Disponible aux éditions Sillage :
1891 : Le 26 décembre, naissance à New York de Henry Valentine Miller. Ses grands-parents sont allemands. Son père exerce le métier de tailleur à Brooklyn.
1907 : À seize ans, le jeune homme entre à la Eastern District High School, où il rencontre Cora Seward, avec qui il entame une relation platonique qui durera plusieurs années.
1909 : Entre au City College de New York, qu’il quitte après deux mois pour travailler dans un bureau. À partir de cette date, et jusqu’en 1920, Miller exercera de très nombreux petits métiers. Il lit énormément, sur les sujets les plus divers.
1910 : Entame une relation avec Pauline Chouteau, veuve de 36 ans.
1912 : À la fin de l’année, il se lie avec Robert Hamilton Challacombe, qui pratique la théosophie et lui fait découvrir Swedenborg et Jakob Böhme.
1913 : Voyage dans l’Ouest. Travaille dans un ranch. À San Diego, Miller rencontre Emma Goldman, anarchiste d’origine russe, qui aura une grande influence sur sa pensée. Elle lui fait lire Nietzsche, Bakounine, Strindberg, Ibsen. En fin d’année, il rentre à New York pour travailler dans la boutique de son père, fréquentée par une clientèle d’artistes et d’écrivains. Miller lit, écrit des essais et entretient une correspondance nourrie.
1914 : Suit des cours de piano avec Beatrice Sylvas Wickens.
1917 : Rupture avec Pauline Chouteau et mariage avec Beatrice. Ce mariage ne le satisfera pas.
1919 : Naissance de sa fille Barbara.
1920 : Entre à la Western Union Telegraph Company. Il en devient rapidement directeur du personnel, situation qui lui procure une certaine aisance.
1922 : Écrit son premier livre, Clipped Wings (posthume).
1923 : Rencontre June Smith, entraîneuse dans un cabaret.
1924 : Décidé à ne plus vivre que de son écriture, Miller quitte la Western Union. Lui et Beatrice divorcent et il épouse June. Quoique leur relation soit tumultueuse, Miller trouve en elle une muse – elle reste omniprésente dans son œuvre jusqu’à la fin de sa vie.
1924-1925 : June vend à ses admirateurs des Mezzotints, cartes sur lesquelles sont imprimés des poèmes de Miller, qu’elle signe.
1926 : Amoureuse d’une certaine Jean Kronski, June l’installe auprès d’elle et de son époux.
1927 : June et Henry ouvrent un bar clandestin, mais l’expérience aboutit très vite à un échec. En avril, rupture avec June, qui part pour l’Europe en compagnie de Jean, et revient seule après quelques semaines. Entre autres activités, Miller travaille un temps comme fossoyeur. Il s’adonne à la mendicité. Première exposition d’aquarelles.
1928 : Un admirateur promet à June de l’argent si elle écrit un roman. Miller en écrit un qu’elle fait passer pour le sien : le couple obtient une somme suffisante pour faire un tour d’Europe. À Paris, Miller se lie avec Alfred Perlès, qui deviendra l’un de ses plus proches amis.
1929 : Retour à New York. Miller termine This Gentile World (posthume).
1930 : June a convaincu Miller de retourner seul en Europe. Il s’installe à Paris, où il se liera dans les années suivantes avec de très nombreux peintres et artistes, parmi lesquels Brassaï, Delteil et Cendrars. Miller écrit des articles que June publie sous son nom aux États-Unis. Perlès, qui travaille pour le Chicago Tribune, lui obtient un poste de correcteur.
1931 : Période de grande misère et de travail intense – il entame notamment la rédaction de Tropic of Cancer. Miller est hébergé par Michael Fraenkel dans la Villa Seurat, où vivent entre autres Chagall et Jean Lurçat. Son ami Richard Osborn lui présente Anaïs Nin, alors peu connue. Elle deviendra son amante. June rejoint son mari à Paris pour quelques mois et séduit Anaïs Nin. Miller rencontre Georges Belmont et Henri Fluchère, ses futurs traducteurs. Nombreuses promenades dans Paris.
1932 : En fin d’année, Miller devient répétiteur dans un lycée à Dijon.
1933 : Miller quitte son poste et rejoint Perlès à Clichy, où il termine l’écriture de Tropic of Cancer. Il entame celle de Black Spring et de Wisdom of the Heart, ainsi que d’un volume sur son maître D.H. Lawrence, qui ne paraîtra qu’à titre posthume.
