Thomas Hardy

Thomas Hardy au éditions Sillage :

hardy1840 : naît le 2 juin à Higher Bockhampton, hameau proche de Dorchester (Dorset), d’un père maçon, issu d’une ancienne famille bourgeoise ayant subi un important revers de fortune au cours du siècle ; ses parents l’initient au violon et l’encouragent à faire des études.

1848 : entre à l’école à Stinsford (puis est envoyé l’année suivante à celle de Dorchester sous la direction d’Isaac Last).

1856 : il est mis en apprentissage chez un architecte local, John Hicks, spécialisé dans la restauration d’églises, et noue une amitié avec Horace Moule, fils de pasteur et écrivain qui aura une grande influence sur lui.

1862 : gagne Londres et rentre dans l’agence de l’architecte Arthur Blomfield ; cette période est intellectuellement fructueuse. Il se cultive (lit, fréquente musées et opéras) et entame l’écriture de poèmes, mais il souffre de la pauvreté et traverse une crise religieuse.

1867 : retourne dans le Dorset chez Hicks et écrit un roman, The Poor Man and the Lady (Le Jeune Homme pauvre et la Dame), refusé par les éditeurs et dont le manuscrit est perdu.

1871 : publication de son premier roman, Desperate Remedies (Remèdes héroïques) suivi l’année suivante de celle de Under the Greenwood Tree (Sous la verte feuillée). Hardy décide d’abandonner l’architecture et de se consacrer à une carrière d’écrivain.

1873 : parution de A Pair of Blue Eyes (Les Yeux bleus) en trois volumes, après avoir été publié en feuilleton.

1874 : se marie avec Emma Lavinia Gifford, belle-sœur du pasteur de Saint-Juliot qu’il avait rencontrée lors d’un voyage en Cornouailles en 1868. Il s’installe avec elle à Surbiton, dans les environs de Londres. Parution de Far from the Madding Crowd (Loin de la foule déchaînée) sans nom d’auteur, avec un certain succès : Hardy met en place la thématique fataliste qu’il développera dans ses romans suivants.

1876 : publication de The Hand of Ethelberta, qui appartient à une veine de « récits romanesques et fantasques », selon les propres mots de l’auteur.

1878 : publication de The Return of the Native (Retour au pays natal), un de ses grands romans réalistes.

1880 : publication de The Trumpet-Major (Le Trompette-Major) suivi de A Laodiceanl’année suivante.

1883 : Hardy déménage et s’installe à Dorchester dans un logement provisoire en attendant la fin de la construction de sa demeure de Max Gate.

1884 : début de la rédaction du Maire de Casterbridge.

1885 : achèvement de Max Gate, où Hardy vivra jusqu’à la fin de sa vie.

1886 : publication de The Mayor of Casterbridge (Le Maire de Casterbridge) qui marque un retour éclatant aux « études de caractère et de milieu », dans lesquelles s’exprime un pessimisme croissant. The Woodlanders (Les Forestiers) paraît l’année suivante. Il voyage en France et en Italie.

1888 : parution des Wessex Tales (Contes du Wessex). Le Wessex, nom archaïque donné au Dorset et à ses environs d’après le nom d’un royaume du Haut Moyen Âge, est la toile de fond de nombre de ses romans. Hardy se fait le témoin de l’évolution de la société rurale : attaché au pittoresque, il fait preuve d’inquiétude quant aux conséquences du progrès technique (en particulier le chemin de fer).

1891 : publication de Tess of the d’Urbervilles (Tess d’Urberville) après que plusieurs éditeurs l’ont refusé.

1893 : fait la connaissance de Florence Henniker, dont il s’éprend. Commence à travailler à Jude the Obscure.

1894 : parution des Life’s Little Ironies (Les Petites Ironies de la vie), recueil de nouvelles.

