Jacques Rigaut aux éditions Sillage :
1898 : Naissance de Jacques Rigaut le 30 décembre, dans le 7e arrondissement de Paris, au sein d’une famille bourgeoise. Son père, Georges Maurice Rigaut, occupe un poste d’inspecteur au grand magasin Le Bon Marché. Sa mère, Madeleine Berthe Pascal, ne travaille pas.
1907–1912 : Il commence ses études au lycée Montaigne, puis au collège Stanislas, où il est considéré comme un élève brillant.
1913 : Il entre en seconde au prestigieux lycée Louis-le-Grand, où il se montre très dissipé. Il se lie avec le futur cinéaste René Clair.
1916 : En avril, il quitte Louis-le-Grand, puis obtient son baccalauréat en philosophie avec la mention « Passable ». Il s’inscrit à la faculté de droit. Au mois de décembre, il devance l’appel d’un an et s’engage dans l’armée. Il est dans un premier temps affecté au service automobile du 81e Régiment d’Artillerie, à Paris.
1918 : Au début de l’année, il est envoyé au front, en Lorraine. Une fois l’armistice signé, il reste sous les drapeaux jusqu’à la fin de 1919.
1919 : Démobilisé avec le grade de sous-lieutenant, de retour à Paris, il reprend ses études de droit, qu’il abandonne l’année suivante. Il devient le secrétaire d’Abel Hermant, puis de Jacques-Émile Blanche. Il rencontre Drieu la Rochelle, dont il devient un proche, mais aussi Cocteau, les dadaïstes et les futurs surréalistes.
1920 : Parution de ses premiers écrits, Propos amorphes, dans le numéro 4 (juillet 1920) de la revue Action de Florent Fels. Il se rapproche des dadaïstes. Il découvre l’opium, la cocaïne et l’héroïne, dont il devient un grand consommateur. Dandy sans grandes ressources, endetté, il vit au domicile de ses parents. En décembre, il publie « Je serai sérieux comme le plaisir… », court texte sur le thème du suicide, dans le numéro 17 de la revue Littérature, fondée par André Breton et Philippe Soupault.
1921 : En mars, publication des fragments intitulés Roman d’un jeune homme pauvre dans le numéro 18 de la revue Littérature.
1922 : En avril, publication d’Un brillant sujet dans la revue Littérature (n° 2, 2e série).
1923 : Fin du mouvement Dada. Formation du groupement surréaliste, dont Rigaut ne fera pas partie. Il se détourne des milieux littéraires avant-gardistes et mène un vie plus mondaine. En août, Drieu la Rochelle publie La Valise vide dans la N.R.F. ; c’est un portrait très dur de Rigaut, dans lequel transparaît malgré tout une forme de fascination.
1924 : Rigaut fait la rencontre de Gladys Barber, une jeune américaine en instance de divorce, issue d’une famille très fortunée, et qu’il suit à New York pour quelques semaines. Il passe ensuite l’été sur la côte basque avec Drieu la Rochelle.
1925 : Il repart pour New York au début de l’année, pour y retrouver Gladys Barber.
1926 : En janvier, il épouse Gladys Barber. Après une lune de miel à Palm Beach, ils font un voyage à Paris en avril. En novembre 1926, au Vieux-Colombier, première du court-métrage surréaliste de Man Ray, Emak Bakia (« Fichez-moi la paix », en basque), dans lequel Rigaut apparaît grimé en femme.
1927–1928 : Gladys Barber quitte Rigaut, épuisée par son instabilité et sa toxicomanie. Rigaut reste à New York, où il mène une vie misérable, avant de finalement rentrer à Paris en novembre 1928. Il s’installe dans une maison prêtée par le surréaliste Paul Chadourne, où il mène une existence très mondaine.
1929 : Il effectue une série de cures de désintoxication, sans succès. Le 6 novembre, dans la maison de repos du docteur Henry le Savoureux, « La Vallée aux loups », à Châtenay-Malabry, Jacques Rigaut se suicide d’une balle en plein cœur. Parmi les nombreux textes d’hommage qui lui seront dédiés se signale l’Adieu à Gonzague, de Drieu la Rochelle, écrit la veille de l’enterrement de Rigaut, écho poignant au portrait-charge de La Valise vide.
1930 : Publication posthume de Lord Patchogue dans le numéro 203 d’août 1930 de la N.R.F.
1931 : Drieu la Rochelle publie Le Feu follet, dont le personnage central est inspiré par Jacques Rigaut. Le roman sera très librement adapté par Louis Malle, sous le même titre, en 1963.
Le choix de textes de Jacques Rigaut recueillis dans le présent volume reproduit l’intégralité des écrits, inédits pour la plupart, que Jean-Jacques Pauvert avait regroupés en 1959 dans le volume intitulé Agence générale du suicide.
Nous y avons adjoint plusieurs textes : certains furent publiés dans différentes revues d’avant-garde du vivant de Rigaut, les autres proviennent du volume des Papiers posthumes édités par Raoul de Roussy de Sales en 1934, au Sans Pareil.
- Agence générale du suicide : première publication dans Agence générale du suicide, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1959.
- Demande d’emploi : première publication dans Agence générale du suicide, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1959.
- Faits divers : première publication dans Agence générale du suicide, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1959.
- Roman d’un jeune homme pauvre : première publication dans le n° 18 de Littérature (mars 1921).
- Si ça vous intéresse : première publication dans Agence générale du suicide, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1959.
- L ’Affaire Barrès : première publication dans le n° 20 de Littérature (août 1921).
- « Je serai sérieux comme le plaisir… » : première publication dans le n° 17 de Littérature (décembre 1920).
- Mae Murray : première publication dans le n° 1 de Littérature (2e série) (mars 1922).
- Un brillant sujet : première publication dans le n° 2 de Littérature (2e série) (avril 1922).
- Journal : première publication dans Papiers posthumes, Paris, Au Sans Pareil, 1934.
- Propos amorphes : première publication dans le n° 4 d’Action (juillet 1920).
- L. : première publication dans Papiers posthumes, Paris, Au Sans Pareil, 1934.
- Lignes : première publication dans The Little Review (French number), New York, n° d’Automne-Hiver 1923-1924.
- Maximes, aphorismes et réflexions : première publication dans Papiers posthumes, Paris, Au Sans pareil, 1934 (nous ne reproduisons qu’un choix, assez large, des pensées et fragments recueillis par Raoul de Roussy de Sales).
Éditions des œuvres de Jacques Rigaut
Papiers posthumes, édités par Raoul de Roussy de Sales, avec une photographie de Man Ray, Paris, Au Sans Pareil, 1934.
Agence générale du suicide, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1959 ; rééd. Paris, Éric Losfeld, Le Terrain vague, 1967 ; rééd. Montélimar, Voix d’encre, 2015.
Écrits, édition intégrale établie et présentée par Martin Kay, Paris, Gallimard, 1970.
Je serai un grand mort, Biarritz, Distance, 1990.
Le jour se lève, ça vous apprendra, Grenoble, Éditions Cent Pages, 2003.
Lord Patchogue, postface de Jean-Luc Bitton, Nolay, Éditions du Chemin de fer, 2011.