Henrich von Kleist

Henrich von Kleist aux éditions Sillage :

kleistLe 18 octobre 1777, naissance d’Heinrich von Kleist à Francfort, dans une famille noble de militaires. Après la mort de son père en 1788, il fait son entrée au collège français de Berlin. Quatre ans plus tard, il est nommé caporal dans la garde prussienne à Potsdam. Il décidera de quitter l’armée au bout de sept ans, en 1799, avec le grade de lieutenant, pour suivre des cours à l’université. La philosophie et les mathématiques le passionnent, peut-être parce que ces disciplines le guident dans son « plan de vie », à la recherche d’un certain absolu. Kleist se fiance en 1800 avec Wilhelmine von Zenge et travaille comme subalterne à l’ambassade de France à Berlin.

Il abandonne ses études un an plus tard, au moment où il découvre les écrits de Kant. Il rompt avec sa fiancée en 1802 et se rend à Weimar, où il rend visite à Goethe, Schiller et à son ami Ludwig Wieland, fils de l’auteur, traducteur et éditeur Christoph Martin Wieland, qui le soutient. Mais il faut encore attendre un an pour que Kleist donne les premières scènes de Robert Guiscard, duc des Normands et sa première tragédie : La Famille Schroffenstein. Durant l’année 1803 il voyage à travers l’Europe ; au mois d’octobre, pris de découragement, il brûle les manuscrits de Robert Guiscard et se rend à Paris afin de s’engager dans l’armée française, pensant trouver la mort au combat. On sait peu de choses de ses activités durant l’année qui suit ; il passe en tout cas l’hiver 1803-1804 à Mayence, malade, dépressif, chez un médecin.

Fin 1804 il reprend un poste de fonctionnaire au département d’administration des territoires de la couronne. Les années 1805 et 1806 sont marquées par la solitude mais aussi par un important travail littéraire : il rédige la version définitive de sa comédie La Cruche cassée, commence la nouvelle Michel Kohlhaas et compose l’essai sur Sur l’élaboration progressive des idées par la parole. Début 1807, Kleist est arrêté à Berlin pour espionnage par les troupes napoléoniennes et conduit en captivité en France. Libéré en juillet, il s’installe à Dresde où il écrit deux de ses chefs-d’oeuvre, La Marquise d’O… et la tragédie Penthésilée. Il fonde avec Adam Heinrich Müller, critique littéraire et théoricien politique, le journal Phöbus, dont le premier numéro paraît en  janvier 1808. Goethe refuse l’invitation à collaborer au journal, dans les pages duquel paraissent les épisodes de La Marquise d’O… ainsi que des fragments de Robert GuiscardPhöbus ne connaîtra que douze numéros, et cesse de paraître en février 1809.

Kleist se rend ensuite à Prague alors que la France et l’Autriche sont en guerre. Il y rédige La Bataille d’Arminius, oeuvre de propagande antinapoléonienne. Entre 1810 et 1811 il publie Sur le théâtre de marionnettesLa Petite Catherine von Heilbronn et Le Prince de Hombourg, drame patriotique composé en l’honneur des Hohenzollern. Il fait la rencontre de la musicienne Henriette Vogel, atteinte d’un cancer à un stade avancé, avec qui il échange une correspondance enflammée. Les deux amants se suicident le 21 novembre 1811 au bord du lac Wannsee.