1895 : Jude the Obscure (Jude l’Obscur), son dernier roman et chef-d’oeuvre, tragédie la plus noire qu’il ait jamais écrite, fait scandale pour son « immoralité ». L’épouse de l’auteur même qualifie le livre de « Jude the Obscene » et tente de le faire interdire. Hardy se tourne vers la poésie.

1897 : publication de la version définitive de The Well-Beloved (La Bien-Aimée), en réalité écrit avant Jude. Suivront les Wessex Poems (Poèmes du Wessex) en 1898.

1904 : début de la publication, qui s’étale sur quatre ans, d’un long poème en vers et en prose dont l’originalité consacre sa réputation de poète : The Dynasts (Les Dynastes) retrace l’épopée napoléonienne d’Austerlitz à Waterloo en y mêlant réflexions historiques et philosophiques.

1909 : publie Time’s Laughingstocks (La Risée du temps), recueil de poèmes.

1910 : décoré de l’ordre du mérite.

1913 : publication de son dernier recueil de nouvelles A Changed Man (Un homme transformé).

1914 : se remarie avec Florence Dugdale deux ans après le décès d’Emma. Publication de Satires of Circumstance contenant des poèmes en hommage à sa première épouse, écrits à la suite de la découverte et de la lecture de son journal intime.

1915 : son héritier désigné, Frank George, est tué durant la bataille des Dardanelles.

1917 : publication du recueil Moments of Vision contenant poèmes de guerre et appels au patriotisme.

1922 : dans Late Lyrics and Earlier, il réfute l’accusation de pessimisme souvent portée contre son œuvre.

1923 : son activité littéraire reste particulièrement soutenue en dépit de son âge. Il publie The Famous Tragedy of the Queen of Cornwall suivi de Human Shows deux ans plus tard.

1928 : meurt le 11 janvier. Winter Words, ultime recueil de poèmes est publié à titre posthume.


Bibliographie

The Mayor of Casterbridge parut pour la première fois en feuilleton, du 2 janvier au 15 mai 1886, dans The Graphic (Londres) et dans Harper’s Weekly (New York), simultanément.

Il y eut cinq éditions successives du vivant de Hardy ; il mit chacune d’elles à profit pour apporter des modifications à son texte. Il s’agit de :
The Mayor of Casterbridge, Londres, Smith, Elder and Co, 1886.
The Mayor of Casterbridge, New York, Henry Holt, 1886.
The Mayor of Casterbridge, in Wessex Novels, vol. 3, Londres, Osgood, McIlvaine and Co, 1895.
The Mayor of Casterbridge, in Wessex Novels, vol. 5, Londres, Macmillan and Co., 1912.
The Mayor of Casterbridge, in The Mellstock Edition of the Works of Thomas Hardy, vol. 9, Londres, Macmillan and Co, 1920.

Traduction en français :
Le Maire de Casterbridge, trad. Philippe Neel, Paris, Gallimard, 1922.

Œuvres en anglais

The New Wessex Edition of the Works of Thomas Hardy, 22 vol., Londres, Macmillan, 1974-1977.
The Collected Letters of Thomas Hardy, Richard Little Purdy, Michael Millgate (éd.), 7 vol., Oxford, Oxford University Press, 1978-1989.

Choix de traductions françaises

Romans

À la lumière des étoiles, trad. Marie Cresciani, Paris, Oswald, 1981.
La Bien-Aimée, trad. Geneviève Brzustowski, Belval, Circé, 2005.
Les Forestiers, trad. Antoinette Six, Paris, Phébus, 1996.
Jude l’obscur, trad. F. W. Laparra, Paris, Oswald, 1980.
Jude l’obscur, trad. Firmin Roz et Hélène Seyrès, Paris, L’Archipel, 1996.
Loin de la foule déchaînée, trad. Mathilde Zeys, Paris, Mercure de France, 1980.
Remèdes désespérés, trad. Robert Davreu, Paris, Robert Laffont, 1984.
Le Retour au pays natal, trad. Marie Canavaggia, Paris, José Corti, 2007.
Sous la verte feuillée, trad. Eve Paul-Margueritte, Paris, Flammarion, 1923.
Tess d’Urberville, trad. Madeleine Rolland, Toulouse, Ombres, 1994.
Le Trompette-Major, trad. l’anglais par Yorick Bernard-Derosne, Paris, Phébus, 1997.
Les Yeux bleus, trad. Georges Goldfayn, Paris, Joëlle Losfeld, 1998.