1934 : Retour à la Villa Seurat. Parution de Tropic of Cancer chez Obelisk Press – maison fondée à Paris par Jack Kahane, qui publie dans leur langue originale des auteurs et des livres interdits dans les pays anglo-saxons, notamment Lawrence Durrell et James Joyce. Miller, épris d’Anaïs Nin, la suit à New York. Il divorce d’avec June.
1935 : Lawrence Durrell, qui vient de publier son premier roman, lui écrit. Les deux écrivains resteront très liés toute leur vie. Miller rencontre Conrad Moricand, astrologue réputé, qui deviendra le Téricand de A Devil in Paradise.
1937 : Après deux années d’échanges épistolaires, rencontre avec Durrell à Paris. Publication de Scenario. Miller reprend avec des amis la revue The Booster, qui deviendra The Delta l’année suivante. Son comité de rédaction inclut notamment Perlès, Durrell, William Saroyan, Nin, Fraenkel, Brassaï. À l’hiver, voyage en Angleterre, où il rencontre T. S. Eliot et Dylan Thomas.
1938 : Max and the White Phagocytes.
1939 : Tropic of Capricorn. Hamlet, avec Michael Fraenkel. Pressentant l’imminence de la guerre, Miller quitte Paris en juin. Il voyage dans le sud de la France et s’embarque pour Corfou, où il rejoint Durrell. Rencontre Georges Katsimbalis, qui fournira le modèle du Colossus of Maroussis. La mort de son éditeur Jack Kahane, au lendemain de la déclaration de guerre, le prive de revenus.
1940 : Retour aux États-Unis, où il rend visite à Sherwood Anderson et John Dos Passos. Durant les années de guerre, il travaille à l’écriture de Sexus, The Colossus of Maroussis, The World of Sex, Quiet Days in Clichy, The Air-Conditionned Nightmare.
1941 : Voyage à travers les États-Unis en compagnie du peintre Abraham Rattner. Retourne à New York à la mort de son père.
1942 : S’installe en Californie en juin. Il peint et écrit énormément.
1944 : Exposition d’aquarelles à Santa Barbara. Voyage sur la côte ouest avec Jean Varda, oncle d’Agnès Varda. Émerveillé par Big Sur, Miller décide de s’y installer, à Partington Ridge. Il prend Emil White pour secrétaire. Sa situation financière s’améliore, certains de ses ouvrages étant publiés aux États-Unis et en Angleterre – même si les livres interdits et diffusés sous le manteau y ont plus de succès. En octobre, il rencontre Janina Martha Lepska, polonaise, étudiante en philosophie, qu’il épouse deux mois plus tard.
1945 : Naissance de sa fille Valentine. Entame une traduction d’Une saison en Enfer, qu’il laissera inachevée.
1946 : Recevant 40 000 dollars de droits d’auteur de Maurice Girodias, fils de Jack Kahane, Miller achète une maison à Big Sur. En France, un procès pour obscénité est intenté à Denoël et aux éditions du Chêne, éditeurs de Miller. Maurice Nadeau crée un comité de défense d’Henry Miller, dont feront partie Breton, Camus, Éluard, Sartre et Gide.
1948 : Séjour de Conrad Moricand à Big Sur. En août, naissance de son fils Tony. Miller écrit Plexus, The Time of the Assassins, The Smile at the Foot of the Ladder.
1949 : Entame la rédaction de Books in my Life.
1951 : Il vit séparé de Janina Lepska et se lie avec Eve MacClure, qui s’installe avec lui l’année suivante.
1952 : Divorce d’avec Janina. Le 31 décembre, Eve et Henry arrivent à Paris et entament un tour d’Europe, au cours duquel ils rencontreront Maurice Nadeau, John Cowper Powys et Frédéric Jacques Temple.
1953 : De retour à Big Sur, Miller épouse Eve.
1954 : Alfred Perlès rejoint Miller à Big Sur, où il écrit My Friend Henry Miller. Exposition d’aquarelles au Japon. Il commence à écrire Big Sur and the Oranges of Hieronymus Bosch.
1955 : Miller rencontre sa fille Barbara, qu’il n’avait pas vue depuis 1925.
1956 : Mort de sa mère. En juillet, parution de A devil in paradise, troisième partie de Big Sur and the Oranges of Hieronymus Bosch (les deux premières ne seront publiées que l’année suivante).
