. Il devient juré du prix Akutagawa, créé par Kikuchi Kan.

1938 : Kawabata commence à suivre avec passion des tournois de go et écrit des reportages à ce sujet.

1939 : Participe à un mouvement destiné à encourager l’écriture : il donne des cours et siège dans des jurys de concours littéraires amateurs.

1940 : Il adhère à la Nihon bungakusha-kai, « société des hommes de lettres japonais », proche des milieux militaristes.

1941 : Kawabata se rend à deux reprises en Mandchourie, pour le compte d’un journal puis à l’invitation des autorités militaires. Déclenchement de la guerre du Pacifique.

1942 : Il entame la publication du Maître de go.

1943-1944 : Kawabata adopte la fille d’un de ses cousins. Il relit la littérature japonaise classique, notamment Le Dit du Genji. Il reçoit le prix Kikuchi Kan.

1945 : Kawabata est envoyé dans un camp militaire, en tant que chargé d’information pour la marine nationale.

1946 : Dans la revue Ningen, dont il est un des éditeurs, Kawabata publie un récit du jeune Mishima, avec qui il se lie.

1948 : On le nomme président du Pen Club japonais.

1949 : Début de la publication de Nuée d’oiseaux blancs, qui durera jusqu’en 1952, ainsi que du Grondement de la montagne, qui s’étalera sur cinq ans.

1950 : Reprend l’écriture de feuilletons, abandonnée vingt ans plus tôt, parmi lesquels La Danseuse (1950-1951), Le Lac (1954-1955) ou Les Gens de Tôkyô (1955).

1952 : Nuée d’oiseaux blancs et Le Grondement de la montagne, en cours de publication, reçoivent le prix de l’Académie des arts.

1957 : Kawabata fait un tour du monde afin de collecter des fonds pour la tenue de l’assemblée générale du Pen Club international, à Tokyo, en septembre. L ’année suivante, il est nommé vice-président de cette association.

1960 : Début de la publication en feuilleton des Belles Endormies. L ’auteur est nommé officier des Arts et des Lettres par la France.

1961 : Termine la publication des Belles Endormies et commence celle de Kyôto et de Tristesse et beauté.

1962 : Il est hospitalisé suite à un abus de somnifères.

1964-1965 : Voyage en Europe. Il démissionne de son poste de président du Pen Club japonais.

1966 : Souffrant d’une hépatite, il doit être hospitalisé.

1967 : Aux côtés de Mishima et d’autres écrivains japonais, Kawabata milite contre la Révolution culturelle chinoise.

1968 : Prix Nobel. Il donne une série de conférences à Hawaï et San Francisco.

1970 : Le suicide de son ami Mishima, en novembre, l’affecte grandement.

1971 : Kawabata, qui fait campagne pour un ami briguant le poste de gouverneur de Tokyo et qui organise un Congrès international des Études japonaises, souffre de surmenage.

1972 : Il est hospitalisé en début d’année pour une appendicite. Le 16 avril 1972, il se suicide au gaz dans sa résidence secondaire, à Zushi. Au mois de novembre est créée une fondation à sa mémoire.
 

                                                                                       Bibliographie

Œuvres de Kawabata

En japonais

Kawabata Yasunari zenshû, 37 vol., Tokyo, Shinchôsha, 1980-1984.

Traductions

Romans et nouvelles, éd. présentée et annotée par Bunkichi Fujimori, Paris, Librairie générale française, 1997, collection « La Pochothèque » – ce volume comprend : Ossements, Histoire du visage de la morte, La Mer, La Danseuse d’Izu, Une page folle, Le Pourvoyeur de cadavres, Les Servantes d’auberge, Chronique d’Asakusa, Illusions de cristal, Élégie, Bestiaire, Pays de neige, Le Maître ou le Tournoi de go, Retrouvailles, Nuée d’oiseaux blancs, Le Grondement de la montagne, La Lune dans l’eau, Le Lac, Les Belles Endormies, Kyôto, Tristesse et Beauté.
Récits de la paume de la main, choix et traduction de Anne Bayard-Sakai et Cécile Sakai, Paris, Albin Michel, 1999.
L’Adolescent, recueil comprenant Lettres à mes parents, L’Adolescent, Journal de ma seizième année, Huile, Grand-mère, traduction de Suzanne Rosset, Paris, Albin Michel, 1992.
La Beauté, tôt vouée à se défaire, nouvelles, traduction de Liana Rosi, Paris, Albin Michel, 2003.
Mishima Yukio, Kawabata Yasunari, Correspondance : 1945-1970, traduction de Dominique Palmé, Paris, Albin Michel, 2000.

Références

Brunet Yûko, Naissance d’un écrivain : étude sur Kawabata Yasunari, Paris, L ’Asiathèque, 1982.
Étiemble, René, Origas, Jean-Jacques, Deux « lectures » de Kyôto de Kawabata, Paris, Centre de documentation universitaire, 1972.
Fujimori Bunkichi, « Kawabata Yasunari, sa vie et ses œuvres » in Japon (Encyclopédie permanente), Paris, Presses orientalistes de France, 1979-1980.
Gessel C. Van, Three Modern Novelists : Sôseki, Tanizaki, Kawabata, Tokyo, Kôdansha, 1993.
Petersen Gwenn Boardman, The Moon in the water : understanding Tanizaki, Kawabata and Mishima, Honolulu, University Press of Hawaii, 1979.
Starrs Roy, Sounding in Time – The fictive Art of Kawabata Yasunari, Surrey, Japan Library, 1998.
Sakai Cécile, Kawabata, le clair-obscur, Paris, Presses universitaires de France, 2001.

Liens