Marcel Schwob

Marcel Schwob aux éditions Sillage :

1867 : Le 25 août, naissance de Marcel Schwob à Chaville, en Seine-et-Oise. Il est le troisième et dernier enfant de Georges Schwob et de Mathilde Cahun. Ses deux grand-pères sont rabbins. Condisciple de Flaubert à Rouen, son père a été un proche de Théodore de Banville, de Théophile Gautier, de Jules Verne et collaboré au Corsaire-Satan. L’enfance de Marcel Schwob se partage entre Chaville, Tours, puis Nantes, où son père devient en 1876 propriétaire du quotidien local Le Phare de la Loire.

1878 : À onze ans, Schwob publie son premier article dans Le Phare de la Loire. Il s’agit d’un compte rendu de lecture d’un roman de Jules Verne, Un capitaine de quinze ans.

1881 : Entrée au collège Sainte-Barbe, à Paris. L’adolescent loge à l’Institut de France, chez son oncle maternel, l’orientaliste Léon Cahun ; alors conservateur à la bibliothèque Mazarine, son parent lui transmet son goût pour l’érudition et lui fait découvrir Rabelais, Villon et la littérature anglo-saxonne.

1883 : Premières compositions littéraires. Traductions du poète Catulle. Schwob prépare son baccalauréat. Dans le même temps, il suit au Collège de France les cours du philologue Michel Bréal, dont il deviendra l’un des proches, et ceux de Ferdinand de Saussure à l’École pratique des hautes études.

1884 : En juillet, échec au baccalauréat. Au cours de l’été il découvre L’Île au trésor de Robert Louis Stevenson, auteur qu’il contribuera à faire connaître en France.

1885 : Au lycée Louis-le-Grand, Schwob se lie avec Paul Claudel et Léon Daudet. Il obtient son baccalauréat et s’engage comme volontaire dans le 35e régiment d’artillerie, à Vannes.

1886 : Schwob est de retour au lycée Louis-le-Grand, où il prépare le concours d’entrée à l’École normale supérieure.

1888 : Échec au concours d’entrée à l’École normale supérieure ; le jeune homme est en revanche reçu premier à la licence de lettres. Parution de son premier conte littéraire, « Les Trois Œufs », dans Le Phare de la Loire, suivi de « Aurore scandinave », dans Le Chat noir. Il entame une correspondance avec Robert Louis Stevenson, dont il commence à traduire La Flèche noire.

1889 : Devenu membre de la Société de linguistique, il rédige avec Georges Guieysse, jeune protégé de Michel Bréal et de Ferdinand Saussure, une Étude sur l’argot français. Guieysse, très proche ami de Schwob, se donne la mort peu après.

1890 : Catulle Mendès offre à Schwob un emploi au supplément littéraire de L’Écho de Paris. Fait la connaissance d’Anatole France, d’Edmond de Goncourt, d’Octave Mirbeau. En mars, Schwob commence à faire paraître dans les Mémoires de la Société de linguistique de Paris ses études sur le Jargon des coquillards, où il rend notamment compte de ses découvertes sur le passé criminel de François Villon.

1891 : Marcel Schwob s’installe rue de l’Université. Échec à l’agrégation. En juillet, parution du recueil Cœur double, dédié à Stevenson et favorablement accueilli par la critique ; les premiers textes qui composeront le recueil des Mimes paraissent dans L’Écho de Paris. Schwob se lie avec Jules Renard. En décembre, il commence à tenir dans Le Phare de la Loire une rubrique intitulée Lettres parisiennes.

1892 : Rencontre Oscar Wilde qui lui propose de relire les épreuves de sa pièce Salomé. Le 25 août, décès de son père ; Maurice, le fils aîné, prend la direction du quotidien nantais. Parution du Roi au masque d’or, anthologie de récits publiés chaque quinzaine dans L’Écho de Paris.