1957 : Devient membre de l’Institut national des arts et lettres des États-Unis. Procès en Norvège pour Sexus – Miller écrit à cette occasion Defense of the Freedom to Read. Expositions à Londres, Jérusalem et Tel Aviv.
1959 : Termine Nexus. Retrouve Durrell en France, après vingt ans de séparation.
1960 : Écrit To Paint is to Love Again. Juré du festival de Cannes. À Hambourg, il tombe amoureux de Renate Gerhardt, assistante de son éditeur allemand.
1961 : Tour d’Europe avec son secrétaire Vincent Birge. Miller ayant autorisé un éditeur à publier les Tropics aux États-unis, ce dernier se voit intenter une soixantaine de procès, qu’il finira par gagner.
1962 : Installation à Pacific Palisades. Voyage en Irlande, à Paris, à Berlin. Divorce d’avec Eve.
1965 : Mort de Eve. Miller expose à Los Angeles. Un opéra tiré de The Smile at the Foot of the Ladder est joué à Hambourg.
1966 : Rencontre Hoki Tokuda, chanteuse de cabaret.
1967 : Expositions à Paris et Uppsala. En septembre, Miller épouse Hoki Tokuda.
1968 : Durrell lui rend visite à Pacific Palisades.
1969 : Première du film de Bob Snyder, The Henry Miller Odyssey.
1970 : La santé de Miller se détériore. Il perd progressivement l’usage de l’œil droit. Publication de On Turning Eighty. Sortie aux États-Unis des films Tropic of Cancer et Quiet Days in Clichy. Entretiens de Paris avec Georges Belmont. Il se sépare d’Hoki. Dans les années qui suivent, Miller continue à publier articles, récits, essais ; il accorde de nombreux entretiens à des journalistes.
1976 : Parution du Book of Friends.
1977 : Mort d’Anaïs Nin. Publication de J’suis pas plus con qu’un autre.
1978 : Miller fait campagne pour obtenir le prix Nobel.
1980 : Il meurt quelques jours avant la publication de The World of Lawrence. Il est incinéré et ses cendres dispersées à Big Sur. Ses archives sont transférées à la bibliothèque de l’UCLA.
Il n’existe pas à ce jour d’édition complète des œuvres d’Henry Miller (bien qu’une traduction du Tropique du Capricorne par Georges Belmont, l’un de ses traducteurs et amis, porte la mention : « traduction définitive destinée aux œuvres complètes de Henry Miller »). Miller, qui pratiqua des genres très divers, écrivait et publiait beaucoup, faisant paraître de nombreux textes et articles en revue. Il composait parfois des recueils incluant pêle-mêle fiction et essais, textes inédits ou déjà publiés et extraits d’œuvres en cours. Des ouvrages différents pouvaient inclure un même texte, et certains textes, annoncés comme étant partie intégrante d’une œuvre à venir, ne figuraient pas dans l’œuvre effectivement publiée.
À ces circonstances rendant délicat l’établissement d’une bibliographie, s’ajoutaient les difficultés créées par la censure dont nombre d’œuvres de Miller furent longtemps frappées dans les pays anglo-saxons. La plupart d’entre elles furent publiées en anglais par des maisons d’édition installées en France, notamment Obelisk Press, dirigée par Jack Kahane puis par son fils Maurice Girodias, et Olympia Press, fondée par ce dernier. Ces œuvres connurent de nombreuses éditions pirates. Dans quelques cas, elles parurent d’abord en traduction avant d’être disponibles dans leur langue originale.
Enfin, si Miller composa en anglais ses textes majeurs, il lui arriva d’écrire en français certains textes brefs – c’est notamment le cas de J’suis pas plus con qu’un autre (Paris, Buchet-Chastel, 1976).
Aucune bibliographie des œuvres d’Henry Miller ne peut à l’heure actuelle être qualifiée d’absolument exhaustive ; celle qui suit ne prétend pas échapper à la règle.
Œuvres de Henry Miller
Éditions de A Devil in Paradise
A Devil in Paradise, New York, New American Library, 1956.
La traduction d’Alex Grall, Un diable au paradis, fut publiée en deux parties dans Les Lettres nouvelles, n° 41 (septembre 1956) et n° 42 (octobre 1956), à Paris, aux éditions René Julliard. Elle fut reprise la même année en volume à Paris, aux éditions Corrêa.
