Jack London

Jack London aux éditions Sillage :

1876 : Naissance le 12 janvier à San Francisco de John Griffith Chaney, fils présumé de l’astrologue William Henry Chaney et de Flora Wellman, fille de bonne famille. Suite au séisme de 1906 et à la destruction des registres de la ville, un doute subsiste sur la paternité de Chaney, qui aurait abandonné la mère quelques mois avant la naissance de l’enfant. Confié à une nourrice noire, Virginia Prentiss, John devient Jack la même année, pour le différencier de John London, nouvel époux de Flora qui le considérera comme son propre fils.

1877 : La famille s’installe à Oakland.

1881 : Emménagement dans une ferme à Alameda. Issus de la classe laborieuse, les London ne sont pas aussi pauvres que Jack le prétendra dans ses écrits. Il est élève à la West End School et découvre la littérature en 1885, notamment au travers de l’oeuvre de Washington Irving.

1886 : À Oakland, Flora ouvre une pension defamille. Jack suit les conseils de lecture d’une bibliothécaire – Ina Coolbrith, future « première poétesse de Californie » – et s’adonne à la navigation avec son beaupère. Passionné par l’océan, il effectue de menus travaux pour s’offrir un voilier.

1887 : Il est scolarisé à l’Oakland Cole Grammar School. Début d’une amitié avec Frank Atherton.

1890 : Alors cheminot, John London est grièvement blessé. Devenu à quatorze ans l’unique soutien de la famille, Jack accomplit un travail harassant dans une conserverie de saumon, pour un salaire très bas.

1891 : Grâce à l’argent emprunté à sa nourrice, Jack achète le sloop Razzle Dazzle, propriété du pilleur d’huîtres French Frank. Le pillage des parcs à huîtres lui permet de gagner facilement de l’argent qu’il dépense avec ses compagnons au cabaret le First and Last Chance Saloon, évoqué dans John Barleycorn (Le Cabaret de la dernière chance).

1892 : Après le naufrage du Razzle Dazzle, il s’engage dans la Patrouille de pêche de Californie. Il y fera allusion dans Tales of the Fish Patrol (Patrouille de pêche).

1893 : Embarque avec l’équipage du trois-mâts Sophia Sutherland faisant route vers les côtes du Japon pour chasser le phoque. Ces quelques mois inspireront ses récits d’aventures, notamment The Sea-Wolf (Le Loup des mers). À Oakland il retrouve les London ruinés, obtient un emploi dans une fabrique de jute, et est publié pour la première fois dans le quotidien San Francisco Morning Call en remportant le concours de la meilleure nouvelle avec Typhoon off the Coast of Japan (Un typhon au large des côtes du Japon).

1894 : Devient chauffeur aux chaudières de la centrale électrique d’Oakland. Très vite épuisé par ce travail, il démissionne en pleine crise économique nationale. Il rejoint l’armée des sans-travail – dirigée par Jacob Coxey et, pour sa section californienne, par le « général » Kelly – qui marche sur Washington pour obtenir du président le lancement d’une politique de travaux publics. Abandonne la marche un mois plus tard pour errer à travers les États-Unis et le Canada. Son recueil de nouvelles The Road (Les Vagabonds du rail) relate ses expériences. Incarcéré trente jours pour vagabondage à Buffalo, Jack ne dira rien de ce séjour. The Star Rover (Le Vagabond des étoiles) dénonce pourtant les brimades subies en prison. De retour à Oakland, il s’inscrit au lycée et se passionne pour Karl Marx et Herbert Spencer.

1895 : Parution dans The Aegis de son premier écrit socialiste. Au Henry Clay Club, lieu d’échanges progressistes, il côtoie Edward Appelgarth et tombe amoureux de sa soeur Mabel, qui lui inspire le personnage de la jeune bourgeoise Ruth Morse dans le roman souvent considéré comme autobiographique, Martin Eden (1909).

1896 : Inscrit à l’Université d’Alameda, il maîtrise en quatre mois un programme de deux ans. Parallèlement, il entre au Socialist Labor Party d’Oakland. Il est admis à l’Université de Berkeley mais abandonne quelques mois plus tard en raison du coût des études.

