Virginia Woolf

Virginia Woolf aux éditions Sillage : 

1882 : Le 25 janvier, à Londres, naissance de Adeline Virginia Stephen. Son père, Sir Leslie Stephen, est écrivain et éditeur ; Julia Stephen Duckworth, sa mère, est très proche des élites intellectuelles de l’époque. Elle a une demi-soeur du côté de son père et trois demi-frères et soeur du côté de sa mère, ainsi que deux frères et une soeur. Elle confiera avoir été victime d’abus sexuels de la part de ses demi-frères George et Gerald Duckworth. Son éducation se fait dans un premier temps à la maison, supervisée par ses parents.

1888 : Son père souffre d’une dépression nerveuse – il en sera à nouveau affecté en 1890 et l’année suivante.

1891 : Avec ses deux frères et sa soeur, elle crée le journal The Hyde Park Gate News, dans lequel elle publie sa première nouvelle, The Midnight Ride.

1895 : Le 5 mai, mort de sa mère. Virginia connaît sa première crise grave de dépression – elle souffrira tout au long de sa vie de troubles mentaux.

1897 : Elle entame la rédaction d’un journal intime.

1898 : Elle suit des cours de latin et de grec au King’s College ; elle a notamment pour condisciple Clara Pater, fille de l’écrivain Walter Pater.

1901 : Virginia prend des cours de peinture et de reliure.

1902 : Rencontre avec Violet Dickinson, de dix-septans son aînée, qui devient son amie la plus intime et sa protectrice.

1904 : Le 22 février, mort de son père. S’ensuit un épisode dépressif très sévère qui nécessitera un internement. Elle séjourne ensuite chez Violet Dickinson, où elle tente de se suicider. Virginia, sa soeur Vanessa et ses frères Thoby et Adrian s’installent dans une maison de GordonSquare, dans le quartier londonien de Bloomsbury.

1905 : Virginia enseigne l’histoire et la littérature anglaise au Morley College. Elle commence à rédiger des comptes rendus pour le Times Literary Supplement. En compagnie de Thoby, Adrian et Vanessa Bell, elle instaure des « soirées » hebdomadaires où se réunissent notamment E. M. Forster, Lytton Strachey, Walter Lamb, Desmond MacCarthy et Clive Bell, qui sont à l’origine du Bloomsbury Group.

1906 : Voyage en Grèce en compagnie de sa sœur Vanessa et de Violet Dickinson. Mort de son frère Thoby.

1907 : Sa soeur Vanessa épouse Clive Bell. Virginia se rapproche beaucoup d’un helléniste de seize ans son aîné, Walter Headlam, qui meurt l’année suivante.

1908 : Naissance de Julian, fils de Clive Bell et de Vanessa. Délaissé par Vanessa qui consacre l’essentiel de son temps au nouveau-né, Clive Bell entame une relation ambiguë avec Virginia.

1909 : Rencontre Lady Ottoline Morrell, qui devient une amie très proche. Tensions entre Virginia, Clive et Vanessa au cours d’un voyage en Italie.

1910 : Elle participe aux mouvements des suffragettes. Sérieux épisode dépressif au printemps et à l’été.

1911 : Installation à Firle, dans le Sussex. Commence à fréquenter Leonard Woolf.

1912 : Mariage avec Leonard Woolf. Administrateur de district à Ceylan, il démissionne de son poste et publie l’année suivante son premier roman.

1913-1914 : Virginia est victime d’hallucinations et de crises de paranoïa. Elle refuse de s’alimenter ; en septembre 1913, elle commet une nouvelle tentative de suicide. Après une longue cure de repos, elle est considérée comme guérie et se remet à l’écriture.

1915 : Le 26 mars, publication de son premier roman, The Voyage Out (Traversées) chez Duckworth, maison d’édition dirigée par son demi-frère Gerald. Elle s’installe à Hogarth House avec Leonard. Au printemps, nouvelles et violentes crises de délire.

1916 : Leonard se fait réformer et échappe à la conscription. Virginia donne une série de conférences à la Women’s Cooperative Guild dont elle est membre active.