En 1957, le texte anglais fut repris sous le titre Paradise Lost, comme troisième partie de Big Sur and the Oranges of Hieronymous Bosch (New York, New Directions), mais la traduction française de cet ouvrage, si elle mentionne son existence, ne la reproduit pas.
Œuvres en anglais
Romans
Big Sur and the Oranges of Hieronymous Bosch, New York, New Directions, 1957 (la troisième partie de ce texte, intitulée Paradise Lost, reprend celui de A Devil in Paradise).
The Colossus of Maroussi, San Francisco, Colt Press, 1941.
The Rosy Crucifixion :
– Tome 1 : Sexus, Paris, Obelisk Press, 1949, 2 vol.
– Tome 2 : Plexus, Paris, Olympia Press, 1953, 2 vol. (traduction française : Plexus, Paris, Corrêa, 1952).
– Tome 3 : Nexus, Paris, Obelisk Press, 1960 (l’édition anglaise date de juin 1960 ; une traduction en danois avait paru à Copenhague, chez Hans Reitzel, en octobre 1959, sous le titre Nexus, ainsi qu’une traduction française, en janvier 1960, à Paris, chez Corrêa, sous le même titre).
The Smile at the Foot of the Ladder, New York, Duell, Sloan and Pearce, 1948.
Tropic of Cancer, Paris, Obelisk Press, 1934.
Tropic of Capricorn, Paris, Obelisk Press, 1939.
Essais, études, récits
Aller Retour New York, Paris, Obelisk Press, 1935.
Art and Outrage, a correspondance about Henry Miller between Alfred Perlès and Lawrence Durrell, with an intermission by Henry Miller, en collaboration avec Alfred Perlès et Lawrence Durrell, Londres, Putnam, 1959 (présenté comme une correspondance entre Perlès et Durrell dans laquelle interviendrait Henry Miller, ce texte était dès l’origine destiné à la publication ; nous l’avons donc classé parmi les essais).
Book of Friends :
– Tome 1 : Book of Friends, Santa Barbara, Capra Press, 1976.
– Tome 2 : My Bike and Other Friends (deuxième volume du Book of Friends), Santa Barbara, Capra Press, 1978.
– Tome 3 : Joey (troisième volume du Book of Friends), Santa Barbara, Capra Press, 1979.
The Books in My Life, London, Peter Owen, 1952.
First Impressions of Greece, Santa Barbara, Capra Press, 1973.
Greece, New York, Viking Press, 1964.
Hamlet, en collaboration avec Michael Fraenkel, premier volume : New York, Carrefour, 1939 (nouvelle édition augmentée, 1943) ; second volume : New York, Carrefour, 1941.
Insomnia or The Devil at Large, New Orleans, Loujon Press, 1970.
Opus Pistorum, Carmel, Press of the Sunken Eye, 1950 (récit pornographique désavoué par Miller, publié sous le pseudonyme de « Couillon ») ; nouvelle édition, New York, Grove Press, 1983 (toutes les éditions postérieures à 1985 ont pour titre : Under the Roofs of Paris).
Quiet Days in Clichy, Paris, Olympia Press, 1956.
Time of the Assassins, New York, New American Library, 1956 (première traduction française, Rimbaud, Lausanne, Mermod, 1952).
To Paint is to Love Again, Alhambra, Cambria Books, 1960.
Reflections on the Death of Mishima, Santa Barbara, Capra Press, 1972.
Scenario, a film with sound, Paris, Obelisk Press, 1937.
The World of Lawrence, Santa Barbara, Capra Press, 1980.
The World of Sex, Chicago, J.H.N. (John Henry Nash), 1941 ; même édition, New York City, Ben Abramson, 1946 ; nouvelle édition très largement remaniée, Paris, Olympia Press, 1957.
Recueils
On Turning Eighty, Santa Barbara, Capra Press, 1972.
The Air-Conditioned Nightmare, New York, New Directions, 1945.
Black Spring, Paris, Obelisk Press, 1936.
The Cosmological Eye, New York, New Direction, 1939 (ce recueil est composé d’extraits de Black Spring et de Max and the White Phagocytes, ainsi que d’un inédit, Peace ! It’s Wonderful !).
Gliding into the Everglades and Other Essays, Lake Oswego, Lost Pleiade Press, 1977.
Max and the White Phagocytes, Paris, Obelisk Press, 1938.
Miscellanea, Berkeley, 1945, Bern Porter.