1893 : Les Mimes paraissent au Mercure de France. En avril, il publie dans L’Écho de Paris le premier texte d’Alfred Jarry, « Guignol », où apparaissent Ubu et le mot « pataphysique ». Il fait la connaissance de Colette, qui deviendra une amie proche.

1894 : Parution du Livre de Monelle et de sa traduction de Moll Flanders, de Daniel Defoe. L’été, en compagnie de Léon Daudet, voyage en Angleterre et dans les îles anglo-normandes, où il rencontre George Meredith. En décembre, mort de Robert Louis Stevenson ; les deux amis ne se seront jamais rencontrés. À la fin de cette année, Schwob s’éprend de Marguerite Moreno, sociétaire de la Comédie-Française.

1895 : La santé de Schwob se dégrade fortement. De février à avril, parution de La Croisade des enfants dans Le Journal.

1896 : En juin, Marcel Schwob subit une opération des intestins. En avril, Alfred Jarry publie Ubu Roi, dédié à Schwob. En juin, parution des Vies imaginaires.

1897 : Nouvelle opération chirurgicale. Il passe l’été en convalescence à Valvins, en Seine-et-Marne, près de son ami Stéphane Mallarmé. Le conte L’Étoile de bois paraît en octobre dans la revue Cosmopolis. Engagé auprès des dreyfusards, Schwob se brouille avec Léon Daudet et s’éloigne de Paul Valéry.

1899 : Parution de sa traduction des Derniers jours d’Emmanuel Kant de Thomas de Quincey. En mai, la traduction d’Hamlet réalisée par Schwob en collaboration avec Eugène Morand est jouée au théâtre de la Renaissance ; Sarah Bernhardt tient le rôle-titre.

1900 : Le 30 mars, décès de son oncle Léon Cahun. Le 12 septembre, Schwob épouse Marguerite Moreno au cours d’un voyage en Angleterre.

1901 : Après avoir séjourné à Jersey et en Isère sur recommandations médicales, Marcel Schwob s’embarque en octobre pour les îles Samoa, où Stevenson a passé les dernières années de sa vie.

1902 : En janvier, peu après son arrivée aux Samoa, Marcel Schwob, tombé gravement malade, est contraint de quitter l’archipel. Il arrive à Paris le 29 mars. En décembre il s’installe avec Marguerite Moreno sur l’île Saint-Louis, à Paris.

1903 : Parution des Moeurs des diurnales au Mercure de France. Marguerite Moreno quitte la Comédie-Française pour rejoindre la troupe de Sarah Bernhardt.

1904 : Marcel Schwob passe l’été à voyager pour raisons de santé entre le Portugal, l’Italie et le sud de la France. En décembre, conférences en Sorbonne sur François Villon.

1905 : Le 26 février, Marcel Schwob meurt à l’âge de trente-sept ans. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.


Repères bibliographiques

Œuvres

OEuvres complètes, dix volumes, édition de Pierre Champion, Paris, Bernouard, 1927-1930. Vol. I : Écrits de jeunesse. Vol. II : Coeur double. Vol. III : Vies imaginaires. Le Roi au masque d’or. Vol. IV : La Lampe de Psyché (Mimes, La Croisade des enfants, L’Étoile de bois, Le Livre de Monelle). Spicilège. Vol. V : Moll Flanders. Vol. VI : Théâtre : Macbeth, Hamlet, Francesca da Rimini. Vol. VII : Mélanges d’histoire littéraire et linguistique. Vol. VIII : Moeurs des Diurnales. Lettres parisiennes. Vol. IX : Chroniques. Vol. X : Derniers écrits : Il libro della mia memoria. Lettres à sa famille. Le Voyage à Samoa. 

Œuvres, textes réunis et présentés par Alexandre Gefen, Paris, Les Belles Lettres, 2002. Comprend Cœur double, Le Roi au masque d’or, Mimes, Le Livre de Monelle, Vies imaginaires, La Croisade des enfants, L’Étoile de bois, Contes non recueillis, Spicilège, Préfaces, Études d’histoire littéraire, Critique littéraire, Moeurs des diurnales, Chroniques journalistiques, Lettres parisiennes, Voyage à Samoa (Lettres à Marguerite Moreno, octobre 1901 – mars 1902), Il libro della mia memoria.