1917 : Les époux Woolf fondent la maison d’édition Hogarth Press et sortent en juillet leur premier volume, intitulé Two Stories – on y retrouve la nouvelle de Virginia The Mark on the Wall (La Marque sur le mur) ainsi que Three Jews (Trois Juifs), écrite par Leonard. La maison comptera notamment à son catalogue Freud, Bounine, Dostoïevski, Mansfield, Svevo, Gorki et des écrits des membres du Bloomsbury Group.

1918 : Virginia publie de nombreux articles dans le Times Literary Supplement, l’Athenaeum et le New- Statesman. Cette intense activité journalistique décroîtra peu à peu à partir de 1921.

1919 : Publication de Kew Gardens (Kew Gardens) par la Hogarth Press et de Night and Day (Nuit et jour), chez Duckworth.

1921 : Publication de Monday or Tuesday (Lundi ou mardi), recueil de nouvelles dans lequel on retrouve The Mark on the Wall (La Marque sur le mur) et Kew Gardens

(Kew Gardens).

1922 : Le 27 octobre, publication de Jacob’s Room (La Chambre de Jacob). Les Woolf rencontrent Vita Sackville-West, avec qui ils resteront très liés.

1923-1924 : Virginia lit énormément et entame l’écriture de Mrs. Dalloway (Mrs. Dalloway). Elle travaille également à un recueil d’essais, The Common Reader (Le Commun des lecteurs). Les deux livres paraîtront en 1925.

1926 : Virginia entame l’écriture de To the Lighthouse (Vers le phare) qui sera publié l’année suivante.

1928 : Publication d’Orlando (Orlando).

1929 : Les Woolf décident de publier une « Uniform Edition » des oeuvres de Virginia et rachètent les droits de The Voyage Out (Traversées) et de Night and Day (Nuit et jour) à Duckworth.

1931 : Publication de The Waves (Les Vagues). Virginia prononce une importante conférence avec Ethel Smyth, féministe militante, à la London and National Society for Women’s Service. Elle commence à travailler sur ce qui deviendra le roman The Years (Les Années).

1932 : Publication de A Letter to a Young Poet (Lettre à un jeune poète) dans la Yale Review puis chez Hogarth Press un mois plus tard. Virginia souffre de crises de tachycardie qui l’empêchent de travailler. Parution du second volume de The Common Reader (Le Commun des lecteurs). Elle publie dans le Times un hommage à son père, « Leslie Stephen, the Philosopher at Home : A daughter’s Memories ».

1934 : Son état de santé se dégrade ; elle souffre de migraines récurrentes. Elle reprend l’écriture de The Years (Les Années). À l’occasion d’une exposition, elle rencontre Victoria Ocampo et Man Ray, qui fera d’elle plusieurs portraits.

1936 : Elle travaille toujours à The Years (Les Années). Son médecin lui recommande de limiter ses heures de travail. Elle entame la rédaction de Three Guineas (Trois guinées).

1937 : Le 15 mars, publication de The Years (Les Années).

1938 : Virginia est souffrante. Elle vend ses parts dans la Hogarth Press au poète John Lehmann. Publication de Three Guineas (Trois guinées).

1940 : Virginia et Leonard envisagent de se suicider en cas d’invasion du pays. Nombreuses lectures. Déménagement de la Hogarth Press suite aux dommages

provoqués par les raids aériens.

1941 : Dépression et difficultés à écrire. Le 28 mars, Virginia se suicide en se jetant dans une rivière, les poches remplies de pierres. Elle laisse une lettre devenue célèbre à l’attention de Leonard.


Repères bibliographiques

Œuvres, journaux et correspondance

En anglais 

The Definitive Collected Edition of the Novels of Virginia Woolf (9 vol.), Londres, Hogarth Press, 1990.

The Complete Shorter Fiction, Susan DICK (éd.), Londres, Hogarth Press, 1985.

The Essays of Virginia Woolf (6 vol.), Andrew MCNEILLIE (éd.), Londres, Hogarth Press, 1986-2011.

A Passionate Apprentice : The Early Journals, 1897-1909, Mitchell A. LEASKA (éd.), Londres, Hogarth Press, 1990.

The Diary of Virginia Woolf (5 vol.), Anne Olivier BELL (éd.), Londres, Hogarth Press, 1977-1984.