The Plight of the Creative Artist in the United States of America, Houlton, Bern Porter, 1944.
Remember to Remember, New York, New Directions, 1947 (présenté comme une suite à The Air-Conditioned Nightmare).
Stand Still Like the Hummingbird, New York, New Directions, 1962.
Sunday After the War, New York, New Directions, 1941 (ce recueil contient notamment des textes à paraître dans The Rosy Crucifixion et The Air-Conditioned Nightmare).
The Theatre and Other Pieces, New York, Stroker, 1979.
The Wisdom of the Heart, New York, New Directions, 1941.
Posthumes
Crazy Cock, New York, Grove Weidenfeld, 1991.
The Mezzotints, Ann Arbor, Roger Jackson, 1993.
Moloch or This Gentile World, New York, Grove Press, 1992.
Théâtre
Just Wild About Harry, New York, New Directions, 1963.
Aquarelles
Watercolours, Drawings & His Essay « The Angel is My Watermark », New York, Abrams, 1962 (première traduction allemande : Der Engel Ist Mein Wasserzeichen, Cologne, Du Mont, 1961).
Traductions françaises
Romans
Big Sur et les oranges de Jérôme Bosch, trad. de Roger Giroux, Paris, Corrêa/Buchet-Chastel, 1959 (cette traduction n’inclut pas la troisième partie du texte original, intitulée « Paradise Lost », déjà traduite par Alex Grall en 1956 sous le titre Un diable au paradis – voir supra).
Le Colosse de Maroussi, trad. anonyme (due à Jean-Claude Lefaure), Paris, Chêne, 1948 (nouvelle édition, trad. révisée de Georges Belmont, Paris, Stock/Chêne, 1972).
Crucifixion en rose :
– Tome 1 : Sexus, trad. de Jean-Claude Lefaure, Paris, Éditions de la Terre de Feu, 1949, 2 vol. (nouvelle édition, trad. révisée de Georges Belmont, Paris, Buchet-Chastel, 1968).
– Tome 2 : Plexus, trad. d’Élisabeth Guertic, Paris, Corrêa, 1952 (à noter que la première édition en anglais est postérieure d’un an à la traduction française).– Tome 3 : Nexus (troisième partie de la Crucifixion en rose), trad. de Roger Giroux, Paris, Corrêa/Buchet-Chastel, 1960 (à noter que la première édition en anglais est postérieure de quelques mois à la traduction française).
À ces trois tomes peut s’ajouter Nexus 2 : vacances à l’étranger, quatrième partie de la Crucifixion en rose, laissée inachevée par l’auteur et publiée à titre posthume (inédite en anglais), trad. de Christian Séruzier, Paris, Autrement, 2004.
Le Sourire au pied de l’échelle (éd. bilingue), trad. de Georges Belmont, Paris, Corrêa, 1953.
Tropique du Cancer, trad. de Paul Rivert (pseudonyme d’Henri Fluchère), Paris, Denoël, 1945.
Tropique du Capricorne, trad. de Jean-Claude Lefaure, Paris, Chêne, 1946 (nouvelle édition, trad. révisée de Georges Belmont, Paris, Stock/Chêne, 1972).
Essais, études, récits
Aller-retour New York, trad. de Dominique Aury, Lausanne, Guilde du Livre, 1956.
Blaise Cendrars, trad. de François Villié, Paris, Denoël, 1951.
Essais inédits :
– Tome 1 : Art et outrage, trad. de Sophie Bastide-Foltz, Paris, Christian Bourgois, 1997 (comprend la traduction d’Art and Outrage, ainsi qu’un choix de textes parfois inédits en France, dont « Ordnung », directement écrit en français).
– Tome 2 : L’Oiseau mouche, trad. de Jean Guiloineau, Paris, Christian Bourgois, 1997 (comprend surtout des textes tirés de Stand Still Like the Hummingbird).
Un être étoilique, trad. anonyme, Épinal, Hors jeu, 2002 (extrait du recueil Max and the White Phagocytes, mais ne figure pas dans la traduction française de ce recueil).
Hamlet (en collaboration avec Michael Fraenkel), trad. de Roger Giroux et Tanette Prigent, Paris, Corrêa, 1956.
Insomnia (ou le Diable en liberté), trad. de Georges Belmont et Hortense Chabrier, Paris, Stock, 1974.
Jours heureux à Die (éd. bilingue), trad. de Albert Maillet, Lyon, La Fosse aux ours, 2007.
