Anthony Trollope

Anthony Trollope aux éditions Sillage :

1815 : Anthony Trollope naît à Londres, le 24 avril. Il est le quatrième fils de Thomas Anthony Trollope, avocat, et de Frances Milton Trollope.

1816 : À l’âge d’un an, Anthony Trollope est mis en pension près de Harrow. La carrière d’avocat de son père se déroule mal, et une succession d’entreprises hasardeuses l’amènent à s’endetter lourdement.

1822 : De retour chez ses parents, Anthony Trollope devient externe à l’école de Harrow.

1827 : Il entre au prestigieux Winchester College, par lequel est autrefois passé son père. Sa mère entreprend un voyage en Amérique avec Frances Wright – une féministe américaine, d’origine écossaise – et le peintre français Auguste Hervieu. Elle se lance dans un projet de bazar à Cincinnati (Ohio), qui connaît rapidement la faillite.

1830 : Anthony Trollope est de retour à Harrow, après une expérience douloureuse au Winchester College. Il a beaucoup souffert de son manque de moyens financiers, et des brimades que lui ont fait endurer ses camarades – le premier étant en partie la cause des secondes.

1832 : Frances Trollope commence à écrire, s’inspirant de son voyage aux États-Unis, et publie Domestic Manners of the Americans. La situation financière de son mari ayant encore empiré, les livres de Frances procurent désormais à la famille l’essentiel de ses revenus.

1834 : Les Trollope déménagent à Bruges, en Belgique ; il s’agit pour Thomas Trollope d’éviter la prison pour dettes. Pendant l’été, Anthony Trollope occupe un poste d’appariteur dans une école de Bruxelles. Une relation de la famille se propose de lui procurer une place dans l’administration des Postes anglaises ; il accepte et retourne en Angleterre. Commencent sept années de solitude et de pauvreté relative. Trollope, qui n’apprécie pas son travail, est réputé pour son manque de ponctualité et son insubordination.

1835 : Décès de son père.

1841 : Il accepte une place d’assistant-inspecteur des Postes en Irlande, et part s’installer à Banagher. Il parcourt le pays à cheval pour diverses missions. Sa situation financière s’améliore nettement. Il restera près de vingt ans en Irlande.

1843 : Trollope commence à s’intéresser aux affaires politiques, et notamment au problème irlandais. Il entame la rédaction du premier de ses quarante-sept romans, The Macdermots of Ballycloran.

1844 : Il se marie avec une Anglaise, Rose Heseltine, fille d’un banquier de Rotherham.

1845 : Suite à une promotion, il devient inspecteur des Postes et s’installe à Mallow, en Irlande.

1847 : Parution de The Macdermots of Ballycloran. Fermement résolu à devenir romancier, il s’impose une discipline de fer et se fixe des quotas de pages à écrire chaque jour, ce qui contribuera sans doute à faire de lui l’un des romanciers anglais les plus prolifiques.

1850 : Il compose The Noble Jilt, une pièce de théâtre. Sur les conseils d’un ami comédien, il en diffère toutefois la publication – elle ne sera finalement éditée pour la première fois qu’en 1923.

1851 : Au printemps, une nouvelle mission pousse Trollope à s’installer quelque temps dans l’ouest de l’Angleterre.

1852 : Au mois de juillet, il commence à écrire The Warden.

1853 : Il passe une année à Belfast, dans le Nord de l’Irlande. Cette année-là, il entreprend également son premier voyage en Italie : il rend visite à sa mère, qui s’est installée à Florence.

1854 : Trollope déménage à Donnybrook, près de Dublin

1855 : Il publie The Warden, qui obtient un succès relatif. Cet ouvrage inaugure une série de six romans, les Chronicles of Barsetshire (1855-1867), dont l’action se déroule dans le même comté anglais fictif.

1857 : Le deuxième roman de la série, Barchester Towers, est publié au mois de mai. C’est un grand succès.

1858 : Parution de The Three Clerks, troisième roman de la série des Chronicles of Barsetshire.

1858-59 : Trollope effectue diverses missions postales dans le monde : en Égypte (il négocie le transfert du courrier entre Alexandrie et Suez ; ce voyage d’affaires lui fournira certains des éléments utilisés dans Une femme sans protecteur), en Écosse, en Terre Sainte, à Malte, à Gibraltar, puis dans les Caraïbes et en Amérique Centrale. Avant de retourner en Irlande, il fait une halte aux États-Unis. Il s’inspire de son séjour en Terre Sainte pour son roman The Bertrams. Il publie également The West Indies and the Spanish Main, son premier guide de voyage, suivant ainsi les traces de sa mère.