Œuvres, édition établie et présentée par Sylvain Goudemare, Paris, Phébus, « Libretto », 2002. Comprend Coeur double, Le Roi au masque d’or, Mimes, Le Livre de Monelle, La Croisade des enfants, Vies imaginaires suivi de Vie de Morphiel, L’Étoile de bois, Contes parus dans l’Écho de Paris et non recueillis, Spicilège, Préfaces, Variations sur l’argot, Il libro della mia memoria.

Le seul texte de fiction non repris dans les différentes éditions des oeuvres est un conte érotique inédit redécouvert en 2009 :

Maua, édition établie et présentée par Sylvain Goudemare, Paris, La Table ronde, 2009.

Traductions

Richter Wilhelm, Les Jeux des Grecs et des Romains, trad. de l’allemand en collaboration avec Auguste Bréal, Émile Bouillon, 1891.

Wilde Oscar, « Le Géant égoïste », Paris, L’Écho de Paris, 1891.

Defoe Daniel, Moll Flanders, Paris, Ollendorff, 1895.

Stevenson Robert Louis, Will du Moulin, Paris, La Vogue, 1899.

De Quincey Thomas, Les Derniers jours d’Emmanuel Kant, Paris, La Vogue, 1899.

Shakespeare William, La Tragique Histoire d’Hamlet, trad. en collaboration avec Eugène Morand, Paris, Charpentier et Fasquelle, 1900.

Henley William Ernest, The Tudor Translations : Rabelais, s.l., 1900.

Crawford F.M., Francesca da Rimini, Paris, Charpentier et Fasquelle, 1902.

Whibley Charles, « Rabelais en Angleterre », Paris, Revue des études rabelaisiennes, 1903.

Shakespeare William, Macbeth, in Œuvres complètes de Marcel Schwob, tome VI, Paris, Bernouard, 1927-1930.

Correspondance

Correspondance inédite, édition établie par John Alden Green, Genève, Droz, 1985.

Correspondance Schwob-Stevenson, in Stevenson Robert Louis, Will du moulin, édition établie par François Escaig, Paris, Allia, 1992.

Études critiques

Champion, Pierre, Marcel Schwob et son temps, Paris, Grasset, 1927.

Green, John Alden, The Literary Career of Marcel Schwob, Seattle, University of Washington, 1960.

Trembley, George, Marcel Schwob, faussaire de la nature, Ann Arbor, 1966, Genève, Droz, 1969.

Goudemare, Sylvain, Marcel Schwob ou les Vies imaginaires, Paris, Le Cherche-Midi, 2000.

Lhermitte, Agnès, Palimpseste et merveilleux dans l’oeuvre de Marcel Schwob, Paris, Champion, 2002.

Marcel Schwob d’hier et d’aujourd’hui, textes réunis et présentés par Christian Berg et Yves Vade, Seyssel, Champ Vallon, 2002.

Marcel Schwob, l’homme au masque d’or, catalogue d’exposition du Centenaire de l’écrivain, Paris, Le Promeneur, 2006. Europe, numéro spécial consacré à Marcel Schwob, Paris, n° 925, mai 2006.

Retours à Marcel Schwob. D’un siècle à l’autre (1905-2005), Actes du colloque de Cerisy-la-Salle (août 2005), dir. Christian BERG, Alexandre gefen, Monique Jutrin et Agnès Lhermitte, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2007.

Signalons Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, publication annuelle de la Société Marcel Schwob, 6 numéros parus (2008-2013), ainsi que le site internet de la Société Marcel Schwob (http://www.marcel-schwob.org), qui permet d’accéder en ligne à un très riche contenu bibliographique.

 

 

 

1 On ignore si il s’agit de Minerve ou d’une des Muses, par exemple celle de la poésie, Erato.