Karel Čapek

Karel Čapek aux éditions Sillage :

1890 : Le 9 janvier, naissance de Karel Čapek à Malé Svatoňovice, en Bohême, alors rattachée à l’Empire austro-hongrois. Son père, Antonín Čapek, est médecin et grand amateur de littérature. Karel est le troisième enfant de la famille ; son aîné, Josef Čapek (1887-1945), deviendra peintre et écrivain. Les deux frères écriront ensemble plusieurs récits et pièces de théâtre.

1895-1900 : Il fréquente l’école primaire d’Úpice.

1901 : À l’automne, il s’installe avec sa grand-mère à Hradec Králové, où il entame ses études secondaires. Il commence à écrire nouvelles et poèmes.

1905 : Son appartenance à un club d’étudiants progressistes lui vaut d’être renvoyé de son lycée.

1907 : Il emménage à Prague avec ses parents, où il effectue ses deux dernières années de lycée.

1909 : Karel étudie la philosophie à la Faculté des lettres de l’université Charles de Prague.

1910-1913 : Il poursuit ses études de philosophie à Berlin, à l’université Friedrich-Wilhelm, puis à la Sorbonne, à Paris, où son frère l’accompagne.

1914 : Réformé pour des problèmes de dos dès le déclenchement de la guerre, il travaille à la bibliothèque du musée du Royaume de Bohême à Prague. Il trouve également un poste de précepteur auprès du fils du comte Vladimír Lažanský.

1915 : En novembre, obtention de son doctorat en philosophie avec une thèse portant sur « Les méthodes esthétiques objectives en référence aux arts appliqués ».

1916 : Parution d’un recueil de nouvelles écrites avec son frère, Brillantes Profondeurs (Zářivé hlubiny, non traduit).

1917 : Commence à travailler pour la revue Národ, puis avec son frère à la rédaction des journaux Národní listy et Nebojsa. Parution du recueil de récits Croix aux carrefours (Boží muka, non traduit).

1919 : Il publie une traduction illustrée par son frère du poème Zone, d’Apollinaire, dans la revue Červen.

1920 : Sa pièce R.U.R., comédie utopiste en trois actes et un prologue, qui évoque les dangers d’une société industrialisée régie par des hommes artificiels, rencontre un succès immédiat et le fait connaître internationalement. Le terme « robot » y est utilisé pour la première fois : il a été forgé par Josef à partir du mot « robota » qui signifie « travail pénible », « corvée ». Après avoir été publiées dans différentes revues, ses traductions de poètes français (parmi lesquels Baudelaire, Romains, Supervielle, Cendrars, Reverdy) font l’objet d’une parution en recueil. Première de la pièce Le Brigand (Loupežník, non traduit). Čapek s’éprend de la comédienne tenant le rôle principal, Olga Scheinpflugová (1902-1968), à qui il écrira des lettres passionnées pendant quinze ans, avant de l’épouser en 1935.

1921 : Des divergences politiques amènent Karel et Josef à quitter leur poste au Národní listy. Karel commence alors à écrire pour le journal Lidové noviny, le quotidien de la ville de Brno. Il est également directeur artistique du théâtre de Vinohrady à Prague. Parution du recueil Récits gênants (Trapné povídky, non traduit).

1922 : Rencontre avec Tomáš Masaryk, premier président de la République tchécoslovaque indépendante, avec qui il se lie d’amitié. Des intellectuels praguois se réunissent tous les vendredis dans la propriété de Čapek ; cette tradition perdurera jusqu’à sa mort. Le roman La Fabrique d’absolu est publié. Première de la pièce De la vie des insectes, écrite avec Josef et représentant une société totalitaire, ainsi que de Le Dossier Makropoulos qui inspirera à Leoš Janáček l’opéra L’Affaire Makropoulos, créé en 1926.

1923 : Épuisé, Čapek démissionne de son poste au théâtre de Vinohrady et voyage deux mois en Italie. Il en tirera ses Lettres italiennes (Italské listy, non traduit).

1924 : Mort de sa mère en avril. Parution du roman Krakatit (non traduit). Lors d’un voyage à Londres, Čapek fait un discours au PEN club international et rencontre H. G. Wells, G. K. Chesterton et G. B. Shaw. À son retour, il écrit Lettres d’Angleterre. Publication d’un article intitulé « Pourquoi je ne suis pas communiste » dans la revue Přítomnost, qui vaudra à l’œuvre de Čapek d’être mise à l’index par le régime communiste après la Seconde Guerre mondiale.

1925 : À l’initiative de Čapek, un PEN club est créé à Prague ; il en devient le président. Parution du feuilleton Des choses les plus proches (O nejbližších věcech, non traduit).

1927 : Première de Adam le Créateur, pièce écrite avec Josef.