1859 : Trollope quitte l’Irlande et s’installe à Waltham Cross, non loin de Londres. Il est promu à un grade important dans la hiérarchie de l’administration postale. Son installation à Waltham Cross coïncide avec une période de grande fécondité littéraire, durant laquelle il publie une dizaine d’ouvrages.

1860 : Son roman Framley Parsonage paraît dans le Cornhill Magazine, dirigé par l’un de ses proches amis, le romancier William Makepeace Thackeray, et consolide sa réputation. Au mois d’octobre, au cours d’une visite à Florence, il rencontre la jeune américaine Kate Field, qui devient une amie intime. Ils débutent une correspondance, publiée en 1983.

1861 : Trollope effectue un voyage professionnel à Boston, alors que les États-Unis sont plongés dans la guerre de Sécession. Il publie la première série des Tales of All Countries, recueil de nouvelles inspirées de ses voyages et dont sont extraites les trois nouvelles du présent recueil. Il est élu au Garrick Club, un Gentlemen’s club.

1862 : Un nouveau voyage aux États-Unis donne naissance à North America, un nouveau guide de voyage.

1863 : Trollope publie la seconde série des Tales of All Countries.

1864 : Il est élu à l’Athenaeum, un autre Gentlemen’s club. Il débute l’écriture d’une seconde série de romans, The Palliser Novels (1864-1880), du nom du personnage central, Plantagenet Palliser, amené à devenir Premier ministre du Royaume-Uni.

1865 : Il publie Can You Forgive Her ?, le premier roman de la série des Palliser Novels.

1866 : Trollope projette d’écrire une histoire de la prose fictionnelle anglaise, mais abandonne en cours de route, découragé par l’immensité du travail à accomplir. Il entre en contact avec le Blackwood’s Magazine, dans lequel son roman Nina Balatka est publié anonymement.

1867 : Parution du roman The Last Chronicle of Barset, dernier ouvrage de la série des Chronicles of Barsetshire, et du recueil de nouvelles Lotta Schmidt and other stories. La réorganisation du travail à l’administration des Postes ne lui convenant pas, Trollope démissionne à l’automne. Ses écrits lui permettent de vivre confortablement : il publie environ deux romans par an, toujours avec succès. Trollope décide de promouvoir à son tour les jeunes écrivains et poètes, avec le lancement d’un nouveau magazine littéraire, St. Paul’s Magazine. Le projet sera abandonné trois ans plus tard.

1868 : De mars à juillet, Trollope est finalement de retour aux États-Unis pour le compte de l’administration postale. À l’automne, il est candidat libéral aux élections à Beverley, dans l’Essex. Il est battu, à sa grande déception.

1869 : La publication de l’un de ses principaux romans, Phineas Finn, et de He Knew He Was Right l’amène à l’apogée de son succès commercial.

1871 : Trollope quitte sa maison de Waltham Cross. Il rend une longue visite à son fils, devenu fermier en Australie. Il compose alors Lady Anna et Harry Heathcote of Gangoil, dont l’action se déroule en Australie. Il écrit également un nouveau guide de voyage, Australia and New Zealand, publié en 1873.

1872 : Trollope passe par la Nouvelle-Zélande puis les États-Unis, avant de retourner en Angleterre. En décembre, il s’installe à Londres, dans le quartier de Bloomsbury.

1873 : Trollope publie le roman The Eustace Diamonds, puis l’année suivante Phineas Redux, la suite de Phineas Finn ; les deux ouvrages appartiennent à la série des Palliser Novels.

1875 : En octobre, il commence l’écriture de son autobiographie, à laquelle il travaillera jusqu’en 1878 (elle ne sera publiée qu’à titre posthume en 1883).

1876 : Il publie The Prime Minister (The Palliser Novels).

1878 : Il voyage en Islande, sur le voilier The Mastiffs. À cette occasion, il publie, à compte d’auteur, un récit de voyage, How the ‘Mastiffs’ Went to Iceland, pour son ami et hôte John Burns, et pour chaque membre de l’équipage.

1880 : La santé de Trollope se dégrade : souffrant d’asthme, il déménage et s’installe à Harting Grange, près de Petersfield, dans le Hampshire, en espérant y trouver un climat plus sain. Il publie le roman The Duke’s Children.

