Alexandre Kouprine

Alexandre Kouprine aux éditions Sillage :

1870 : Alexandre Ivanovitch Kouprine naît le 26 août à Narovchate, dans la province de Penza, en Russie. Il est issu d’une vieille famille noble qui a connu d’importants revers de fortune au cours du XIXe siècle. Sa mère est une princesse tatare. Son père occupe un poste subalterne dans l’administration.

1871 : Son père, Ivan Ivanovitch Kouprine, meurt du choléra, à l’âge de 37 ans.

1880 : Kouprine intègre le deuxième corps des cadets, à Moscou.

1888 : Toujours à Moscou, il est admis comme élève officier à l’École Alexandre.

1889 : Sa première nouvelle Le Dernier Début est publiée dans un journal satirique. N’ayant pas demandé à ses supérieurs la permission de publier, il est mis aux arrêts.

1890 : Kouprine est nommé sous-lieutenant dans le régiment d’infanterie de Proskourov, près de de Jytomyr, en Ukraine.

1894 : Kouprine quitte l’armée et s’installe à Kiev. Il collabore désormais avec des journaux et des revues, et exerce parallèlement plusieurs professions successives : dentiste, secrétaire, instituteur, arpenteur, chantre d’église…

1896 : Il publie un recueil de courts textes : Types de Kiev, puis Miniatures, et la nouvelle Moloch. Cette dernière emprunte son décor à l’usine métallurgique dans laquelle il travaille alors en tant que comptable, dans le Donbass, au sud de la Russie.

1897 : Kouprine fait la connaissance d’Anton Tchékhov.

1899 : Parution de son long récit La Relève de nuit, qui obtient un large succès. À la même époque, Kouprine est acteur dans une troupe de théâtre ambulante.

1900 : Il se consacre désormais entièrement à sa carrière littéraire. Il est souvent de passage à Yalta, au bord de la mer Noire, où Tchékhov reçoit toute l’intelligentsia russe : Kouprine y rencontre Ivan Bounine, Maxime Gorki et Léon Tolstoï. Il devient un proche de la famille Tchékhov.

1901 : Il s’installe à Saint-Pétersbourg et commence à collaborer à la revue Le Monde de Dieu et à la maison d’édition de Maxime Gorki, La Connaissance, qui publie entre 1903 et 1906 plusieurs recueils de Kouprine.

1902 : Il épouse Maria Karlovna Davydova, avec qui il aura une petite fille, Lydia, l’année suivante.

1904 : Tchékhov meurt le 15 juillet. Kouprine pro- nonce son éloge funèbre.

1905 : La publication de son roman Le Duel est un grand succès.

1908 : Kouprine divorce et épouse Elizaveta Heinrich, nièce de l’écrivain Dmitry Mamin-Sibiriak. Ils auront ensemble une fille, Kissa, qui deviendra mannequin et actrice (elle tournera notamment avec Marcel L ’Herbier).

1909 : Il reçoit le prix Pouchkine.

1911 : Parution du Bracelet de grenats, des Lestrygons et du récit futuriste Le Télégraphiste.

1913 : Il écrit le récit fantastique Le Soleil liquide.

1914 : Après la déclaration de guerre, il réintègre l’armée et commande une compagnie de réservistes. Mais il est rapidement démobilisé pour raisons de santé.

1915 : Il publie La Fosse aux filles, roman dans lequel la vie des prostituées est rapportée de manière crue, ce qui lui vaut l’hostilité d’une partie de la critique russe. Kouprine fréquente assidûment cafés et maisons closes, et délaisse peu à peu l’écriture.

1917 : Il collabore à la revue Russie libre et aux éditions Littératures du Monde, dirigées par Maxime Gorki. Il accueille d’abord plutôt favorablement la Révolution.

1919 : Kouprine traduit en russe le Don Carlos de Schiller. Il doit quitter la Russie suite à l’écrasement des troupes du général Ioudenitch, commandant en chef de l’Armée blanche pour le front de la Baltique, pour le compte duquel il travaillait en tant que correspondant de guerre. Il s’installe en France avec sa femme et sa fille. Tous trois vivent à Paris durant dix-sept ans. Kouprine se consacre tout d’abord à l’écriture d’articles polémiques pour des journaux français, dans lesquels il dénonce la révolution bolchevik et la menace socialiste qui plane sur l’Europe. Il sombre lentement dans l’alcoolisme et n’écrit plus.

1936 : Nostalgique de son pays, il retourne s’installer en Russie.

1938 : Kouprine meurt le 25 août, à Saint-Pétersbourg, des suites d’un cancer de l’œsophage.

Repères bibliographiques

Deux traductions françaises du Duel ont déjà paru :

Une petite garnison russe (Le Duel), trad. par Serge Nidvine et Paul Yalb, Paris, Juven, s. d. [1905].

Le Duel, trad. par Henri Mongault, Paris, Bossard, 1920.

Romans et nouvelles

L’Anathème, trad. par Jacques Imbert, s. l. [Saint-Quentin], Cazimi, 2006.

Bonheur de chien et de chat, vie de bouc et autres bêtes, trad. par Françoise Wintersdorff-Faivre, Paris, L ’Harmattan, 2017.

Le Bracelet de grenats et autres récits, trad. par Henri Mongault, Paris, Bossard, 1922.

Le Caniche blanc et autres contes pour adolescents, trad. par Henri Mongault, Paris, Bossard, 1924.

Clairobscur, trad. par Nadia Gouëry, Paris, Éditions des Syrtes, 2000.

Et Salomon aima…, trad. par R. Kapnist, Paris, M. Bauche, 1910.

La Fosse aux filles, trad. par Henri Mongault et Louise Desormonts, Paris, Bossard, 1923.

Les Lestrygons et autres récits, trad. par Henri Mongault, Paris, Mornay, 1924.

Le Mal de mer, suivi de Le Capitaine Rybnikov, trad. par Henri Mongault, Paris, Stock, 1923.

Monstres insatiables, trad. par Françoise Wintersdorff-Faivre, Paris, L ’Harmattan, 2013.

La Noce et autres récits, trad. par Michel Niqueux, Paris, Librairie du Globe, 1996.

Olessia et autres récits, trad. par Henri Mongault, Paris, Plon, 1933.

Récits de vie dans la Russie tsariste : de 1900 à 1917, trad. par Françoise Wintersdorff-Faivre, Paris, L ’Harmattan, 2011.

Le Soleil liquide et autres récits fantastiques, trad. par Patrick Lajoye et Viktoriya Lajoye, Lyon, Les Moutons électriques, 2013.

Souvenirs de Yalta : avec Tchékhov, Tolstoï, Garine-Mikhaïlovski, trad. par Françoise Wintersdorff-Faivre, Paris, L ’Harmattan, 2016.

La Sulamite, trad. par Marc Séménoff et S. Mandel, Paris, Éditions du « Monde nouveau », 1922.

Ouvrages critiques

Luker Nicholas, Alexander Kuprin, Boston, Twayne Publishers, 1978.

Ledré Charles, Trois romanciers russes. Ivan Bounine. Alexandre Kouprine. Marc Aldanov, Paris, N.E.L., 1935.