Jours tranquilles à Clichy, trad. de Gérard Robitaille, Paris, Eric Losfeld, 1967 ; nouvelle traduction de Brice Matthieussent, Paris, Christian Bourgois, 1991.
J’suis pas plus con qu’un autre, texte écrit directement en français, Paris, Buchet-Chastel, 1976.
Les Livres de ma vie, trad. de Jean Rosenthal, Gallimard, 1957.
Traduction des volumes du Book of Friends :
– Tome 1 : Le Livre des amis : hommage à des amis d’antan, trad. de Georges Belmont et Janine Hérisson, Paris, Stock, 1976.
– Tomes 2 et 3 : Mon vélo et autres amis, suivi de Joey, trad. de Jean Guiloineau, Paris, Christian Bourgois, 1995.
Le Monde de D.H. Lawrence, trad. d’Agnès Catineau, Paris, Buchet-Chastel, 1986.
Le Monde du sexe, trad. anonyme, Paris, Corrêa, 1952.
Une nation lunatique, trad. de Fabrice Hélion, in Quatre Visions de l’Amérique, Paris, Buchet-Chastel, 1978.
L’Obscénité et la loi de réflexion, trad. de D. Kotchouhey, Paris, Seghers, 1949 ; nouvelle traduction in Souvenir, Souvenirs, trad. d’André Michel, Paris, Gallimard, 1953.
Opus pistorum, trad. de Brice Matthieussent, Paris, Presses de la Renaissance, 1984
Peindre c’est aimer à nouveau, trad. de Georges Belmont, Paris, Buchet-Chastel, 1962.
Premiers regards sur la Grèce, trad. de Carine Chichereau, Paris, Arléa, 1999.
Qu’allez-vous faire pour Alf ?, trad. de Georges Villa, in Miller et l’amour, Georges Villa, Paris, Corrêa, 1947.
Rimbaud, trad. de Frédéric Roger-Cornaz, Lausanne, Mermod, 1952 ; traduction d’une nouvelle édition du texte original : Le Temps des assassins, trad. de Frédéric Jacques Temple, Paris, P.-J. Oswald, 1970.
USA, ladies and gentlemen, en collaboration avec les photographes André Cromphout et Michel Waxmann, Bruxelles, Complexe, 1980.
Recueils
Le Cauchemar climatisé, trad. de Jean Rosenthal, Paris, Gallimard, 1954 (traduction intégrale du recueil The Air-Conditioned Nightmare, augmentée de la traduction de textes inédits en français).
Dimanche après la guerre, trad. de Georges Belmont, Paris, Chêne, 1955 (contient des textes extraits des recueils Max and the White Phagocytes, Sunday after the War et Wisdom of the heart).
Jours tranquilles à Brooklyn, trad. d’Henriette Nizan, Georges Belmont, Jean-Pierre Cerquant, Paris, Filipacchi, 1978 (recueil contenant Insomnia et deux textes inédits en français).
Max et les Phagocytes, trad. de Jean-Claude Lefaure, Paris, Éditions du Chêne, 1947 (ce volume contient la traduction d’extraits de Max and the White Phagocytes, Sunday after the War et Wisdom of the Heart ; nouvelle édition, trad. révisée de Georges Belmont, Paris, Stock/Chêne, 1979).
L’Œil qui voyage, trad. de Martine Leroy, Paris, Hachette, 1982 (ce volume comprend la traduction de 5 des 15 textes du recueil The Cosmological Eye).
Printemps noir, trad. de Paul Rivert (pseudonyme d’Henri Fluchère), Paris, Gallimard, 1946 (traduction intégrale du recueil Black Spring).
Souvenir, Souvenirs, trad. d’André Michel, Paris, Gallimard, 1953.
Virage à quatre-vingts, trad. de Georges Belmont et Hortense Chabrier, Paris, Stock/Chêne, 1973 (ce recueil comprend la traduction des trois textes figurant dans le recueil On Turning Eighty, auxquels s’ajoute un quatrième : « Sur la mort de Mishima »).
Posthumes
Crazy Cock, trad. d’Alain Defossé, Paris, Belfond, 1991.
Moloch ou Ce monde de gentils, trad. d’Alain Defossé, Paris, Belfond, 1993.
Théâtre
Transit, adaptation de Just Wild About Harry par Georges Belmont et Hortense Chabrier, Paris, Stock, 1977.