1882 : Parution du recueil de nouvelles Why Frau Frohmann Raised Her Prices and Other Stories, ainsi que de son roman d’anticipation The Fixed Period. Ému par un double assassinat commis par des nationalistes irlandais à Phoenix Park, à Dublin, il se rend en Irlande en mai pour enquêter et composer son roman The Landleaguers, qui demeurera inachevé. Au mois de septembre, il quitte Harting Grange et établit ses quartiers au Garland’s Hotel, à Londres. Le 3 novembre, il est victime d’une crise d’apoplexie dont il ne se relève pas. Il meurt le 6 décembre à l’hôpital londonien de Welbeck Street.


Repères bibliographiques

Œuvres en anglais

The Complete Novels of Anthony Trollope, David Skilton (éd.), 48 vol., Londres, The Trollope Society, 1988-2000.

Autres romans

Les Bertram, trad. anonyme, Paris, Charpentier, 1866.

Le Cousin Henry, trad. par Honorine Martel, Paris, Hachette, 1881.

La Pupille, trad. par Sara de La Fizelière, Paris, Hachette, 1886.

Vendée, trad. par Béatrice Vierne, Monaco, Éditions du Rocher, 1997.

OEil pour oeil, trad. par Victor Staquet, Toulouse, Ombres, 1999.

Miss Mackenzie, trad. par Laurent Bury, Paris, Autrement, 2008.

Quelle époque !, trad. par Alain Jumeau, Paris, Fayard, 2009.

Rachel Ray, trad. par L. Martel révisée et complétée par Laurent Bury, Paris, Autrement, 2011.

L’Ange d’Ayala, trad. par Béatrice Vierne, Paris, L’Herne, 2013.

L’Héritage Belton, trad. par Eugène Dailhac, révisée par Charlotte Robert, Paris, Archipoche, 2014.

Nouvelles

Le Château du prince de Polignac, trad. par Béatrice Vierne, Paris, L’Herne, 2011.

Un amour de jeunesse, trad. par Béatrice Vierne, Paris, L’Herne, 2011.

Noël à Thomson Hall suivi de Les Deux Héroïnes de Plumplington, de La Jeune Fille du télégraphe et de Alice

Dugdale, trad. par Béatrice Vierne, Paris, L’Herne, 2014.

John Bull sur le Guadalquivir, suivi de La Crique de Malachi, de À cheval à travers la Palestine et de Les Vestiges du général Chassé, trad. par Béatrice Vierne, Paris, L’Herne, 2014.

Autobiographie, trad. par Guillaume Villeneuve, Paris, Aubier, 1994.

Bibliographie critique

Bury Laurent, La Séduction dans les romans d’Anthony Trollope, Lille, Atelier national de reproduction des thèses, 1997.

Cockshut Anthony Oliver John, Anthony Trollope, New York, New York University Press, 1968.

Dever Carolyn, Niles Lisa, The Cambridge Companion to Anthony Trollope, Cambridge, Cambridge University Press, 2011.

Hall N. John, Trollope : A Biography, Oxford, Clarendon Press, 1991.

Harvey Geoffrey, The Art of Anthony Trollope, Londres, Weidenfeld and Nicolson, 1980.

Herbert Christoph, Trollope and Comic Pleasure, Chicago, University of Chicago Press, 1987.

Kincaid James Russell, The Novels of Anthony Trollope, Oxford, Clarendon Press, 1977.

McMaster Rowland D., Trollope and the Law, New York, St. Martin’s Press, 1986.

Mullen Richard, A Victorian in his world, Londres, Duckworth, 1990.

Overton Bill, The Unofficial Trollope, Brighton, Harvester Press, 1982.

Pillet Sophie, Anthony Trollope : roman et société, dir. Alain Jumeau, Lille, Atelier national de reproduction des thèses, 2002.

Polhemus Robert Mackinlay, The Changing World of Anthony Trollope, Berkeley, University of California Press, 1968.

Pollard Arthur, Anthony Trollope, Londres, Henley, 1978.

Sadleir Michael, Trollope, a commentary, Londres, Constable & Co., 1927.

Skilton David, Anthony Trollope and His Contemporaries : A Study in the Theory and Conventions of mid-Victorian Fiction, Londres, Longman, 1972.

Terry Reginald Charles, Anthony Trollope : the Artist in Hiding, Londres, Macmillan, 1977.

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