Natsume Sôseki

Natsume Sôseki aux éditions Sillage :

soseki1867 : Le 9 février, naissance de Natsume Kinnosuke à Edo (qui sera rebaptisée Tokyo l’année suivante). Son père, âgé de cinquante-trois ans, est fonctionnaire de district. Sa mère a quarante ans. Non désiré, l’enfant est confié aux soins de parents adoptifs, les Shiobara.

1875 : Après la séparation des Shiobara, Kinnosuke retourne auprès de sa famille, mais son père le tiendra toujours à l’écart.

1881 : Mort de sa mère. Au collège, le jeune garçon découvre la littérature chinoise et projette de devenir écrivain.

1884 : Entrée à l’Université impériale de Tokyo, où il entame des études d’architecture, son père s’opposant à ses aspirations littéraires.

1885 : Kinnosuke se lie avec Nakamura Zekô, futur ministre et maire de Tokyo, dont il restera proche jusqu’à la fin de sa vie.

1887 : Mort de deux de ses frères.

1888 : Le jeune homme abandonne l’architecture et entame un cursus de littérature anglaise.

1889 : Kinnosuke devient ami intime de Masaoka Shiki, qui sera considéré comme le rénovateur du haïku. Sous le pseudonyme de Sôseki, publication d’un recueil de poèmes chinois.

1891 : Sôseki fait l’ascension du mont Fuji. Il publie une traduction anglaise du Hojo-ki (Notes dans ma cabane de moine), un classique de la littérature japonaise.

1892 : Publie un article sur Walt Whitman dans la revue du département de philosophie de l’Université impériale de Tokyo. Voyage dans le Kansai avec Masaoka Shiki.

1894 : Souffrant de dépression nerveuse, Sôseki passe le mois de juillet dans la ville d’eaux Ikaho. Les années suivantes, plusieurs séjours dans des stations thermales.

1895 : Installation à Matsuyama, où Sôseki a obtenu un poste d’enseignant. Séjour dans un temple zen, à Kamakura. Publication de haïkus et de poèmes en chinois.

1896 : Sôseki est nommé à Kumamoto. En juin, mariage avec Kyô, fille d’un haut fonctionnaire, de dix ans sa cadette.

1897 : Mort de son père. Kyô fait une fausse couche.

1898 : Kyô tente de se suicider.

1899 : En mai, naissance de sa fille Fude. Le couple aura trois autres filles et deux garçons.

1900 : Le ministère de l’Éducation nationale charge Sôseki de partir en voyage d’étude en Angleterre. Il s’embarque en septembre, à contrecœur. Il y restera deux ans, suivant des cours et faisant de nombreuses lectures.

1902 : En septembre, mort de Masaoka Shiki et nouvel accès de dépression de Sôseki. Il s’embarque pour le Japon en décembre.

1903 : En avril, Sôseki succède à Lafcadio Hearn à la chaire de littérature anglaise de l’Université impériale de Tokyo. Ses travaux seront publiés en 1907 dans son Traité de littérature.

1905 : Publication en feuilleton de son premier roman, Je suis un chat.

1906 : Sôseki entreprend l’écriture de trois nouveaux romans : Oreiller d’herbesLe 210ejour et Botchan, qui deviendra un classique de la littérature japonaise. Le jeudi, il tient un salon littéraire.

1907 : Le succès de Je suis un chat permet à Sôseki de quitter ses fonctions dans l’enseignement. Il entre au journal Asahi Shinbun, l’un des plus importants de l’époque.

1908 : Le Mineur.

1909 : Parution de Sanshirô. À l’invitation de Nakamura Zekô, Sôseki effectue un voyage qui fournira la matière de Haltes en Mandchourie et en Corée (1911).

1910 : Et puis. En juin, hospitalisation de Sôseki pour l’aggravation d’un ulcère à l’estomac. Ses jours sont en danger. Il ne quittera l’hôpital qu’en février de l’année suivante. Le journal qu’il tient durant cette période aboutira à la publication de Choses dont je me souviens.

1911 : En janvier, parution de La Porte, qui est un succès. Sôseki donne une série de conférences. En août, nouvelle hospitalisation. En novembre, mort de sa fille Hinako, née l’année précédente.

1912 : Parution de À l’équinoxe et au-delà. Nouvel épisode dépressif, qui durera jusqu’à l’année suivante. En septembre, nouvelle hospitalisation.

1913 : En mars, nouvelle crise.

1914 : Publication du Voyageur et du Pauvre Cœur des hommes. Nouvelle crise. En novembre, Sôseki donne une conférence à l’École des Pairs, qui sera publiée sous le titre Mon individualisme.