1897 : Période difficile. Ses discours socialistes enflammés sur la voie publique lui valent d’être condamné à un mois de prison, tandis que toutes ses tentatives pour être publié échouent. En juillet le vapeur Excelsior arrive d’Alaska dans la baie de San Francisco, annonçant la découverte d’une quantité d’or inestimable au Klondike. Départ pour le Grand Nord accompagné de son beau-frère qui renoncera lors de l’ascension du col du Chilkoot, dans la Chaîne Côtière. Arrivé à Dawson City, London préférera écouter les histoires des prospecteurs que prospecter lui-même. Rencontre le futur Buck, héros de The Call of the Wild (L’Appel de la forêt), chien domestique vendu comme chien de traîneau.

1898 : Atteint du scorbut, il descend le Yukon jusqu’à la mer de Behring où il embarque pour San Francisco. À Oakland, le peu de poudre d’or ramené ne lui permet de subvenir ni à ses besoins ni à ceux de sa famille privée de son père adoptif, décédé en son absence.

1899 : Pour la première fois, sa nouvelle To the Man on the Trail (À l’homme sur la piste) est publiée dans la revue locale The Overland Monthly. Sept autres récits du Klondike paraîtront dans la même revue les mois suivants.

1900 : La publication de An Odyssey of the North (Une odyssée du Grand Nord) dans le célèbre magazine The Atlantic Monthly marque le début du succès. London épouse une de ses vieilles amies, Elizabeth Maddern, le 7 avril, jour où son premier livre The Son of the Wolf (Le Fils du loup) est édité. Ils auront deux filles.

1901 : Intense activité militante pour le Socialist Labor Party, puis pour le Socialist Party of America.

1902 : Reporter pour la guerre des Boers en Afrique du Sud. Séjours à Liverpool, Londres et en France. Refusé par les journaux, son reportage polémique sur les bas quartiers de l’Est londonien sortira en volume l’année suivante sous le titre The People of the Abyss (Le Peuple d’en bas). Publication d’un recueil de nouvelles sur le Klondike, Children of the Frost (Les Enfants du froid), et de deux romans, ADaughter of the Snows (La Fille des neiges) et The Cruise of the Dazzler (La Croisière du Dazzler). Première version de sa nouvelle To Build a Fire (Construire un feu) qui paraîtra en 1907.

1903 : The Call of the Wild (L’Appel de la forêt), d’abord publié en feuilleton dans le Saturday Evening Post puis édité par Macmillan, restera une de ses oeuvres les plus célèbres. Entame l’écriture de The Sea-Wolf (Le Loup des mers) tout en naviguant en solitaire sur son nouveau sloop, le Spray. Amoureux de Charmian Kittredge, qu’il épousera, London se sépare de sa femme.

1904 : Couvre la guerre russo-japonaise pour le groupe de presse Hearst. Son engagement politique lui vaudra d’être expulsé de Corée six mois plus tard. Est élu membre du Bohemian Club, comptant Ambrose Bierce, John Muir et Frank Norris parmi ses membres.

1905 : Il est pour la seconde fois candidat social-démocrate à la mairie d’Oakland et poursuit ses conférences en faveur du socialisme dans différents États. Parution de Tales of the Fish Patrol (Patrouille de pêche), d’un recueil d’études socialistes, The War of the Classes (La Guerre des classes), et d’un roman sur la boxe, The Game (L’Enjeu).

1906 : Marqué par la Révolution russe de 1905, il commence The Iron Heel (Le Talon de fer) qui sera publié en 1908. Contre-utopie décrivant une révolution socialiste suivie d’une répression de type totalitaire, The Iron Heel l’érige en visionnaire. Parution de White Fang (Croc-Blanc) ; le livre marquera des générations entières.

1907 : Départ pour un tour du monde en sept ans à bord du Snark, construit pour l’occasion et baptisé en hommage au poème La Chasse au Snark de Lewis Carroll. Hawaï, les îles Marquises, Tahiti, Bora-Bora… London et son équipage pérégrineront près de deux ans jusqu’en Australie, où il tombe malade. Publication de Before Adam (Avant Adam), de son recueil Love of Life & Others Stories (L’Amour de la vie), et de The Road (Les Vagabonds du rail).