Aquarelles
Aquarelles, trad. de Carine Chichereau, Paris, Arléa, 1999.
Entretiens
Entretiens de Paris avec Georges Belmont, trad. de Georges Belmont, Paris, Stock, 1970.
Flash-Back, entretiens à Pacific Palisades avec Christian de Bartillat, Paris, Stock/Chêne, 1976.
Henry Miller par lui-même, entretiens avec Robert Snyder, trad. de France-Marie Watkins, Ottawa, Stanké, 1978.
Ma vie et moi, [entretiens avec Bradley Smith], trad. de Georges Belmont, Paris, Stock/Chêne, 1972.
Ultimes entretiens, entretiens avec Pascal Vrebos, Paris, Belfond, 1991 (ouvrage accompagné d’un CD).
Correspondance
Henry Miller a entretenu des correspondances très nombreuses. Nous nous contentons d’indiquer ici les principales d’entre elles.
Avec Lawrence Durrell : Correspondance (1935-1980), trad. de Bernard Willerval et Frédéric Jacques Temple, Paris, Buchet-Chastel, 2004.
Avec Blaise Cendrars : Correspondance : 1934-1979 : 45 ans d’amitié, Paris, Denoël, 1995 (correspondance écrite directement en français).
Avec John Cowper Powys : Correspondance privée, trad. de Nordine Haddad, Paris, Critérion, 1994.
Avec Joseph Delteil : Correspondance privée : 1935-1978, partiellement traduit de l’anglais par Frédéric Jacques Temple, Paris, Belfond, 1980.
Avec Anaïs Nin : Correspondance passionnée : 1923-1953, trad. de Béatrice Commengé, Paris, Stock, 1989 (mentionnons également les Lettres à Anaïs Nin, trad. de Pierre Alien, Paris, Christian Bourgois, 1967).
Études critiques
Blinder, Caroline, A Self-Made Surrealist : Ideology and Aesthetics in the work of Henry Miller, Rochester, Camden House, 2000.
Brassaï, Henry Miller, grandeur nature. Tome 1 : Henry Miller grandeur nature, Paris, Gallimard, 1975. Tome 2 : Henry Miller, rocher heureux, Paris, Gallimard, 1978.
Commengé, Béatrice, Henry Miller, ange, clown, voyou, Paris, Plon, 1991.
Decker, James, Henry Miller and Narrative Form : Constructing the Self, Rejecting Modernity, New York, Routledge, 2005.
Jackson, Roger, Shifreen, Lawrence, Henry Miller : A Bibliography of Primary Sources (vol. 1), Ann Arbor, Shifreen and Jackson, 1993.
Jackson, Roger, Ashley, William, Henry Miller : A Bibliography of Primary Sources (vol. 2), Ann Arbor, Jackson, 1994.
Jackson, Roger, Ashley, William, Henry Miller : A Personal Archive, Ann Arbor, Jackson, 1994.
Jackson, Roger, Henry Miller and the Nudies : A Bibliography for Readers and Collectors, Ann Arbor, Jackson, 1996.
Jong, Erica, Henry Miller ou Le Diable en liberté, trad. de Georges Belmont, Paris, Grasset, 1994.
Nin, Anaïs, Cahiers secrets, trad. de Béatrice Commengé, Paris, Stock, 1987.
Orend, Karl, The Brotherhood of Fools And Simpletons : Gods and Devils in Henry Miller’s Utopia, Paris, Alyscamps Press, 2005 (cet ouvrage consacré à la relation entre Miller et Conrad Moricand contient notamment la traduction en anglais d’une partie de la correspondance de ce dernier, ainsi que ses deux pamphlets contre Miller).
Perlès, Alfred, Mon ami, Henry Miller, trad. d’Anne Bernadou, Paris, Julliard, 1956.
Robitaille, Gérard, Le Père Miller. Essais indiscrets, Paris, Losfeld, 1971.
Temple, Frédéric Jacques, Henry Miller, Paris, Éditions Universitaires, 1965 (nouvelle édition augmentée : Paris, Buchet-Chastel, 2004).
Collectif, « Henry Miller », n° 97 de la revue L’Arc, Le Revest-Saint-Martin, Éd. Le Jas, 1985.
Collectif, « Henry Miller », n° 750 de la revue Europe, Paris, 1991.
Signalons également l’existence depuis 2004 de Nexus, The International Henry Miller Journal, édité par Roger Jackson, à Ann Arbor (site Internet : http://nexusmiller.org/index.html).
