Ernst Theodor Hoffmann

Ernst Theodor Hoffmann chez Sillage :

hoffmann1776 : Naissance le 24 janvier à Königsberg d’Ernst Theodor Hoffmann – en 1812, il adopte pour troisième prénom celui d’Amadeus, en hommage à Mozart. Famille désunie : son père, magistrat, quitte de bonne heure sa jeune femme en laissant Ernst à sa famille maternelle. Il est élevé par sa grand-mère Dörffer, sa tante Sophie et son oncle, Otto Dörffer, personnage étrange dont Hoffmann brossera dans son œuvre un portrait sans aménité.

1782-1792 : Études classiques au collège de Königsberg. Il noue avec son camarade Hippel, dont le père est un écrivain connu, une amitié qui durera jusqu’à sa mort.

1792-1796 : Il entame en 1792 des études de droit et passe l’examen d’auditeur trois ans plus tard. Il est attiré très jeune par la musique, que lui enseigne un organiste polonais, prototype du « mage » dans Le Chat Murr. Il s’essaye également à l’écriture de poèmes, de romans, ainsi qu’au dessin. Adolescent solitaire et d’un tempérament nerveux, il gardera la nostalgie du monde de l’enfance. Hoffmann s’éprend d’une jeune femme mariée, Cora Hatt, à qui il donne des leçons de musique.

1796 : Clerc à Glogau en Silésie chez un oncle magistrat, puis à Berlin. Il se fiance à sa jeune cousine, Mina Dörffer. À Berlin, il fréquente le théâtre, peint, compose et écrit.

1800 : Nommé assesseur dans la petite ville de Posen. Rompt ses fiançailles avec sa cousine et épouse une jeune polonaise, Michaelina Trynski, qui restera jusqu’à la fin une épouse dévouée et discrète. Il est obligé de quitter la ville après avoir fait circuler des caricatures de notables locaux lors du carnaval.

1802-1806 : Il est exilé dans un petit bourg de trois mille habitants. Hippel parvient à le faire nommer dans l’administration prussienne à Varsovie en 1804. Il y retrouve son compatriote Zacharias Werner et se lie avec un jeune collègue, Eduard Hitzig, membre du groupe littéraire berlinois « L’Étoile du Nord » (Nordstern). Hitzig sera le premier biographe d’Hoffmann, de Werner et de Chamisso. En 1806 il quitte Varsovie, occupée par les Français, et se rend à Berlin. Ébauche deux opéras qu’il abandonne. Il lit Schlegel, Fichte, Brentano, Chamisso.

1808 : Kapellmeister au théâtre de la ville de Bamberg, dans l’Allemagne du sud, où il se rend avec sa femme. Grande passion pour une de ses élèves, Julia Marc, fille de commerçants juifs âgée de treize ans lorsqu’il devient son professeur. Cet amour impossible aura des résonances dans Le Chat Murr et dans plusieurs contes. Écrit son premier conte connu, Le Chevalier Gluck, bientôt suivi des Kreisleriana et des Fantaisies à la manière de Callot.

1813 : Séparé de Julia qui s’est mariée un an plus tôt, il se rend à Dresde pour s’occuper du théâtre de la ville. Malgré la guerre, il continue à écrire – Le Vase d’orLe Magnétiseur et le début de son premier roman, Les Élixirs du Diable.

1814 : Son ami Hippel lui obtient un emploi subalterne dans la magistrature à Berlin. Il se lie d’amitié avec ceux qui deviendront les « frères Sérapion » – Tieck, Brentano, Arnim, Chamisso, qu’il retrouve à la taverne Lutter et Wegener. Période prolixe : il publie Les Élixirs du Diable en 1816, puis il commence l’écriture des contes des Frères de Saint-Sérapion. Le surmenage, l’alcool, une imagination sans cesse exaltée minent gravement sa santé.

1819-1822 : Publication de Petit Zachée, surnommé Cinabre en 1819. Après l’assassinat de Kotzebue à Mannheim par l’étudiant K.L. Sand, Hoffmann est nommé par le gouvernement pour éclaircir le rôle des mouvements subversifs estudiantins. Il prend la défense de nombre d’intellectuels emprisonnés à tort, ce qui lui vaut de subir une campagne de calomnies. Hoffmann publie beaucoup : Princesse Brambilla en 1820, les quatre volumes des Frères de Saint-Sérapion de 1819 à 1821, enfin les deux premiers volumes du Chat Murr en 1819 et 1821. Le troisième ne sera jamais écrit. En 1822, le manuscrit de Maître Puce est saisi, et n’est publié qu’amputé par la censure.

1822 : Hoffmann meurt le 25 juin, à l’âge de quarante-six ans, d’un « dérèglement généralisé du système nerveux ».


Bibliographie

 

Éditions des œuvres d’Hoffmann 

Intégrale des contes et récits, édition établie par Albert Béguin et Madeleine Laval, 14 vol., Paris, Phébus, 1979-1984. Le Choix d’une fiancée est extrait du tome III des Frères de Saint-Sérapion (in Intégrale des contes et récits, Phébus, 1982).
Écrits sur la musique, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1985.

Éditions allemandes

Sämtliche Werke in sechs Bänden, Frankfurt am Main, Deutsche Klassiker Verlag, 1985.
E.T.A Hoffmanns Erzählungen, München, Hansen, 2000.

Biographies et ouvrages critiques

Ouvrages en français

Schneider Marcel, E.T.A. Hoffmann, Paris, Julliard, 1979.
Mistler Jean, Hoffmann le Fantastique, Paris, Albin Michel, 1982.
Péju Pierre, L’Ombre de soi-même. E.T.A. Hoffmann, une biographie, Paris, Phébus, 1992.
Sucher Paul, Les Sources du merveilleux chez E.T.A. Hoffmann, Paris, 1912.
Kofman Sarah, Autobiogriffures du Chat Murr d’Hoffmann, Paris, Galilée, 1984.
Lagache Agnès, Le Carnaval et la princesse : une lecture raisonnée d’Hoffmann, Paris, Atelier Alpha bleue, 1989.

Ouvrages en langues étrangères

Safranski Rüdiger, E.T.A. Hoffmann. Das Leben eines skeptischen Phantasmen, München, Wien, 1984.
Segebrecht Wulf, Autobiographie und Dichtung. Eine Studie zum Werk E.T.A. Hoffmanns, Stuttgart, 1967.
Feldges Brigitte, Stadler Ulrich, E.T.A. Hoffmann. Epoche-Werk-Wirkung, München, 1986.
Kaiser Gerhard R., E.T.A. Hoffmann, Stuttgart, 1988.
Werner Hans-Georg, E.T.A. Hoffmann. Darstellung und Deutung der Wirklichkeit im dichterischen Werk, Berlin, Weimar, 1971.
Köhn Lothar, Vieldeutige Welt. Studien zur Struktur der Erzählungen E.T.A. Hoffmanns und zur Entwicklung seines Werkes, Tübingen, 1966.
Von Matt Peter, Die Augen der Automaten. E.T.A. Hoffmanns Imaginationslehre als Prinzip seiner Erzählkunst, Tübingen, 1971.
Roder Birgit, A Study of the major novellas of E.T.A. Hoffmann, Rochester (N.Y.), Camden House, 2003.
Magris Claudio, L’Altra Ragione. Tre saggi su Hoffmann, Torino, Stampatori, 1978.

Lien

E.T.A. Hoffmann Archiv