1909 : Fin de sa convalescence à Sydney, et retour en Californie. Accueil enthousiaste de Martin Eden.

1910 : La construction d’une maison idéale, « La maison du loup » qui brûlera à peine achevée –, rappelle les rêves de grandeur et de bonheur de l’aventurier. Burning Daylight (Radieuse Aurore) reprend des thèmes chers à London : le Klondike, le socialisme, les vertus du retour à la terre.

1911 : Parution de When God Laughs & Other Stories (Quand Dieu ricane), de Adventure (L’Aventureuse) ayant pour cadre les îles Salomon, et de South Sea Tales (Contes des mers du Sud).

1912 : Croisière avec Charmian autour du cap Horn où il achève The Valley of the Moon (La Vallée de la Lune), son plus long roman ; il s’inspire de l’atmosphère pour The Mutiny of the Elsinore (Les Mutinés de l’Elseneur), et commence une cure de désintoxication alcoolique.

1913 : Période de profonde dépression, durant laquelle se succèdent des ennuis financiers. Publication de John Barleycorn (Le Cabaret de la dernière chance).

1914 : Soutenant la cause des insurgés depuis le début de la Révolution mexicaine, London est envoyé comme reporter au Mexique.

1915 : Parution de The Star Rover (Le Vagabond des étoiles), livre-testament éminemment politique. Surmené, il cherche repos et inspiration à Hawaï.

1916 : Il démissionne du parti socialiste qui, selon lui, sombre dans le réformisme. Publication de The Little Lady of the Big House (La Petite Dame dans la grande maison) et de The Turtles of Tasman (Les Tortues de Tasmanie), dernier ouvrage paru de son vivant. Le 22 novembre, London décède des suites d’une crise d’urémie.


Repères bibliographiques 

The Minions of Midas : première publication dans le Pearson’s Magazine, à New York, en mai 1901. Parution en recueil dans Moon-Face & Others Stories (New York, Macmillan, 1906).

Lost Face : première publication dans le New York Herald du 13 décembre 1908. Parution en recueil dans Lost Face (New York, Macmillan, 1910).

The House of Mapuhi : première publication dans le McClure Magazine, à New York, en janvier 1909. Parution en recueil dans South Sea Tales (New York, Macmillan, 1911).

En traduction française

The Minions of Midas : « Les Favoris de Midas », trad. par Louis Postif, restée inédite de son vivant. Première publication dans Les Temps maudits, Paris, 10/18, Union Générale d’Éditions, 1973.

Lost Face : « La Face perdue », trad. par Paul Gruyer et Louis Postif in Candide, n° 87, novembre 1925. Traduction reprise dans l’édition 10/18 des oeuvres complètes. Traduction reprise et révisée par Frédéric Klein dans l’édition Phébus des oeuvres complètes.

The House of Mapuhi : « La Maison de Mapouhi », trad. par Paul Gruyer et Louis Postif, in Vu, n° 31-32, 1928. Traduction reprise dans l’édition 10/18 des œuvres complètes. Traduction reprise et révisée dans l’édition Phébus des oeuvres complètes. Nouvelle traduction par Anne Rocca, in Contes des mers du Sud (recueil bilingue), Paris, Pocket, 2006.

Œuvres en anglais

Il n’existe à ce jour pas d’édition de référence en anglais de l’oeuvre complète de Jack London. Pour ses nouvelles, citons :

The Complete Short Stories of Jack London, 3 vol., Stanford, Stanford University Press, 1993.

Œuvres en français

La première édition complète des oeuvres de Jack London (à l’exception de ses quatre pièces de théâtre et de sa correspondance) est due à Francis Lacassin, qui fit paraître quarante-trois volumes (romans, nouvelles, articles) entre 1973 et 1986 (Paris, Union Générale d’Éditions, coll. 10/18). Les traductions sont essentiellement celles de Louis Postif, décédé en 1942, mais souvent dans les versions tronquées publiées par leurs premiers éditeurs.

Une nouvelle édition des oeuvres complètes a été entreprise sous la direction de Noël Mauberret, aux éditions Phébus, en 1999. Les traductions de Louis Postif y sont révisées et complétées. Trente-sept volumes ont paru, pour quarante-quatre prévus.