1915 : Publication des Herbes du chemin. De plus en plus handicapé par la maladie, l’auteur tient un journal qui deviendra À travers la vitre.

1916 : Le 22 novembre, Sôseki est retrouvé inanimé à sa table de travail. Il meurt le 9 décembre. Son ultime roman, Clair-obscur, reste inachevé.


Bibliographie

 

La Porte, publié en 1911, était pour Sôseki le dernier volet d’une trilogie dont les deux premiers volumes étaient Sanshirô (1909) et Et puis (1910). Les trois romans n’ont aucun élément narratif en commun, et ne traitent pas des mêmes personnages. Pour Sôseki, leur unité était thématique : il s’agissait d’explorer les thèmes de la connaissance de soi et de la responsabilité – envers soi-même et envers la société.

Traductions de Mon

La Porte, trad. par Raymond Martinie, Paris, Rieder, 1927.
La Porte, trad. par Corinne Atlan, Arles, Picquier, 1992.

Œuvres de Sôseki

En japonais

Sôseki zenshû, 29 vol., Tôkyô, Iwanami shoten, 1994-1999.

En traduction

À l’équinoxe et au-delà, trad. par Hélène Morita, Paris, Le Serpent à plumes, 1995.
À travers la vitre, trad. par René de Ceccatty et Ryôji Nakamura, Paris, Rivages, 1993.
Botchan, trad. par Hélène Morita, Paris, Le Serpent à plumes, 1993.
Choses dont je me souviens, trad. par Élisabeth Suetsugu, Arles, Picquier, 2000.
Clair-obscur, trad. par René de Ceccatty et Ryôji Nakamura, Paris, Rivages, 1989.
Dix rêves, trad. par Alain Rocher, in Anthologie de nouvelles japonaises contemporaines, Paris, Gallimard, 1986.
Le 210jour, trad. par René de Ceccatty et Ryôji Nakamura, Paris, Rivages, 1990.
Échos illusoires du luth, suivi du Goût en héritage, trad. par Hélène Morita, Monaco, Éditions du Rocher, 2008.
Et puis, trad. par Hélène Morita avec la collaboration de Yôko Miyamoto, Paris, Le Serpent à plumes, 2004.
Haïkus, trad. par Élisabeth Suetsugu, préface d’Akiyama Yutaka, Arles, Picquier, 2001.
Haltes en Mandchourie et en Corée, précédé de Textes londoniens, trad. par Olivier Jamet et Élisabeth Suetsugu, Paris, La Quinzaine littéraire-Louis Vuitton, 1997.
Les Herbes du chemin, trad. par Élisabeth Suetsugu, Paris, Picquier, 1992.
Je suis un chat, trad. par Jean Cholley, Paris, Gallimard, 1978.
Kokoro : le pauvre cœur des hommes, trad. par Horiguchi Daigaku et Georges Bonneau, Paris, Institut international de coopération intellectuelle, 1939.
Le Mineur, trad. par Hélène Morita avec la collaboration de Shizuko Bugnard, Paris, Le Serpent à plumes, 2000.
Mon individualisme, suivi de Quelques lettres aux amis, trad. par René de Ceccatty et Ryôji Nakamura, Paris, Rivages, 2003.
Oreiller d’herbes, trad. par René de Ceccatty et Ryôji Nakamura, Paris, Rivages, 1987.
Petits contes de printemps, trad. par Élisabeth Suetsugu, Arles, Picquier, 1999.
Sanshirô, trad. par Jean-Pierre Liogier, Paris, Picquier, 1990 (nouvelle trad. par Estrellita Wasserman, Paris, Gallimard, 1995). Le Voyageur, trad. par René de Ceccatty et Ryôji Nakamura, Paris, Rivages, 1991.

Études critiques

Ara Masahito (éd.), Essays on Natsume Sôseki’s works, Tokyo, Japan Society for the promotion of science, 1972.
Auestad Reiko Abe, Rereading Sôseki. Three Early Twentieth-Century Japanese Novels,Wiesbaden, Harrassowitz Verlag, 1998.
Doi Takeo, The Psychological World of Natsume Sôseki, trad. par William Jefferson Tyler, Massachusetts, Harvard University Press, 1976.
Matsui Sakuko, Natsume Sôseki as a critic of English literature, Tokyo, Centre for East Asian cultural studies, 1975.
McClellan Edwin, Two Japanese Novelists: Sôseki & Tôson, North Clarendon, Tuttle, 2004.
Taniguchi Jirô, Au temps de Botchan [manga], trad. par Sophie Refle, Paris, Seuil, 2003-2006 (5 vol.).
Yiu Angela, Chaos and Order in the Works of Natsume Sôseki, Honolulu, University of Hawaii Press, 1998.