Nouvelles

Le Bras flétri, trad. Josie Salesse-Lavergne, Paris, L’Échoppe, 1993.
Contes du Wessex, trad. Pierre Leyris et Antoine Jaccottet, Paris, Imprimerie nationale, 1995.
L’Homme démasqué, trad. Diane de Margerie, Paris, Balland, 1980.
Métamorphoses, trad. Pierre Coustillas et al., Talence, L’Arbre vengeur, 2007.
Nobles dames, nobles amours, trad. Françoise Dottin, Belfort, Circé, 1997.
Les Petites ironies de la vie, trad. Diane de Margerie et H. Boivin, Paris, Hachette, 1979.
Sous le regard du berger, trad. Pierre Coustillas et al., Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires de Lille, 1984.

Poèmes

Les Dynastes, trad. Yvonne Salmon et Philippe Neel, Paris, Delamain et Boutelleau, 1947.
Poèmes du Wessex, trad. Frédéric Jacques Temple, Paris, La Différence, 1990.
La Risée du temps, trad. Frédéric Jacques Temple, Paris, La Différence, 1993.

Un grand nombre de ces traductions ont été reprises dans des collections de poche (Folio, Points-Seuil, Le Livre de Poche, Motifs).

Ouvrages critiques

Bullen J.B., The Expressive Eye : Fiction and Perception in the Work of Thomas Hardy, Oxford, Oxford University Press, 1986.
Cecil David, Hardy the Novelist, Londres, Constable, 1943.
Gittings Robert, Young Thomas Hardy, Londres, Heinemann, 1975.
Gittings Robert, The Older Thomas Hardy, Londres, Heinemann, 1978.
Goode John, Thomas Hardy : The Offensive Truth, Oxford, Blackwell, 1988.
Hardy Florence Emily, The Life of Thomas Hardy, 1840-1928, Londres, MacMillan, 1962.
Harvey Geoffrey, The Complete Critical Guide to Thomas Hardy, London, Routledge, 2003.
Ingham Patricia, Thomas Hardy, Oxford, Oxford University Press, 2003.
Kramer Dale (éd.), The Cambridge Companion to Thomas Hardy, Cambridge, Cambridge University Press, 1999.
Land Stephen K., Thomas Hardy : The Architecture of Fiction, New York, AMS Press, 1993.
Miller J. Hillis, Thomas Hardy : Distance and Desire, Cambridge, Mass., Harvard University Press, 1970.
Millgate Michael, Thomas Hardy : A Biography, Oxford, Oxford University Press, 1982.
Millgate Michael, Thomas Hardy : His Career as a Novelist, Londres, Bodley Head, 1971.
Page Norman (éd.), Oxford Reader’s Companion to Hardy, Oxford, Oxford University Press, 2000.
Pettit Charles P. C., New Perspectives on Hardy, Basingstoke, Macmillan, 1994.
St. John Butler Lance (éd.), Alternative Hardy, Londres, Macmillan, 1987.
Turner Paul, The Life of Thomas Hardy, Oxford, Blackwell, 1998.
Verdier Yvonne, Coutume et destin : Thomas Hardy et autres essais, Paris, Gallimard, 1995.
Williams Merryn, A preface to Hardy, Londres, Longman, 1976.
Wolfreys Julian, The Mayor of Casterbridge, Basingstoke, Macmillan, 2000.

Liens