1928 : Parution du premier volume des Entretiens avec Masaryk ; deux autres suivront.

1929 : Son père décède en avril. Parution de deux recueils d’histoires policières, qui paraîtront en français sous le titre L’Affaire Selvin. Publication de L’Année du jardinier.

1930 : Minda ou de l’élevage des chiens (Minda čili o chovu psů, non traduit) paraît avec des dessins et photographies de Čapek.

1931 : Parution de Marsyas ou en marge de la littérature (Marsyas čili na okraj literatury, non traduit), ouvrage consacré à la littérature populaire.

1932 : Ses réflexions politiques, culturelles et philo-sophiques sont rassemblées dans le volume Des affaires communes ou Zóon politicon (O věcech obecných čili Zóon politikon, non traduit). Une première édition des Récits apocryphes paraît. Publication de Dachenka ou la vie d’un bébé chien, illustré de dessins et photographies de l’auteur, et de Sept contes pas comme les autres.

1933 : Parution du roman Hordubal, premier volume d’une trilogie comprenant Le Météore et Une vie ordinaire, publiés l’année suivante.

1935 : En août, mariage avec Olga Scheinpflugová.

1936 : Publication de La Guerre des salamandres, qui restera son roman le plus célèbre, et de Voyage vers le Nord.

1937 : Première de la pièce La Maladie blanche, mise en garde contre le péril nazi et l’approche de la guerre.

1938 : Première de la pièce L’Époque où nous vivons. Parution en feuilleton de Comment on fait quoi (Jak se co dělá, non traduit). La signature des accords de Munich est un choc pour Čapek. Épuisé, harcelé par les fascistes mais refusant l’exil, il travaille à son dernier roman, La Vie et l’œuvre du compositeur Foltýn. Il meurt d’une pneumonie, à Prague, le 25 décembre.

1939 : Parution posthume de La Vie et l’œuvre du compositeur Foltýn. Arrêté quelques mois après l’invasion du pays par les nazis, son frère mourra en avril 1945, au camp de Bergen-Belsen.


Repères bibliographiques

Romans, nouvelles, essais

L’Affaire Selvin, trad. par Maryse Poulette, Paris, Calmann-Lévy, 1967.

L’Année du jardinier, trad. par Joseph Gagnaire, Paris, Stock, 1933.

Dachenka ou la vie d’un bébéchien, trad. par Anna et Jacques Arnaudiès, Paris, À l’Enfant poète, 1946.

Entretiens avec Masaryk, trad. par Madeleine David, Paris, Delamain et Boutelleau, 1936.

La Guerre des salamandres, trad. par Claudia Ancelot, Paris, Les Éditeurs français réunis, 1960.

Hordubal, trad. par M.-L. Hirsch, Paris, Seghers, 1946.

Lettres d’Angleterre, trad. par Gustave Aucouturier, Paris, Grasset, 1929.

Le Météore, trad. par Alain Van Crugten, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1975.

La Princesse de Solémanie, trad. par Jean Prignaud, Paris, Cerf, 1984.

Récits apocryphes, trad. par Maryse Poulette, Prague, Artia, 1962.

Sept contes pas comme les autres, trad. par Jean-Charles Guillien, Paris, La Farandole, 1974.

Une vie ordinaire, trad. par Daniela Stašková-Pelliccioli, Lausanne, L’Âge d’Homme, 2001.

L’Usine de l’absolu, trad. par Louis Brun publiée en feuilleton dans la Gazette de Prague, Prague, octobre 1924-mars 1925 ; nouvelle trad. par Jean et Jiřina Danès sous le titre La Fabrique d’absolu, Paris, Nagel, 1945.

Voyage vers le Nord, trad. par Benoît Meunier, Paris, Éditions du Sonneur, 2010.

Théâtre

Adam le créateur (coécrit avec Josef Čapek), trad. par Ida Savigny, Prague, Dilia, 1966.

De la vie des insectes (coécrit avec Josef Čapek), trad. par Milena Tomášková avec la collaboration de Jindřich Pokorný pour le premier acte, Prague, Éditions Dilia, 1979.

L’Époque où nous vivons, adaptation et préface de Luc Durtain, Paris, Denoël, 1939.

La Maladie blanche, trad. par Ida Savigny, Prague, Dilia, 1965.

R.U.R., comédie utopiste en 3 actes et un prologue, trad. par Hanuš Jelínek, Les Cahiers dramatiques, n° 21, Paris, Hébertot, 1924.

R.U.R. suivi de Le Dossier Makropoulos et de La Maladie blanche, trad. respectivement par Jan Rubeš, Michel Chasteau et Alain Van Crugten, La Tour-d’Aigues, Éditions de l’Aube, 1997.

Le Secret Makropoulos, trad. par Ida Savigny, Prague, Éditions Dilia, sans date.