Enfin, William Ashley, co-auteur de la Bibliography of Primary Sources, a publié de cet ouvrage une version en ligne qu’il qualifie de work in progress : http://home.pacbell.net/washley/hmbiblio/index.html.
Note de l’éditeur
Henry Miller a plus de cinquante ans quand, à l’occasion d’un voyage sur la côte californienne, il découvre Big Sur, terre vierge, montagneuse, falaises abruptes tombant à pic dans l’Océan. Il est immédiatement conquis – comme le seront Richard Brautigan, Hunter S. Thompson ou Jack Kerouac – et il décide de s’installer dans la région. Il vivra dix-huit ans à Big Sur, de 1944 à 1962.
En 1947, il y achète une petite maison avec l’argent que lui procurent les ventes de ses livres en France, où, à la différence des États-Unis, aucun n’est interdit. C’est à la fin de cette année qu’il invite Conrad Moricand à séjourner chez lui, dans la maison exiguë où il vit avec sa femme, Janina Martha Lepska, enceinte de leur fils Tony, et leur petite fille de deux ans, Valentine. Le séjour de Moricand durera trois mois, de janvier à mars 1948, et se terminera dans les circonstances que relate Miller dans Un diable au paradis.
Miller avait rencontré Conrad Moricand à Paris par l’intermédiaire d’Anaïs Nin, probablement en 1935 (et non en 1936 comme il l’affirme). Le personnage jouissait d’une certaine notoriété en tant qu’astrologue dans les cercles littéraires et politiques. Né en 1887, descendant d’une famille suisse fortunée, il fréquenta le Montmartre et le Montparnasse des années 1910 et 1920. Mécène, collectionneur, il y rencontra Modigliani, Van Dongen, Picasso, Cendrars, Kisling, Cocteau et Max Jacob – il resta très lié à ce dernier. Il fit office d’astrologue auprès de personnalités aussi diverses que Georges Mandel, René Allendy ou Paul Morand (qui le consulta en 1933 à propos de son éventuelle élection à l’Académie française…). À partir de 1919, il publia divers traités d’astrologie, notamment aux éditions de la Sirène, où Cendrars occupa un temps les fonctions de directeur littéraire, et aux éditions Au sans pareil (certains de ses poèmes furent publiés à titre posthume ; quant au manuscrit de ses mémoires, il n’a jamais été retrouvé). Au milieu des années 1930, il était déjà tombé dans la misère qu’il devait connaître jusqu’à sa mort ; Anaïs Nin, puis Miller, fascinés par sa personnalité, son érudition, très impressionnés par ses talents d’astrologue, l’aidèrent de leur mieux, lui offrant des subsides et lui procurant des commandes d’horoscopes. Séparés par la guerre, ils renouèrent une correspondance après la fin de celle-ci.
Il est difficile de juger la relation qui unit Miller à Moricand d’après les seuls dires de Miller dans Un diable au paradis. La rédaction du texte débute six ans après leur rupture, et il est publié deux ans après le décès de Moricand, survenu en août 1954. Les lettres que Miller lui envoie dans les années 1930 témoignent de la grande admiration qu’il lui voue, plus grande qu’il ne veut peut-être l’admettre dans Un diable au paradis – ce qui permet de mieux comprendre l’invitation à Big Sur, indiscutablement généreuse.
Le portrait que trace Miller de son hôte n’est cependant pas impartial, à tel point que l’éditeur français du texte obtint que le nom de Moricand soit remplacé par celui de Téricand dans la version française d’Un diable au paradis. Moricand écrivit de son côté deux pamphlets rageurs contre Miller, datés de 1948. Jamais édités en français, ils ont été traduits en anglais en 2005 dans The Brotherhood of Fools And Simpletons de Karl Orend.
Il est sans doute impossible d’attribuer à chacun des protagonistes du fiasco décrit par Miller sa part de responsabilité. Peut-être cela n’a-t-il d’ailleurs qu’un intérêt mineur. Mais la place qu’occupent Un diable au paradis et Moricand dans l’ensemble que constitue Big Sur et les oranges de Jérôme Bosch montre clairement que l’épisode de leur cohabitation n’eut, pour Miller, rien d’anodin.
Est-ce justice ? C’est presque exclusivement à Miller que l’on doit de se souvenir aujourd’hui de Conrad Moricand, peintre raté, mage, vagabond, illuminé.