The Letters of Virginia Woolf (6 vol.), Nigel NICOLSON, Joanne TRAUTMANN (éds.), Londres, Hogarth Press, 1975-1980.

En français

OEuvres romanesques (2 vol.), Jacques AUBERT (éd.), Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2012.

Journal intégral : 1915-1941, trad. par Colette-Marie Huet et Marie-Ange Dutartre, Paris, Stock, 2008.

De nombreux recueils d’essais et de nouvelles ont paru en français. Citons :

L’Art du roman, trad. par Rose Celli, Paris, Éditions du Seuil, 1963.

Une chambre à soi, trad. par Clara Malraux, Paris, Gonthier, 1965.

Trois guinées, trad. par Viviane Forrester, Paris, Éditions des Femmes, 1977.

Le Commun des lecteurs, trad. par Céline Candiard, Paris, L’Arche, 2004.

Seules deux des correspondances particulières de Virginia Woolf ont paru en français :

Virginia Woolf – Lytton Strachey. Correspondance, trad. par Lionel Leforestier, Paris, Gallimard, 2009.

Vita Sackville-West – Virginia Woolf. Correspondance 1923- 1941, trad. par Raymond Las Vergnas, Paris, Stock, 2010.

Il existe par ailleurs une importante anthologie de sa correspondance :

Lettres, trad. par Claude Demanuelli, Paris, Éditions du Seuil, 1993.

Bibliographie

Kirkpatrick B. Jean, ABibliography of Virginia Woolf, Londres, Rupert Hart-Davis, 1957 ; 4e édition revue et augmentée, avec la collaboration de Stuart N. Clarke, Oxford, Clarendon Press, 1997.

Ouvrages critiques

Bell Quentin, Virginia Woolf, A Biography, Londres, Hogarth Press, 1972.

Bernard Catherine, LANONE Catherine (éds.), Woolf lectrice,Woolf critique, numéro hors série des Études britanniques contemporaines, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, 2007.

bernard Catherine, Reynier Christine (éds.), Virginia Woolf : Le Pur et l’Impur, colloque de Cerisy 2001,Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2002.

Briggs Julia, Virginia Woolf : An Inner Life, Londres, Allen Lane, 2005.

Caws Mary Ann, Luckhurst Nicola (éds.), The Reception of Virginia Woolf in Europe, Londres-New York, Continuum, 2002.

Davis Laura, McVicker Jeanette, Virginia Woolf and her Influences, New York, Pace University Press, 2002.

ferrer Daniel, Virginia Woolf and the Madness of Language, Londres, Routledge, 1990.

Forrester Viviane, Virginia Woolf, Paris, Éditions de La Quinzaine littéraire, 1973.

Guiguet Jean, Virginia Woolf et son oeuvre : l’art et la quête du réel, Paris, Didier, 1961.

Hall Sarah M., Before Leonard : the Early Suitors of Virginia Woolf, Londres, Peter Owen, 2006.

Hayman Ronald, Literature and Living, AConsideration of Katherine Mansfield and Virginia Woolf, Londres, Covent Garden Press, 1972.

Lee Hermione, Virginia Woolf, Londres, Chatto & Windus, 1996.

Lemasson Alexandra, Virginia Woolf, Paris, Gallimard, 2005.

Majumdar Robin, McLaurin Allen (éds.), Virginia Woolf, The Critical Heritage, Londres-Boston, Routledge- Kegan Paul, 1975.

McNees Eleanor (éd.), Virginia Woolf, Critical Assessments (4 vol.), Mountfield, Helm Information, 1994.

Naremore James, The World without, Virginia Woolf and the Novel, Londres, Yale University Press, 1973.

Nathan Monique, Virginia Woolf, Paris, Éditions du Seuil, 1989.

Pellan Françoise, Virginia Woolf, l’ancrage et le voyage, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1994.

Roe Sue, Sellers Susan, The Cambridge Companion to Virginia Woolf, Cambridge, Cambridge University Press, 2000.

Signalons également le Virginia Woolf Bulletin, publié par la Virginia Woolf Society of Great Britain (n° 1, janvier 1999 – n° 40, mai 2012, série en cours).